Prédication du 12 Janvier 2025.

Prédication apportée par la pasteur Clémence Bury.

Ésaïe 40 : 1-11 12/01/25

Le Dieu trois fois saint révèle Sa gloire, et tout homme la verra !

*Prière

La semaine dernière, avec le Psaume 90, nous avons contemplé ensemble la fidélité de Dieu qui, par Sa Parole, nous a rappelé l’importance de bien compter nos jours. En ce début d’année, nous avons convenu que la meilleure des résolutions était de tout faire pour la gloire de Dieu !

Or il y a beaucoup d’obstacles. Nous sommes bien trop préoccupés par autre chose que Sa gloire en réalité. Nous sommes préoccupés par nous-mêmes, notre santé, notre travail, notre famille, etc. Nous pouvons également être préoccupés par le monde et les nouvelles que nous en recevons : épidémies, guerres, violences, valeurs bafouées, perte de repères, problèmes d’éducation, atteintes sexuelles, etc.

Toutes ces choses sont comme un écran épais et puissant qui nous empêche de voir la gloire de Dieu. Or, je le crois fermement : notre bonheur, notre santé mentale, notre assurance et notre paix, passent par la contemplation de la gloire de Dieu, et donc notre capacité à détourner nos yeux de cet écran face à nous pour les fixer sur l’Éternel, le Dieu trois fois saint ; Père, Fils et Saint-Esprit.

Il nous faut être davantage préoccupés par la gloire de Dieu que par nous-mêmes ou le monde qui nous entoure ; pas pour être déconnecté, comme un doux rêveur décalé, mais bien pour être pleinement rempli du Seigneur, et donc à même d’être, pour tous ceux qui nous entourent, un témoin de Sa gloire et de Son œuvre, un témoin de Sa grâce et de Son amour, un témoin de Sa justice et de Sa miséricorde.

Alors, je le crois, Dieu change le monde à-travers nous ! Et nous aussi, nous sommes transformés, nous approchant chaque jour davantage de l’image parfaite qu’est Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur, le Fils de Dieu.

Si notre bonheur passe, comme je le crois, par la contemplation de la gloire de Dieu, la bonne nouvelle qui nous parvient par l’Écriture ce matin, c’est que le Dieu trois fois saint révèle Sa gloire, et tout homme la verra !

Je vous invite à la lecture dans le livre du prophète Ésaïe, chapitre 40, les vv. 1 à 11.

*Lecture

Ésaïe, dont le nom signifie l’Éternel sauve – c’est d’ailleurs le cœur de son message – exerce son ministère pendant plus de 40 ans.

Dans les dernières années, le ministère d’encouragement d’Ésaïe s’est concentré sur le reste qui survivrait à l’exil de Juda à Babylone. Ésaïe prédit la chute de la Babylone païenne et le retour du reste d’Israël dans le pays promis mais, au-delà de cela, il prédit la venue d’un Serviteur et d’un Sauveur bien plus grand que Cyrus. Ce Serviteur apporterait la justice aux nations en apportant la lumière pour tous, il souffrirait volontairement pour effacer les péchés de son peuple et ainsi établir une nouvelle alliance. Le NT reconnaît et identifie ce Serviteur souffrant dans la personne de Jésus-Christ, Dieu avec nous.

Avec ce chapitre 40 débute la 2ème partie du livre d’Ésaïe, souvent appelé « livre de la consolation » en raison, notamment, des premiers mots du chapitre. Dieu y est présenté – comme dans l’ensemble du livre – comme saint, majestueux, glorieux et souverain.1

Comme dans la majorité des écrits prophétiques, les oracles se lisent à plusieurs niveaux : celui des auditeurs directs du prophète (délivrance prochaine de l’exil à Babylone, figure de Cyrus, retour au pays promis) avec souvent un parallèle sur l’histoire passée (Moïse et l’exode d’Égypte), celui d’un futur prochain qui reprend le thème de la délivrance et l’éclaire d’une manière nouvelle (figure de Jésus-Christ, le Messie de l’Éternel, Dieu avec nous, qui nous libère de l’esclavage du péché), celui d’un futur plus lointain lié au Jour de l’Éternel et donc à la fin des temps (exode vers la patrie céleste, attente du retour du Seigneur Jésus en gloire).

