Prédication du 02 mars 2025.

Prédication apportée par la pasteur Clémence Bury.

02 mars 25 – Pr. 10, 8-14, 19-21

Pr. 10 ; Lc. 6 ; 1 Co. 15

Glorifier Dieu dans nos vies, par nos paroles – Des racines et des fruits !

*Prière

Nous qui connaissons Dieu, nous sommes appelés à contempler Sa gloire, nous en avons déjà beaucoup parlé dans les deux mois passés. Mais pensons également que si nous contemplons cette gloire, nous sommes aussi appelés à la refléter, comme un miroir, afin que d’autres découvrent Dieu. Comment pouvons-nous refléter la gloire de Dieu ? Comment pouvons-nous manifester cette gloire aux yeux de ceux qui nous entourent ?

En sommes-nous capables ? La réponse est non, pas par nos propres forces.

Est-ce utopique ? La réponse est oui, si nous ne comptons que sur nous-mêmes.

Mais alors, pourquoi Dieu nous le demande-t-il ? Parce qu’avec l’exigence, Dieu dispense également les moyens nécessaires, notamment en nous donnant le Saint-Esprit, mais aussi en nous appelant à demeurer en Christ « Sans moi, vous ne pouvez rien faire, dit Jésus » (Jn. 15 : 5).

Nous sommes les enfants de Dieu. C’est Lui qui nous a créés, c’est aussi Lui qui nous a rachetés et qui a fait de nous des nouvelles créatures en Christ.

Nous avons tous été créés à l’image de Dieu mais en appartenant au Seigneur par la mort et la résurrection du Christ, nous sommes appelés à Lui ressembler, à devenir semblables à Lui. C’est ce qu’on appelle la sanctification, cela est en lien avec la croissance en maturité spirituelle. Toute l’Écriture traite de cette question (« Soyez saints comme je suis saint, dit l’Éternel votre Dieu » Lév. 20 : 26), même si cela est plus présent encore dans le NT grâce à la lumière posée sur le ministère du Saint-Esprit, dont c’est précisément l’objectif.

Cette marche en progression, que l’on nomme aussi marche chrétienne, touche à d’innombrables aspects de notre personne, tous en lien avec qui est Dieu lui-même. Citons par exemple les notions de droit, de justice et d’intégrité qui sont très présentes et qui sont attendues comme nécessaires (et non comme option!), par le simple fait que Dieu lui-même est droit, juste et intègre !

Une notion qui est souvent abordée est celle de la langue, de la parole, la plupart du temps en lien avec la sagesse, qui est le thème n°1 du livre des Proverbes.

« Ce livre est un manuel de vie chrétienne pratique ou d’éthique appliquée qui brosse le portrait de la maturité en soulignant le contraste existant entre celui qui marche « selon l’Esprit » et celui dont la vie est dirigée par ses propres impulsions. »1

La sagesse consiste à connaître Dieu et à lui obéir, en se détournant du péché. Elle permet notamment de discerner la différence entre le bien et le mal, mais encore entre le bien et le meilleur. Car si le dicton populaire nous dit que « le mieux est l’ennemi du bien », la Bible au contraire nous encourage à progresser, à persévérer, à croître, et donc à ne pas nous contenter du minimum, car Dieu a de l’ambition pour nos vies, et nous devrions donc en avoir aussi ! Bibliquement parlant, la sagesse correspond à la marche par l’Esprit ; elle nous permet donc, entre autres choses, d’apprendre à maîtriser notre langue, puisque c’est le fil conducteur des textes proposés à notre lecture ce matin.

* Lecture

Ce message s’intitule : Glorifier Dieu dans nos vies, par nos paroles – Des racines et des fruits ! L’image de l’arbre, utilisée à de nombreuses reprises dans l’Écriture Sainte et que l’on retrouve dans le texte de Luc 6 nous donne un plan en deux points, comme annoncé : des racines et des fruits, ce qui va nous obliger à faire un peu de botanique !

1. Des racines

a. L’importance de la connaissance.

Tout le monde le sait, un arbre qui n’est pas solidement enraciné ne peut pas trouver dans le sol les éléments dont il a besoin pour grandir et s’épanouir. Il pourra donner le change un temps, mais il finira par végéter voire mourir. De la même façon, Jésus, quand il enseigne avec la parabole du semeur en Matthieu 13, parle de la nécessité de s’enraciner dans un bon terrain. Jacques, dans son épître, fera le parallèle avec le fait d’entendre la parole ET de la mettre en pratique. Ainsi, connaître la Parole de Dieu nous engage à la mettre en pratique, sinon cela ne sert à rien, c’est une perte de temps.

