Comment nous sentons-nous ce matin, en ce 1er dimanche de l’Avent ? Nous sommes le peuple de Dieu et pourtant, notre quotidien semble gagné par la morosité, l’inquiétude, les difficultés de tous ordres… Nous ne sommes pas aussi rayonnants et joyeux que nous devrions l’être, à l’appel de l’Evangile. Qu’est-ce qui cloche ? Certes, notre monde va mal, et que nous le voulions ou non, cela influe sur nous et sur notre moral, mais qu’en est-il de l’état profond de notre cœur ? Est-il en paix, serein, malgré les vagues, la marée, la tempête, ou sommes-nous un peu déboussolés ? Qu’en est-il de notre espérance ? Où est la joie du salut, pourtant bien plus profonde que les circonstances ? Mesurons-nous que cette terre n’est pas notre lieu d’habitation à toujours, mais que nous sommes attendus ailleurs, que notre place est préparée dans la présence de Dieu ? Vivons-nous selon cette certitude ? Vous le voyez, beaucoup de questions ce matin, qu’il est bon de nous poser. Nous devons prendre le temps d’y réfléchir à la lumière de la Parole de Dieu, et de mettre notre cœur à nu devant le Seigneur. Nous allons lire la Parole proposée pour ce matin, mais avant cela je poserai encore une question. En fait ce n’est pas moi, mais Dieu dans Sa Parole qui nous la pose : Sommes-nous un peuple gouverné par Dieu ? Sommes-nous de ceux qui invoquent Son Nom, sur qui le Nom de l’Eternel est proclamé ? *Je vous invite à la lecture du livre d’Esaïe : Es. 63 : 15 – 64 : 7 Ce texte prend place dans la dernière partie du livre d’Esaïe, les chap. 56 à 66, qui nous présentent la gloire du Royaume de l’Eternel. Nous pouvons voir la puissance et la souveraineté de Dieu dans les chap. 40 à 48 et l’œuvre rédemptrice du Serviteur dans les chap. 49 à 55. Dans cette dernière section du livre, nous voyons comment la gloire du royaume de Dieu s’ouvre pour les rachetés. Cette gloire du royaume est l’œuvre de l’Esprit de l’Eternel. Ainsi après la présentation de Dieu le Père (40: 9, “Voici notre Dieu”) et celle du Fils (52: 13,“Voici mon serviteur”), c’est maintenant celle du Saint-Esprit (59: 21, “Voici … mon Esprit”). Cet Esprit manifestera la gloire du royaume de Dieu en convainquant de péché, chap. 56 à 59, et en faisant régner la justice et la vérité sur toute la terre, chap. 60 à 66. Cette belle prière du prophète, pourrait se trouver dans le livre des Psaumes. On y retrouve en effet toutes les caractéristiques d’un psaume.
À première lecture, cette prière ne semble pas très construite. On a l’impression de passer sans cesse du péché à la délivrance. Pourtant ce passage n’est-Il pas le modèle du passage intérieur à opérer ? L’auteur commence en rappelant les actions de Dieu autrefois (63,7-14). Le message est la « fidélité » indéfectible de Dieu envers son peuple, à travers les événements de l’histoire. Ce mot « fidélité » (traduit par « bienfaits » dans la TOB) revient deux fois dans le verset initial. Les actions de Dieu vont crescendo : Israël est appelé (v. 8), protégé (v. 9a), délivré (v. 11-12) et enfin conduit à la liberté (v. 13- 14). En face de ces actions, comme s’il était sourd, le peuple demande : « Où est Dieu ? » (v. 11). Cette première partie dévoile le quiproquo : Dieu agit, mais Israël ne le reconnaît pas à l’œuvre dans son histoire. C’est la deuxième partie qui révèle la cause de cette incompréhension : le péché (63,15 – 64,3). Ici le style est plutôt la lamentation. L’auteur implore l’intervention personnelle de Dieu, plaidant pour une manifestation encore plus grandiose que celle du Sinaï : « Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais… ti (63,19b). Ce qui permet de sortir de cette situation, c’est la foi en la justice de Dieu (64,4-6). Le prophète insiste sur la différence essentielle entre la justice de Dieu et celle des hommes. Dieu va-t-il abandonner Israël à sa culpabilité ? L’aveu du péché, de l’éloignement d’Israël va être le chemin du salut : une nouvelle supplication des fils pécheurs au Père des cieux va clore la prière (64,7-11). À cet appel dramatique, le prophète proclame la foi