Culte à Grizac le 25 septembre 2022.

Prédication apportée par le pasteur Samuel Kabo.

Psaume 13

« Voici, oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux Pour des frères de demeurer ensemble ! 2C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, Descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, Qui descend sur le bord de ses vêtements… » GPS 133

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, […] je serai là au milieu d’eux – de même, je suis au milieu de vous » en esprit, avec une même âme. Matthieu 18v20.

C’est le point de départ de ce que l’Apôtre Paul appelle la ‘Temple spirituel’. C’est pourquoi il a écrit ceci (1P2v4)’ « Approchez-vous du Seigneur, la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et jugée précieuse par Dieu. 5Prenez place vous aussi, comme des pierres vivantes, dans la construction du temple spirituel. Vous y formerez un groupe de prêtres consacrés à Dieu, vous lui offrirez des sacrifices spirituels, qui lui seront agréables par Jésus-Christ. » En plus dans Hébreux 3v6, il est écrit : « Mais le Christ est fidèle en tant que Fils placé à la tête de la maison de Dieu. Et nous sommes sa maison, si nous gardons notre assurance et l’espérance dont nous sommes fiers. ». Jacob appelait en son temps, ‘ la porte des Cieux’ ou encore ‘Maison du pain’. (Béthel)

C’est là où- j’espère que vous l’avez remarqué dans la première lecture-que découlent toutes les bénédictions pour tous, y compris en faveur des plus faible.

Je voudrais que chacun de nous –ce matin- en tant que saints de Dieu- quitte ce camp avec une conviction intime qu’aucune existence, qu’aucun projet de vie quel qu’il soit, qui veut se concevoir et qui voudrait se déployer avec succès en dehors du Créateur soit un succès. Car c’est Lui qui est le cadre créationnel dans lequel notre vie est sensée se déployer sinon tôt ou tard ce sera l’échec. Et même si une telle vie menée revêt l’apparence de réussite, aux yeux de Dieu, c’est du vent. Elle est vaine.

Ce texte de Matthieu18 souligne un autre aspect de vérité chrétienne. Elle est relative à l’autorité, du fait de Jésus-Christ qui est l’autorité spirituelle suprême, est la source de tout pouvoir qui s’exerce au milieu de tous ceux des siens qui s’attendent à Lui, en toute chose, y compris le besoin de guérison et de protection. Ainsi prend sens le verset1 du Psaume 133 : « Voici, oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux Pour des frères de demeurer ensemble ». Et ceci devrait toujours pouvoir trouver son application dans nos familles et dans nos assemblées dites chrétiennes.

C’est une chose bonne et agréable pour nous qui nous assemblons mais, c’est avant tout, pour la joie dans le cœur du Père. Les membres de la famille de Dieu sont unis entre eux par ce qu’ils sont liés à une même personne : celle du Christ, par le Saint-Esprit.

Mais permettez-moi de nous rappeler une vérité cardinale que notre égocentrisme humain relègue souvent dans la poussière de nos habitudes.

Que signifie ‘être frère et sœur’ de Jésus ? On ne naît pas ‘frère et sœur de Jésus’, on le devient : « ce sont ceux qui écoutent ce que Dieu dit et qui le mettent en pratique ». Autrement dit, ceux qui font la volonté de Dieu parce que nés de nouveau au contact de la parole de Jésus le Christ. Ce qui place dans un registre nouveau, celui de notre nouvelle identité qui- une fois acquise_ n’est plus gouvernée par les lois du monde mais celles du royaume de Dieu. Et la loi du royaume de Dieu est celle que Jésus nous a montré par son exemple qui est celle du règne par le service mutuel (car nous sommes diacres les uns des autres). Le principe de réciprocité prend le relai du principe individuel qui nous gouvernait. Et ce principe s’énonce comme suit : « Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous : c’est là ce qu’enseignent les livres de la loi de Moïse et des Prophètes. » Mat.7v12 ou sous la forme négative : « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse à toi-même ». C’est la règle d’or. Examinons, ensemble, la marque de cette nouvelle identité.