Nous parlions en introduction de l’appel que Dieu nous adresse à Lui ressembler. Il semble évident qu’on ne peut ressembler à quelqu’un que l’on ne connaît pas ! A l’inverse, quand on vit avec une personne, on finit par se ressembler, n’est-ce pas ? L’intimité et la communion favorisent la ressemblance. Il en est de même avec Dieu.

Pour lui ressembler, il faut le connaître ! Pas seulement connaître des choses sur Lui, mais surtout Le connaître Lui, et donc passer du temps en Sa présence. Cela implique une certaine discipline, tout au moins un choix. Nous devons décider de passer une partie de notre temps avec Dieu plutôt qu’à autre chose, et cela est une forme de sacrifice puisqu’il nous semble que nous manquons toujours de temps ! Nous devons chercher à Le connaître, et parfois cela demande un effort, au minimum de la persévérance, d’autant que nous savons qu’Il se laisse connaître : « Cherchez le Seigneur pendant qu’il se laisse trouver » (Es. 55 : 6-7) ! Or, l’évangile de Jean nous apprend que pour connaître Dieu, nous avons besoin de Christ. Jésus est le seul qui connaisse vraiment le Père et qui puisse donc nous le faire connaître. Ainsi, pour connaître Dieu, il nous faut découvrir Christ plus en profondeur.

b. S’enraciner en Christ

Dans la parabole du cep et des sarments en Jean 15, Jésus enseigne la nécessité vitale de s’enraciner en Lui, d’être attaché à Lui. La seule et unique responsabilité du sarment est de demeurer attaché au cep. Il n’a pas besoin de chercher lui-même à s’attacher car c’est Dieu qui fait cela pour lui, mais il doit veiller à le rester. Il est de la plus haute importance de veiller à la bonne circulation de la sève entre le cep et le sarment, c’est-à-dire que la vie de Christ circule en nous afin que nous soyons nourris de sa vie même. Jésus désire nous remplir jusqu’à toute la plénitude de Dieu, à travers l’action du Saint-Esprit.

S’enraciner en Christ, c’est avoir découvert la grandeur, la hauteur, la largeur et la profondeur de Son amour pour nous (Eph. 3 : 14-21). C’est donc aussi avoir découvert et pris la mesure en quelque sorte de l’œuvre qu’Il a accomplie pour nous.

Cette œuvre de rédemption s’est accomplie à travers l’incarnation du Fils de Dieu, Sa vie sur terre par laquelle Il a connu les mêmes circonstances, joies, tentations et souffrances que nous, mais sans jamais commettre de péché. Par cette vie, Jésus nous a montré ce que signifiait être un humain tel que Dieu l’avait projeté. C’est à cela que nous devons tendre, voilà l’objectif d’une vie qui plaît au Seigneur ! Jésus est également mort sur la croix, et par cette mort Il a payé pour notre péché. Si nous plaçons notre confiance en Lui, nous sommes réconciliés avec le Père, et nous accédons à une nouvelle vie, une vie de racheté qui se poursuivra dans la vie éternelle. Cette promesse est certaine car Dieu a ressuscité Jésus de la mort et l’a fait asseoir à Sa droite, dans les lieux célestes. Il reviendra de Là pour juger les vivants et les morts, et nous prendre avec Lui afin que nous vivions pour toujours en Sa présence glorieuse.

c. Faire des réserves

Voilà ce qu’est l’abondance de la grâce, et nous devrions en avoir le cœur rempli.

Ce sont des choses que l’on répète, et dont jamais nous ne devrions être habitués. Voilà la bonne nouvelle de l’Évangile par laquelle Dieu nous sauve ! Il n’y a pas d’autre vérité à prêcher que celle de Jésus mort sur la croix pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Dans cette œuvre nous découvrons Dieu, mais nous découvrons aussi notre appel ; nous découvrons qui nous sommes, et ce que Dieu dit de nous.