d’Israël : « Maintenant, notre Père, c’est toi ! ». Ainsi le Dieu qui agissait depuis le début de l’histoire d’Israël continue d’agir aujourd’hui. « C’est toi, Seigneur, qui es notre Père, notre rédempteur depuis toujours : c’est là ton nom » (63,16). Dans la Bible, le rédempteur (goel) est le défenseur de la famille, le vengeur et le libérateur des siens. Dans le contexte de l’Exode, le rédempteur a fourni la somme d’argent pour libérer les esclaves. Ainsi Dieu a-t-il racheté son peuple, son parent. Cet acte d’amour familial appelle, en retour, la fidélité du peuple. Le Nouveau Testament reprendra ce mot et l’appliquera au Christ qui a « donné sa vie en rançon (rédemption) pour la multitude ». Supplication à Dieu de manifester sa puissance Le souvenir de la bonté merveilleuse de Dieu dans le passé amènera le résidu croyant à la certitude qu’il est aussi en mesure de délivrer son peuple de la détresse de la grande tribulation à venir. Même s’ils ne voient encore rien de ses « compassions », ils dirigent leurs regards vers les cieux, vers sa demeure sainte, pour lui rappeler, dans une instante prière, sa « jalousie » et sa « puissance » déployées autrefois en faveur de son peuple (v. 15 ; cf. Osée 5:15). Comme fondement de leur supplication, ils appellent Dieu leur « père », et ceci par deux fois dans le verset 16 (cf. 64:8). Toute la fierté de leur descendance naturelle a disparu (cf. Jean 8:39). Abraham —
qui le premier avait reçu de Dieu la promesse de la bénédiction pour sa descendance — et Jacob — le père des douze tribus d’Israël — sont morts depuis longtemps. Ils ne savent rien de la détresse de leurs descendants et ils ne peuvent leur venir en aide. Leur vrai père, leur vraie origine, c’est Dieu, car c’est lui qui les a rachetés de l’Égypte. Lui seul peut maintenant les racheter pour toujours. Déjà dans le livre de l’Exode, nous entendons Dieu appeler son peuple « mon fils, mon premier-né » (4:22). Et plusieurs fois encore, dans l’Ancien Testament, il est appelé le père d’Israël (Deus. 32:6 ; Jér. 31:9 ; Mal. 1:6 ; 2:10). Dans tous ces passages, Dieu est présenté comme père de l’ensemble du peuple, et non des individus. C’est très différent de ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament, où Dieu est révélé par le Seigneur Jésus comme le Père de tous ceux qui croient en lui (cf. Jean 1:12). Seul le Fils pouvait révéler le Père (Jean 14:6-9). Ce privilège merveilleux, d’ordre spirituel, repose sur l’œuvre rédemptrice de Christ et sur sa résurrection (Jean 20:17). Celui qui est né de Dieu est devenu participant de sa nature. Il reçoit son Esprit et possède la liberté de l’appeler son Père en Christ (Rom. 8:14-16). Nous savons, non seulement par l’Ancien Testament mais aussi par le Nouveau, que Dieu a endurci son peuple (És. 6:9, 10 ; Rom. 11:25). Comme pour le Pharaon, roi d’Égypte, ceci a été la conséquence de leur propre endurcissement. Ils n’ont pas écouté l’appel, qui leur avait été adressé longtemps auparavant, à ne pas endurcir de nouveau leur cœur comme aux eaux de Massa et de Meriba (Ps. 95:8). Et pour combler la mesure, ils se sont endurcis dans leur opposition à Jésus Christ, leur Messie et leur roi. Mais le résidu prendra conscience de cela et s’en repentira. Le « Pourquoi… ô Éternel » du verset 17 ne doit pas être compris comme une accusation contre Dieu, mais comme un appel pressant à sa miséricorde. Cet appel se fonde sur le fait qu’il y a parmi le peuple rebelle des « serviteurs » de Dieu, c’est-à-dire de vrais croyants, mais aussi que tout le peuple — les « tribus de son héritage » — a été choisi par lui-même et destiné à la bénédiction. Israël est le « peuple saint » (v. 18), celui que Dieu a mis à part pour lui-même et auquel il a promis et donné le pays de Canaan. En raison de sa désobéissance, Israël n’a pu jouir de cette possession que durant un temps relativement court. Pendant des siècles, et même des millénaires, il a été un peuple sans patrie. Dans les voies providentielles de Dieu, un état d’Israël autonome a pu être de nouveau créé dans