  1. Identité mais une identité consolidée par le vivre ensemble

Luc 8v21 : « On l’annonça à Jésus : « Ta mère et tes frères se tiennent dehors et désirent te voir. » Mais Jésus dit à tous : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent ce que Dieu dit et qui le mettent en pratique. »

La famille de Jésus cherche à le voir. Quelle chance d’être de sa famille ! D’avoir un lien si fort avec elle (ce qui n’est pas le cas de tout le monde car ce type dépend de beaucoup de choses humaines. C’est dire qu’il est défectible) ! Mais le Christ va créer un nouveau lien, encore plus profond qui n’est point humain mais qui entre dans le cadre d’un ordre nouveau voulu par Dieu.

Il s’agit non plus d’une relation de sang biologique mais une autre relation de sang qui dépend (de Jésus). Celle-ci est d’une relation spirituelle. Le sang humain procure une vie périssable, le sang de Jésus procure une vie impérissable, celle l’Esprit.

Voici donc l’héritage que nous avons reçu et qui fait de chacun de nous les enfants de Dieu, des fils dans le Fils, des frères par le Frère instaurant ainsi la famille des enfants de Dieu.

Il convient de souligner que la réponse du Christ que nous lisons dans l’Évangile n’est donc pas l’expression d’un mépris pour les siens (famille dans la chair). Il voudrait simplement souligner que le statut d’être frères et sœurs dans l’Esprit est encore plus grand que d’être frères et sœurs de sang, puisque nous sommes alors fils du Père de Jésus, notre Père du Ciel.

Ce qui caractérise cette famille, c’est l’obéissance à la voix de Dieu, d’écouter la parole de Dieu et de la mettre en pratique.

Si la première caractéristique divine est d’aimer, n’a-t-on pas là notre voie indiquée, celle d’apprendre à aimer ? C’est une façon pour le Christ de préciser qu’il ne reconnaîtra pas ceux qui agissent en son nom sans aimer mais aimer de l’amour du Père. Et c’est ici qu’intervient une autre vérité chrétienne qui est celle de la ‘filiation’ : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, 13non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » Jean 1v12

  1. Cette famille tient à notre fraternité issue de notre filiation avec le Père.

Le vocable Père est un titre choisi pour nous parler d’une caractéristique bien particulière de Dieu à nous qui faisons partie du genre humain. Il nous présente le Créateur comme l’origine d’une nouvelle famille dont nous sommes les enfants. Le père est celui qui protège les siens, qui s’assure de leur bien-être, de leur éducation, de leur développement. C’est Jésus qui nous introduit dans cette proximité.

Dans la prière qu’il enseigne à ses disciples, il présente Dieu comme le Père céleste qui est concerné par la vie de ses enfants ici-bas, autant par les aspects concrets de leur existence terrestre que par leur épanouissement spirituel. Il est le Dieu Tout-Puissant, le Créateur de l’Univers. Mais il est en même temps notre Père, notre « papa » comme Jésus le dit lui-même.

La notion de frères a perdu de son importance de nos jours dans ce monde où nous sommes formatés à l’individualisme où le slogan à la peau dure se fait entendre : chacun pour soi Dieu pour tous. Ce n’est pas de cette manière qu’il convient de considérer les choses quand on est supposé être gouverné par les valeurs du ciel.

Une des conséquences- très importante à souligner- est que cette relation transcende les différences sociales, raciales : « Maintenant, par la foi en Jésus-Christ, vous êtes tous fils de Dieu (…) Il n’y a donc plus de différence entre les juifs et les non-juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un » (Galates 3v26-28). Oui, nous sommes unis les uns aux autres parce que nous sommes sortis de la même matrice, nés de notre Père céleste et ce lien est plus fort que tout. Ainsi, la notion de frères est attachée au fait de suivre la volonté du Seigneur : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère » dit Jésus (Marc 3v35) ; c’est pour cela que ceux qui enseignent une autre doctrine que celle de l’Evangile sont appelés « faux-frères », ainsi que ceux qui s’opposent aux chrétiens (Gal 2v4). Malheureusement, tous ceux qui se rattachent à une Eglise ne sont pas des frères, parce qu’ils ne sont pas enfants de Dieu. L’apôtre Paul en a fait mention dans ses écrits : « Et cela, à cause des faux frères qui s’étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l’intention de nous asservir. » Gal2v4, 2 Cor 11v13, Démas

  1. Cette famille constitue le royaume de Dieu

Cette famille est constituée des fils du Père est l’Église. Elle forme un royaume. Ce qui rassemble dans un royaume, plus que des frontières, c’est le roi. Ce royaume a une particularité : c’est un royaume des fils dont Jésus-Christ glorifié est le Roi. Il est au milieu de nous, il vit en nous de cette présence intériorisée puisque son Esprit, sa vie demeure en nous. Le Royaume de Dieu est au-dedans de nous.