Cette œuvre qui découle uniquement de la miséricorde et de la grâce de Dieu, il convient de nous en remplir. Nous n’en serons jamais rassasiés, nous devons même en faire des réserves ! Pourquoi ? Parce que, comme nous le lisons en Luc 6 : 45, « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle ». Si nous voulons manifester autour de nous la présence glorieuse de Dieu, si nous voulons être des témoins de Sa grâce et de Son amour, si nous aspirons à transmettre l’appel à la réconciliation avec Dieu (2 Co. 5 : 20), alors notre cœur doit être rempli et déborder des merveilles que nous trouvons dans Sa Parole. Non seulement nous devons en être émerveillés, mais nous devons aussi les posséder, de sorte que nous soyons capables de les expliquer et de les présenter.

« Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous », dit l’apôtre Pierre (1 Pi. 3 : 16). Oui notre cœur doit être rempli des merveilles de Sa grâce et de Son amour, afin que notre bouche puisse annoncer ces merveilles, car Dieu nous appelle à témoigner de Lui en tout lieu, en toute occasion, favorable ou non (2 Tim. 4 : 2) !

C’est quand nous sommes suffisamment enracinés en Dieu, attachés au Christ et que la vie de l’Esprit coule en nous, que nous devenons capables de porter du fruit à Sa gloire ; et cela est l’objectif de tout arbre que de porter du fruit !

2. Des fruits

a. Une foi qui se voit

Un arbre doit porter du fruit, c’est sa raison d’être. De la même façon, notre foi doit porter du fruit, elle doit se voir. Il est théoriquement impossible de connaître Dieu, d’avoir découvert Sa grâce, d’être au bénéfice de Son œuvre, et que cela ne se voit pas dans notre vie. L’attitude d’un chrétien, sa vie, sa façon de parler, doit être différente de celle d’un non-chrétien. Quand nous plaçons notre confiance en Dieu et que nous laissons l’Esprit nous transformer à la ressemblance de Jésus-Christ, cela doit se voir ! Car alors, nous commençons à acquérir la sagesse dont il est question dans le livre des Proverbes. Non pas une sagesse selon le monde qui serait intellectuelle et basée sur la raison, mais une sagesse spirituelle, qui consiste à connaître Dieu et à vouloir Lui plaire, une sagesse éthique, une sagesse de vie. C’est une sagesse qui est diamétralement opposée à ce que propose le monde, car elle consiste à rechercher la volonté de Dieu et non la sienne propre. Elle nous fait aimer ce que Dieu aime, désirer ce que Dieu désire, haïr le péché qui nous sépare de Lui. Posséder cette sagesse est un trésor nous dit l’Écriture, et cela nous place en opposition avec ceux qui ne connaissent pas Dieu, et que le livre des Proverbes nomme des « insensés ». L’insensé se perd, il échoue dans son entreprise, car il ne connaît pas Dieu et ne veut pas le connaître. Pourtant parfois, à vue humaine, l’insensé semble réussir ; mais si l’on regarde les réalités spirituelles et éternelles, c’est un homme perdu et malheureux. A l’inverse, le sage selon Dieu est parfois en difficulté dans ce monde, mais il peut compter sur l’aide de son Seigneur et Sauveur. Il sait qu’il bâtit sur un rocher qui a de solides fondations, le Christ, et qu’il est déjà victorieux à travers Lui.

b. Savoir quel arbre nous sommes en Christ

L’apôtre Jean dit que nous devons marcher comme lui (Christ) a marché (1 Jn. 2 : 6). C’est ce qu’on appelle l’imitation de Jésus-Christ ; cela ne se fait pas par nos propres forces car Il serait un grand homme à imiter, mais parce que nous sommes remplis de Lui et qu’Il nous transforme à Son image.

Si nous appartenons à Christ, si nous l’aimons, nous devrions aspirer à ce qui l’honore. Obéir à quelqu’un que l’on aime et dont on sait qu’Il veut le meilleur pour nous, ce n’est pas une obligation servile, c’est un privilège ! Ainsi, si nous cherchons à connaître et à aimer ce que Dieu aime, nous ne devrions pas produire des œuvres qui vont à l’encontre de Sa volonté. Bien sûr, il peut nous arriver d’être tentés et même de céder à la tentation ; il peut nous arriver d’échouer, de choisir le péché pour un temps, mais cela devrait nous remplir d’une immense tristesse, une tristesse sincère qui mène à la repentance. Alors Dieu nous rétablit, nous réhabilite, nous remet debout, afin que nous marchions en nouveauté de vie, à sa suite, sur le chemin par lequel Il veut nous conduire.

Un cerisier ne produit pas de pommes, et inversement ! Ainsi, un chrétien ne se complaît pas dans des comportements qui font horreur à Dieu ; il cherche au contraire à produire des fruits en lien avec l’identité dont Dieu l’a revêtu, normalement.