le pays de la promesse, en 1948, après environ 2600 ans de dispersion. Mais après l’enlèvement des croyants de l’époque actuelle – et vous voyez combien ce texte nous ramène à l’Apocalypse – ce peuple devra passer par de grandes tribulations. Le résidu croyant dira, à la fin de ce temps de douleur, peu avant sa délivrance définitive : « Nos ennemis ont foulé aux pieds ton sanctuaire ». Les sujets principaux des ch. 58 à 66, rappelons-le, sont la tribulation et la restauration définitive d’Israël. Il nous faut donc nous transporter à cette époque future pour bien comprendre ce dont il est question ici. À cette époque, le roi du nord — qui correspond à l’Assyrien dans l’AT — foulera aux pieds le sanctuaire après qu’il aura été profané par l’Antichrist (Dan. 12:11 ; Matt. 24:15 ; 2 Thess. 2:4).
Néanmoins le résidu reconnaît ce temple comme étant le « sanctuaire » de Dieu, comme le Seigneur Jésus l’a fait aussi (cf. Jean 2:16 ; Matt. 21:13). Les Juifs croyants sont conscients du fait que le peuple dans son ensemble est devenu pour Dieu « Lo- Ammi », c’est-à-dire « pas mon peuple ». Dans une profonde humiliation, ils confessent : « Nous sommes comme ceux sur lesquels tu n’as jamais dominé, qui ne sont pas appelés de ton nom » (v. 19 ; cf. Osée 1:9). On ne peut plus rien discerner des privilèges qui leur avaient été donnés ; c’est comme si Dieu n’avait jamais eu de relation avec eux. Ainsi le résidu se voit sans aucun droit à la grâce de Dieu. En raison de l’alliance entre l’Antichrist et le chef de l’empire romain, et du déploiement de leurs armées, ainsi que du danger menaçant du côté de l’Assyrien, le résidu se trouve dans la plus grande détresse. Toutefois ces pauvres croyants savent que le secours ne peut venir que d’un seul côté, celui de leur Dieu. Aussi lui adressent-ils leur supplication : « Ah ! si tu déchirais les cieux ! Et si tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi ! » (63:19 ; cf. 63:15). Lorsque la tribulation aura atteint son plus haut degré, les cieux s’ouvriront en effet. Le Fils de l’homme apparaîtra dans sa gloire comme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Matt. 24:27, 30 ; 2 Thess. 1:7 ; Apoc. 19:11-21). Sa venue sera caractérisée par le jugement sur ses adversaires, « comme le feu brûle les broussailles, comme le feu fait bouillonner l’eau » (v. 1). Les « montagnes » représentent les puissants de ce monde (És. 2:14 ; Zach. 4:7) ; « l’eau » est une figure de l’agitation des nations (cf. És. 17:12) ; « le feu » est l’image de la sainteté de Dieu dans l’exercice de son jugement (cf. Héb. 12:29). Tout d’abord, l’Antichrist et son allié, le chef de l’empire romain, seront vaincus avec leurs armées ; ensuite il en sera de même de l’armée assyrienne et de ses alliés. Toutes les nations trembleront devant cette manifestation effrayante et inattendue de la puissance de Dieu, sans pareille dans l’histoire de l’humanité (cf. 1 Thess. 5:2, 3). L’instante supplication du résidu se termine avec des paroles qui rappellent celles du verset 19 : « Tu descendis et les montagnes s’ébranlèrent devant toi » (v. 2). Jamais personne n’a entendu parler d’un Dieu qui agisse comme l’Éternel et qui intervienne en faveur de ceux qui croient en lui, l’attendent et mettent leur espoir en lui (v. 3). Cela, le résidu ne pourra le dire que lorsqu’il discernera comment Dieu est intervenu dans l’histoire du monde, par l’apparition de Christ, pour apporter la délivrance et pour exercer le jugement. Pour reprendre une image de Lévitique 16, Israël se tient pour ainsi dire devant le voile du lieu très saint et attend l’apparition du souverain sacrificateur qui a fait propitiation. Les chrétiens, par contre, ont déjà maintenant accès à la présence de Dieu, parce que Christ, notre souverain sacrificateur, nous a déjà frayé le chemin du lieu très saint. C’est pourquoi Paul, en citant ce verset 3 en 1 Corinthiens 2:9, peut remplacer les mots « pour celui qui s’aend à lui » par « pour ceux qui l’aiment ». Déjà maintenant, tout le plan d’amour de Dieu nous est révélé (Act. 