-Connaître Jésus-Christ et sa mission

« Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Mais le verset précédent : « et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » 2Cor5v15 : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles… »

– En Jean 17 il a crié vers son Père dans les cieux : « Père, fais qu’ils soient un. »

– Quand Jésus est mort sur la croix, il est mort pour accomplir un travail d’unité. Il est mort pour réconcilier Dieu avec l’homme. C’est un travail d’unité. C’est un travail de réconciliation. Là aussi l’unité était dans le cœur de Dieu.

-Cultiver ses pensées permet de s’enraciner en Dieu dans l’amour et la vérité

« Or, le Seigneur, c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. 18Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » 2Cor 3v17

« Enfin, frères et sœurs, portez votre attention sur tout ce qui est honorable et digne de louange : sur tout ce qui est vrai et mérite d’être respecté, tout ce qui est juste et pur, tout ce qu’on peut apprécier et estimer. 9Mettez en pratique ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous m’avez entendu dire et vu faire. Et le Dieu de la paix sera avec vous » Phil 4v8. Nous en arrivons aux bénéfices qui nous sont enseignés par comparaison

  1. Cadre : doux et agréable, conditions de prospérité et d’épanouissement individuel et collectif

Dans ce monde où se mêlent incertitude et confusion où le sécularisme semble dicter ses modes de vie à notre conduite, vivre ensemble les valeurs du ciel nous permettre résister aux différents courants de doctrines et de pensées séculières. Ensemble, on est fort pour passer à l’offensive. La famille est le lieu où l’on apprend à vivre ensemble dans l’amour, dans l’harmonie et dans le respect réciproque. Dans la famille, on s’éduque, on s’entraide, les membres prennent soin les uns des autres. Nous ne sommes pas appelés à nous battre inutilement, cela détruirait la famille comme il est écrit : Marc 3v 25 (PDV 2017) « Et quand les gens d’une famille se battent entre eux, cette famille ne pourra continuer à exister. Dans toute famille digne de ce nom, chacun des membres sait qu’elle a des responsabilités envers les autres.

  1. Les conséquences bénéfiques

  1. Huile précieuse

  2. Descend (du haut en bas)

Le milieu du Psaume 133, détaille les fruits de cette union et de cette bénédiction. Le langage emprunte des images bien connues des lecteurs de ce Psaume, plus difficiles pour le lecteur d’une autre culture.

L’huile évoque la bénédiction, elle dégouline de la tête (le Christ) à la barbe (aux membres du Corps). Dégouliner sur la barbe du grand prêtre Aaron évoque des bénédictions sur notre prière, notre relation à Dieu. Dégouliner jusqu’aux bords de son vêtement évoque que nos bonnes actions sont imprégnées de sa présence de tout ce qui concerne notre vie quotidienne.

Quelle plus grande bénédiction peut-il y avoir ? Telle la rosée du matin, le Seigneur distille dans nos cœurs Son conseil, Ses consolations et Ses encouragements. Tantôt, nous serons interpellés par la prédication de Sa Parole, tantôt par la parole d’un frère ou d’une sœur, ou encore par le moyen d’un don spirituel ! Certainement, c’est au milieu de l’assemblée des frères que l’Éternel a ordonné la bénédiction, et la vie à toujours ! C’est pourquoi, ne négligeons pas la vie de l’Eglise et ne quittons pas nos assemblées ! Bien au contraire, soutenons-nous les uns les autres ! Soyons unis dans le combat de la foi ! Croissons tous ensemble dans la charité et la connaissance du Fils de Dieu !

Conclusion.

Il est grand temps de vérifier la qualité de l’amour que nous vivons dans cette famille en Christ que nous formons. Reflète-t-il réellement l’amour du Christ ? Que chacun s’examine sur la qualité de son amour envers sa femme, envers son mari, envers ses enfants, envers son père, envers sa mère ; amour qui nous permettra, chacun, de surmonter les problèmes, de guérir les blessures, combler les vides et ouvrir des chemins d’espérance ; amour qui manifeste véritablement l’amour qui fonde la famille en Christ. Cela appelle chacun à décentrage et un dépassement de soi.