Prédication apportée par la pasteur Clémence Bury.
01 juin 2025 – A quoi sert l’Ascension 
A quoi sert l’Ascension de Christ ?
* Prière
Nous nous accordons pour dire que le centre de toute l’Écriture, la cause et le but comme le moyen choisis par Dieu, se trouvent dans la personne de Jésus-Christ. En théologie, on appelle ça être christocentrique ! Et l’année ecclésiale est rythmée par des temps qui nous amènent à regarder à Christ. Ainsi nous avons des fêtes pour commémorer et célébrer la naissance de Jésus (Noël), sa mort (vendredi saint) et sa résurrection (Pâques). Jeudi, nous avons fêté l’Ascension, qui est un peu le « parent pauvre » des célébrations concernant Christ dans l’Église moderne. Nous avons perdu de vue à quel point cet événement est important, nous avons perdu sa signification profonde et sa portée pour l’Église aujourd’hui et pour le monde. Juste après l’Ascension, c’est la fête de Pentecôte, ce sera le sujet de la semaine prochaine ! Mais force est de constater que sans l’Ascension, il n’y aurait pas Pentecôte ! Nous sommes donc ce dimanche dans un temps d’attente, un temps un peu particulier qui se situe entre le départ physique de Jésus et l’envoi de son Esprit Saint. Un temps que les disciples, nous dit l’Écriture, n’ont pas vécu comme un temps de deuil et de lamentation dans l’angoisse du lendemain, mais au contraire dans la joie, l’adoration et la bénédiction.
Je voudrais profiter de ce temps d’attente pour relire l’événement de l’Ascension de Christ et m’arrêter sur un de ses aspects.
Luc relate l’ascension de la manière suivante : (Luc. 24 : 50-53 et Actes 1 : 9-11).
* Lecture
L’Ascension de Christ manifeste :
– la gloire de sa divinité,
Jésus est parti dans une nuée. Cela fait probablement référence à la shekinah, la nuée de la gloire de l’Éternel. La shekinah est la manifestation visible du rayonnement de la gloire de Dieu. Il s’agit là du point culminant de l’exaltation de Christ avant son retour. C’est par l’ascension que Christ est entré dans sa gloire.
– la validation de son œuvre par le Père,
Jésus est admis dans les cieux et retrouve la place d’autorité et d’honneur qui était la sienne car l’œuvre pour laquelle il avait été envoyé a été amenée à sa perfection. Tout est accompli !
– l’autorité et la puissance de sa personne.
L’ascension de Jésus fait référence à son départ vers le Père pour s’asseoir à sa droite. Il est élevé à la position d’autorité sur tout l’univers. Jésus s’élève dans les cieux pour son couronnement, sa confirmation en tant que Roi des rois. « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’ai fait de tes ennemis ton marchepied » (Ps. 110 : 1)
Il est monté au ciel pour :
– nous préparer une place,
« Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.1-3). Notons que si la résurrection de Christ nous assure notre propre résurrection, son ascension témoigne de notre future glorification !
– pour envoyer l’Esprit-Saint,
c’est la Pentecôte, la présence démultipliée de Dieu parmi nous « jusqu’à la fin du monde ». Depuis sa position d’autorité élevée, Jésus a répandu son Esprit sur l’Église. Mais il n’a cependant pas répandu son Esprit avant d’être assis à la droite de Dieu.
– pour diriger et gouverner son église mais aussi le monde en tant que Roi, Seigneur et Juge,
Lorsque Jésus est monté aux cieux pour être couronné Roi des rois, il s’est assis à la droite de Dieu, siège de l’autorité. Depuis cette position, Jésus gouverne et dirige son Royaume, et préside en tant que juge de la terre et des cieux.
Même si Jésus siège en tant que chef de son corps, l’Église, son autorité s’étend au monde entier. Tout dirigeant humain lui est redevable et sera jugé par lui en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Il est le juge de toutes les nations et de tous les peuples.
Chaque personne, sur la terre et dans les cieux, est appelée par Dieu à révérer la majesté de Jésus, à être gouvernée par lui, à lui rendre hommage comme il se doit et à se soumettre à sa puissance. Un jour, tous se tiendront devant lui alors qu’il siégera pour le jugement dernier.
– pour être notre avocat auprès du Père et intercéder pour nous.