20:27). Il est vrai que nous attendons encore la venue du Seigneur pour introduire les siens dans la maison du Père, mais nous n’attendons plus la révélation des choses qu’il adéjà préparées pour ceux qui l’aiment. En Christ, nous sommes déjà bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes (Éph. 1:3). Qu’il en soit loué ! Malgré sa situation difficile, le résidu reconnaît avec foi sa relation avec Dieu. Il vient à la rencontre de ceux qui se réjouissent à pratiquer la justice, à marcher dans ses voies et à se souvenir de lui (v. 4). Toutefois le courroux de Dieu que le peuple doit subir montre qu’il a péché contre lui. Lorsque le résidu confessera cela, le peuple se trouvera de fait déjà depuis longtemps dans un état d’éloignement de Dieu et sous sa colère. Leur péché — leur endurcissement contre leur Messie — a déjà commencé lors de son rejet et de sa condamnation injuste, et se continuera jusque peu avant son apparition. Pour en arriver à un retour vers Dieu, et pour être préparé à occuper la place privilégiée de peuple terrestre de Dieu, Israël doit subir un sévère processus de purification par le moyen de la tribulation. Pourtant le résidu peut s’écrier avec confiance : « et nous serons sauvés ! » Confession et supplicaon pour demander le pardon La confession des péchés se poursuit. Sous le regard pénétrant de Dieu, le résidu croyant s’identifie avec le peuple coupable. Toutes leurs actions qu’ils croyaient justes ne sont, aux yeux de Dieu, rien d’autre qu’un vêtement souillé. Les péchés commis les ont spirituellement fanés comme les feuilles d’un arbre desséché (cf. Ps. 1:3). Les mauvaises actions dont ils se sont rendus coupables ont agi comme un vent qui emporte tout sur son passage. Jusqu’à ce moment, aucun d’entre eux n’a invoqué Dieu avec foi, ni ne s’est levé pour le saisir, comme l’a fait Jacob autrefois pour être béni (Gen. 32:26). De plus, Dieu a caché sa face de son peuple et ne lui a plus fait grâce (54:8). Ils ont dû subir de la manière la plus amère les conséquences de leurs péchés (v. 6). Les mots « Cependant » qui suivent introduisent la dernière partie de cette prière (v. 7). Avec le courage de la foi, le résidu croyant se souvient que Dieu est le père de son peuple terrestre et le lui rappelle. Il l’a créé de ses mains et l’a déjà appelé son fils, son premier-né, au début de son histoire (Ex. 4:22 ; cf. 63:16). De même que le potier forme un vase d’argile, ainsi Dieu les a formés comme peuple ; ils sont l’ouvrage de ses mains (cf. 45:11 ; Jér. 18:6). C’est pourquoi aussi, à la fin, il aura compassion d’eux et il les bénira comme des « vases de miséricorde ». Ah ! si tu déchirais les cieux ! Et si tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi ! Comme s’allume un feu de forge, comme s’évapore l’eau qui bouillonne ; tes ennemis connaîtraient ton Nom, et les naons trembleraient devant toi ! Cette prière d’un désir ardent a déjà reçu une réponse partielle, car Dieu est bien en effet venu ici-bas depuis les hauts cieux, dans la Personne de Son Fils bien-aimé. Cette venue a eu des effets extraordinaires, mais toutefois pas de la manière dont de tels effets seront manifestés dans le monde à la fin, quand ce même Seigneur et Sauveur viendra avec une majesté glorieuse et une grande puissance. Les montagnes, qui parlent des gouvernements élevés dans le monde, ont été touchées moralement par la première venue de Christ. Hérode a été très troublé quand il a entendu parler de la naissance du Messie et il a cherché le moyen de le faire mourir (Matthieu 2:1-16). Un autre Hérode, plus tard, a cherché à L’humilier (Luc 23:11). Mais quand le Seigneur Jésus régnera avec puissance et une grande gloire, toutes les montagnes s’effondreront, étant pratiquement abaissées au même niveau, de sorte que Christ seul sera exalté. Une autre image, c’est « le feu qui brûle ». On peut appliquer cela actuellement au fait que la présence du Seigneur Lui-même dans le monde a eu pour effet d’allumer un feu dans de précieuses âmes, pour y brûler les oeuvres de la chair, son orgueil