Dieu nous appelle Ses enfants, Il fait de nous de nouvelles créatures en Christ, Il nous remplit de son Esprit afin que nous marchions libérés du péché. Ces fruits, d’après le passage des Proverbes que nous avons lu, sont : sagesse, amour, justice, intégrité. « Celui qui marche dans l’intégrité marchera en sécurité », dit l’auteur des Proverbes ici. On pourrait penser également au fruit de l’Esprit d’après Galates 5 : 22.

Nous sommes appelés à aimer Dieu et notre prochain comme nous-mêmes, nous sommes appelés à rechercher le droit et la justice, nous sommes appelés à choisir l’intégrité, et cela commence à la porte de nos lèvres. Si notre cœur recherche et désire ces choses, il sera plus aisé que nos paroles y correspondent. Mais nous savons combien il est difficile de maîtriser ce qui sort de notre bouche, combien parfois nos paroles dépassent notre pensée et font le mal au lieu de faire le bien. L’apôtre Jacques dit : « De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi » (Jc. 3 : 10).

C’est par ce petit outil qu’il nous faut commencer, dompter notre langue, maîtriser les paroles de notre bouche ; et la bataille se gagne dans notre cœur. Si notre cœur est rempli de Dieu et de Sa Parole, alors nos paroles pourront être de celles qui sont en bénédiction à d’autres.

c. Des fruits qui nourrissent d’autres

Car c’est bien là ce dont il est question. Les fruits que nous portons ne servent pas à faire joli, ni à nous glorifier nous-mêmes ! Il servent à nourrir les autres. Si nous parlons vrai, c’est-à-dire, si nous disons la vérité, si nous proclamons la vérité de l’Évangile, alors nos paroles seront de celles qui édifient et qui conduisent. Si nous recherchons la justice dans nos mots, si nous sommes rendus capables de dire la vérité dans l’amour (Eph. 4 : 15), si nos paroles sont intègres et droites, alors nous serons en bénédiction pour ceux qui nous entourent.

Dieu nous fait la grâce, en nous façonnant à l’image de Son fils, de se servir de nous et de nous faire refléter Sa gloire et Sa grâce ! Pour cela devons Le laisser être le maître en nous : le maître de nos pensées, de nos volontés, de nos paroles, de nos cœurs ; sachant qu’« Il fait toute chose bonne en son temps » (Ecc. 3 : 11), et qu’Il veut le meilleur pour Ses enfants.

Dieu est l’auteur de la création, Il est aussi l’auteur de la rédemption. Il est souverain, Il tient toute chose dans Sa main. Il a accompli des prodiges et Il est l’auteur de notre salut. Par Son Esprit-Saint, Il poursuit en nous l’œuvre de sanctification par laquelle nous serons rendus semblables au Christ. Pourtant, nous ne sommes pas des pantins ou des assistés, pas plus que des spectateurs de toute cette œuvre de Dieu en notre faveur. Dieu nous appelle à en être acteurs, participants. Il nous appelle à travailler, à progresser, à persévérer, à poursuivre la course, les yeux fixés sur l’objectif.

Allons-nous rester sur la touche ? Allons-nous refuser notre part du travail ?

Ce serait faire bien peu de cas de ce que notre salut a coûté au Seigneur ! Ce serait comme ouvrir le premier paquet au pied du sapin et laisser les autres, qui sont pourtant aussi à notre nom. Ce serait comme recevoir un chèque, et ne jamais le porter à la banque pour l’encaisser.

Dieu a de l’ambition pour nous et pour nos vies. Il nous appelle à Lui ressembler. Pour cela nous devons nous enraciner en Lui afin de porter le fruit qu’Il nous appelle à porter. Ce faisant, nous serons aussi à même, par la grâce de Dieu, d’être en bénédiction pour ceux qui nous entourent et qui ne connaissent pas ce fruit de la grâce. Nous serons aussi en bénédiction pour le peuple de Dieu au sein duquel nous devons nous édifier mutuellement.

Seigneur, viens remplir notre cœur afin que nos paroles annoncent les merveilles de Ton amour et témoignent de Ton Royaume qui vient ! Que nos vies et nos paroles te glorifient Seigneur, afin que d’autres soient attirés à Toi. [Relire 1 Co. 15 : 58] Amen.

AEC 267 « Nous t’adorons, nous t’aimons »

1Dany Hameau, La maturité spirituelle, p. 38

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