Bien que Jésus soit notre juge, il a aussi été désigné par Dieu pour être notre avocat. Il est notre défenseur. Au jour du jugement, notre avocat de la défense sera également notre juge. Nous avons un aperçu de l’intercession de Jésus en faveur des croyants dans le martyr d’Étienne : (Actes 7 : 55-56), mais aussi par anticipation dans la prière sacerdotale (Jean 17). C’est sur cet aspect que je voudrais m’arrêter aujourd’hui.
Un avocat
Jésus est notre Avocat auprès du Père. « Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Hébreux 9.24). Il intercède pour tous nos besoins. Il est notre véritable représentant. « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime propitiatoire pour nos péchés » (1 Jean 2.1-2).
Savons-nous apprécier à sa juste valeur le ministère de prière actuel de Jésus-Christ, notre Sauveur, qui intercède continuellement pour nous auprès du Père ? Savons-nous quels sont les bienfaits qui découlent de son ministère d’intercession ?
L’Évangile de Jean, au chapitre 17, nous donne un exemple parfait de cette fonction de Jésus. Il est notre avocat ; parce qu’il a été tenté comme nous en toutes choses, il est capable de nous aider dans notre faiblesse. Étant monté au ciel, nous pouvons prier Dieu avec lui, et le faire avec assurance. Jésus nous a ouvert un libre accès à Dieu. Le voile qui nous sépare de Dieu est maintenant ôté. La réconciliation a eu lieu. Chaque croyant peut entrer dans sa présence et s’approcher librement du trône de la grâce. Quelle bénédiction extraordinaire nous avons! « En lui, nous avons, par la foi, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Ép 3.12). Nous avons la liberté d’exprimer à notre Dieu ce que nous avons sur le cœur et dans nos pensées, tout en sachant qu’il connaît parfaitement nos besoins et nos combats.
Nous avons dans le ciel, qui nous est maintenant ouvert, un avocat qui, chaque jour, attire les yeux de son Père vers sa propre justice, de sorte que, chaque jour, le Père pardonne les péchés de ceux qui viennent à lui sur la base du sang du Christ. Nous sommes encouragés par ce que nous dit Hébreux 4.16 : « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun. » Le ciel nous est ouvert, la justice de Dieu a été satisfaite, et Jésus-Christ est un souverain Sacrificateur miséricordieux et compatissant qui comprend nos faiblesses et nos manquements et qui continue à plaider pour nous auprès du Père. Nous pouvons donc nous approcher avec confiance du trône de la grâce de Dieu. Lorsque nous péchons, confessons-le à Dieu, car Jésus rappelle constamment au Père son œuvre de salut accomplie pour nous sur la croix.
La liberté que Jésus nous donne de nous approcher du Père en toute confiance signifie que notre vie chrétienne peut être vécue avec Dieu et devant Dieu en tout temps. Toute la journée, nous pouvons et nous devrions être en prière, pas seulement à des moments particuliers, précis et dédiés. (Voiture, nature, travail, maison, etc.)
« Priez sans cesse. En toute circonstance, rendez grâces; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus » (1 Th 5.17-18).
Nous n’avons pas besoin de longues phrases, et même quand les mots nous manquent, Dieu comprend les soupirs de nos cœurs.
« De même aussi l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints » (Rm 8.26).
Pour que notre vie chrétienne puisse grandir dans la foi, l’amour et l’espérance, nous avons besoin de nous approcher de Dieu quotidiennement afin de recourir à sa grâce dans tous nos besoins. Le ministère d’intercession de Jésus est donc essentiel. C’est lui qui nous permet d’avoir accès au trône de la grâce pour que nous soyons secourus dans nos besoins. Le Seigneur Jésus ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que le Père lui a donnés (Jn 17.9). La prière sacerdotale du Christ nous assure que tous ceux qu’il justifie, il va également les sanctifier, mais aussi les glorifier « Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire » (Jn 17.24).
Sans les prières continuelles de notre médiateur, aucun d’entre nous ne pourrait faire de progrès dans la sanctification ni persévérer jusqu’à la fin. Peu avant le reniement de Pierre, il a rassuré son faible apôtre en lui disant : « Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22.32). Jésus nous a également enseigné une façon de prier en s’adressant à Dieu comme à notre Père.