et son arrogance, sa recherche de soi-même et ses convoitises charnelles. À Sa seconde venue, on verra cela plus largement dans le monde entier. Le feu fait aussi « bouillonner l’eau », ce qui parle de la puissance purificatrice de la présence du Seigneur Jésus. L’eau est un type de la Parole de Dieu, et si elle bout, il y a purification parfaite. Cela s’applique aujourd’hui aux croyants. Quand le Seigneur viendra en gloire, toutes les nations en seront tellement affectées qu’elles en trembleront. Ce qu’il s’agit de se remettre en mémoire aujourd’hui, en ce 1er dimanche de l’Avent, ce n’est pas le fait que le peuple étouffait et adressait à Dieu un appel pressant pour qu’il déchire le ciel, mais avant tout le fait que ces prières et ces appels ont été déjà écoutés et le seront encore. Il est impératif et vital pour notre foi de bien affirmer que le fondement de tout ce qui nous réjouit et nous permet de vivre le coeur à l’aise, c’est bien le grand tournant, le grand retournement de la situation grâce à Jésus- Christ, grâce à celui duquel l’apôtre Paul dit pour que nous nous en souvenions : “si quelqu’un est en Christ il est une nouvelle créature ; les choses anciennes sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles”. Le temps de l’Avent doit nous remettre en mémoire toutes ces angoisses, nous rappeler tous ces cris, ainsi que toutes ces personnes qui ont attendu et salué Jésus comme Messie et Sauveur. Mais il n’est pas question, au début de chaque année de l’Eglise, de remettre le compteur à zéro et de dire : on oublie tout et on recommence. Bien au contraire, il s’agit de souligner la grandeur et de mettre en valeur l’importance décisive de ce que Dieu a mis en route en préparant la naissance du Christ et en le faisant identifier par les prophètes et Jean-Baptiste. Dieu, lors de cette période charnière de l’histoire du salut et de l’humanité, a pris pied parmi nous, il a déchiré le rideau qui permettrait au doute et à l’angoisse de perdurer, il a déchirait le voile, nous ouvrant ainsi l‘accès à la présence de Dieu. Depuis Jésus-Christ, grâce à lui et par lui, Dieu, notre Père, est accessible et l’avenir ouvert. Nous voyons maintenant le bout du tunnel et savons que notre avenir tant personnel que collectif ne dépend pas pour l’essentiel des opérations de sabotage ou de sauvetage du monde par des hommes inconscients ou instruits, mais que cet avenir est entre les mains de Celui qui n’est pas venu nous écraser, mais nous sauver et nous réconcilier. Nous voici à moins de 4 semaines de la fin d’une année chargée d’évènements graves et tragiques, et entourés d’hommes et de femmes inquiets et désorientés. Ne nous laissons pas contaminer par cette angoisse sur fond d’absence d’espoir et de certitude. Nous devons à nos contemporains un message d’espoir et l’exemple vivant de croyants qui se souviennent de ces appels répétés de Jésus et des apôtres : “ne craignez pas”. C’est sans crainte mais avec joie que nous allons vivre les fêtes à venir, car Dieu a déchiré les cieux et nous a donné un compagnon de route capable de calmer les tempêtes, désireux de tendre la main à ceux qui perdent pied et de faire entrer dans son Royaume de paix tous ceux qui regardent à lui et placent leur confiance en lui. Jésus demande à ses disciples d’être des veilleurs. Par toute notre vie de disciple de Jésus, par nos paroles et nos actions, par nos silences également, par notre prière et par notre service, nous devons montrer qu’il y a quelque chose à attendre : le retour de Jésus. C’est sans crainte que nous regardons l’avenir, car nous attendons que les cieux s’ouvrent une nouvelle fois pour le retour en gloire de notre Seigneur, afin qu’Il nous prenne avec Lui et que nous vivions pour toujours en Sa présence. C’est aussi cela, l’Avent ! Que Dieu nous aide à préparer nos cœurs et à attendre le retour prochain de Jésus en étant remplis du Saint-Esprit. “Eternel, Dieu des armées, fais-nous revenir ! Fais briller ta face et nous serons sauvés.” Ps. 80 : 20 Amen. → Chant : “Bientôt très bientôt” Héritage.