Nous sommes également assurés de sa médiation : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » (Jn 14.13), « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom » (Jn 16.23-24). Demander quelque chose dans le nom du Christ ne se limite pas à utiliser une formule particulière à la fin de nos prières. Cela signifie que nous devons prier en nous fondant sur son œuvre parfaite et en demandant des choses qui sont selon sa volonté : « Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé » (1 Jn 5.14-15).
Aujourd’hui même, Jésus prie pour son peuple ; il agit pour notre défense et dans notre intérêt. Il plaide constamment notre cause devant le Père. Il fait valoir son obéissance parfaite quand il était sur terre. « Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! Qui les condamnera ? Le Christ-Jésus est celui qui est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! Qui nous séparera de l’amour de Christ ? La tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l’épée ? Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. » (Ro. 8 : 33-39). Qui pourra troubler notre conscience et notre certitude en ses promesses ? Il était réellement avantageux pour nous qu’il s’en aille, selon ce qu’il avait dit. Au ciel, il continue son travail de grand-prêtre et d’avocat, en présence du Dieu trois fois saint, dans le sanctuaire céleste, qui n’est pas construit de mains d’hommes.
De notre côté, c’est vrai, nous sommes toujours sur la terre ; avec nos misères, nos déceptions, nos maladies, nos péchés ; mais nous pouvons entrer dans la présence même de Dieu, par la prière. Nous pouvons parler à Dieu librement de tout ce qui nous préoccupe, à cœur ouvert. Il promet d’écouter, il nous écoute ! Jésus est au ciel pour nous, afin de plaider en notre faveur.
Oui, nous sommes encore sur terre, et nous avons tendance à regarder vers le bas, c’est notre tendance naturelle. Nous pensons à nos plaisirs et à nos richesses, à nos problèmes et à nos inquiétudes. Nos conversations tournent souvent autour de sujets terre à terre : le travail, la maison, la voiture, le sport, les vacances, le budget.
Dieu aussi s’intéresse à tout ce qui se passe sur la terre. Mais il le fait dans la perspective où son Fils est au ciel. Nous devrions nous efforcer, dans nos pensées, nos conversations, nos projets, nos épreuves, de tout regarder dans cette perspective : Jésus, notre Seigneur, est au ciel et il règne ! Nous sommes unis à lui par la foi. C’est là, au ciel, que se trouvent cachées, en lui, notre vraie vie aujourd’hui et notre espérance pour l’avenir, comme nous dit l’apôtre Paul : « Dieu nous a rendus à la vie avec le Christ. […] Il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ » (Ép 2.5-6).
Jésus n’est plus avec nous physiquement. Nous sommes séparés de lui. Il est au ciel et nous sommes sur terre. Nous a-t-il abandonnés pour autant ? Nous a-t-il laissés tout seuls ? Avec nos faibles moyens ? Non ! Il nous a donné son Esprit Saint. C’est la garantie que Jésus-Christ est toujours présent avec nous, non pas dans son corps qui est au ciel, mais par son Esprit, d’une manière spirituelle.
Jésus est-il absent de son Église ? Non, pas du tout ! Le Seigneur Jésus gouverne toutes choses à partir du lieu le plus élevé qui soit. Il est au-dessus de toute domination et de toute puissance qui sont dans le ciel et sur la terre. Il exerce ses actions et ses jugements autant sur l’Église que sur le monde.
Il n’est plus là physiquement, mais nous ne sommes pas plus pauvres pour autant, nous sommes plus riches. Par son Esprit Saint, il agit beaucoup plus que lorsqu’il était sur terre. Il exerce sa royauté avec bien plus de puissance. Il nous donne la foi ; il nous réconforte ; il nous fait porter le fruit de l’Esprit. Il nous accorde un peu plus chaque jour la victoire sur le péché. Il renverse les projets du diable. Il envoie des malheurs sur la terre pour avertir le monde de son jugement et pour appeler à la repentance. Il conduit son peuple dans la vérité. Son Esprit nous donne la force d’être ses témoins. Ne soyons pas tristes ni craintifs ! Soyons courageux et fidèles ! Il n’est plus là, sous nos yeux, mais il est avec nous par son Esprit.
Oui, le Seigneur Jésus est monté au ciel ! Quelle joie ! Nous avons facilement tendance à regarder vers le bas, à nos misères, à notre personne, à nos préoccupations terre à terre. Que le Saint-Esprit nous fasse lever nos cœurs vers le ciel, là où se trouve notre Roi de gloire. « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col 3.1). Amen.
→ Jem 739 « Devant le trône »