Ainsi, bien au-delà d’une délivrance de l’Exil, ce qui est annoncé, c’est la venue de Dieu dans l’histoire des hommes, sa manifestation et sa révélation aux yeux de tous les peuples. Ce sont eux qui doivent voir que « la bouche du Seigneur a parlé », et c’est parce que nous reconnaissons Dieu comme saint, majestueux, glorieux et souverain, que cette parole venant de Lui a du poids.

Dans le texte d’Ésaïe, comme vous l’avez entendu à la lecture, nous trouvons quatre cris, quatre voix, pour quatre sections de texte :

1er cri, vv. 1-2 : La consolation

Je suppose qu’il vous est déjà arrivé de voir quelqu’un bouleversé, et de le prendre dans vos bras pour le consoler. Cela a pu se produire avec un enfant qui s’est fait mal, avec un adolescent qui vit une peine de cœur, ou encore avec un de vos amis qui a perdu un proche par exemple. Si cela vous est déjà arrivé, vous pouvez vous remémorer ce que vous avez éprouvé face au bouleversement de cette personne, et le naturel avec lequel vous avez ouvert vos bras pour offrir la consolation. Peut-être que, à l’inverse, vous vous souvenez avoir été vous-même consolé par quelqu’un quand vous en aviez vraiment besoin.

Et bien comprenez maintenant que c’est ce que fait Dieu dans notre passage, et c’est ce qu’Il veut faire dans nos vies, à chaque fois que nous en avons besoin.

Dieu voit, entend, perçoit la souffrance de son peuple et Il ouvre ses bras pour consoler, si l’on peut dire. Cette consolation, Dieu va parfois l’apporter par le biais d’autres croyants qui seront « les bras » de Dieu, à cette occasion ponctuelle.

Le NT nous apprend également que Dieu est Consolateur, et que ce ministère spécifique est celui du Saint-Esprit. Ce qui veut dire que, par l’intervention de Son Esprit en nous, Dieu nous console, et Il le fait directement au creux de nos cœurs, d’une manière mystérieuse.

Dieu parle à nos cœurs et nous dit, comme on le ferait nous-mêmes en consolant un enfant par exemple : « voilà, c’est fini, ça va aller maintenant ! ».

Ce n’est pas une consolation à bon marché, à la va-vite. C’est une consolation profonde liée à la réconciliation, nous disant que le combat est terminé, que la faute est expiée, que la dette est payée. Cela est appuyé aussi par le choix des termes « mon peuple, votre Dieu » qui constituent un rappel de l’Alliance.

D’ailleurs, le terme hébreu traduit par « consolez » signifie « réhabilitez ». Vous voyez bien que cela va plus loin que le simple fait de sécher nos larmes ; c’est une consolation qui nous remet debout.

2ème cri, vv. 3-5 : La repentance

La réhabilitation qui s’annonce suppose une transformation, une préparation.

Il faut « préparer le chemin » nous dit le texte. Ces mots seront cités dans l’Évangile pour parler du ministère de Jean le Baptiste, qui invite le peuple à se préparer à la venue de Christ. Le message de Jean, nous le savons, est un appel à la repentance, car nous ne pouvons pas espérer changer si nous ne reconnaissons pas premièrement l’état qui est le nôtre. C’est ce que le pasteur Charles Nicolas appelle « passer par la case échec ». Il nous faut reconnaître notre incapacité, notre péché, notre misère, afin de recevoir la réhabilitation et la consolation du Seigneur.

Comme je le disais en introduction, il s’agit de détourner nos yeux de notre situation propre et de lever notre regard vers le Seigneur qui vient.

Alors nous pouvons attendre sa venue et l’accueillir dans la paix et la joie, au lieu de la honte et l’angoisse. Dieu vient faire toutes choses nouvelles, au milieu de son peuple, dans le monde et dans nos cœurs. Il nous appartient de faire de la place et d’ôter tout ce qui pourrait empêcher sa venue, et cela commence dans nos propres pensées, dans nos choix, dans nos priorités. Si vous entendez ses paroles comme une obligation qui vous enferme et vous restreint, c’est que vous n’avez pas encore compris la grâce qui y est attachée. C’est au contraire un privilège et une bénédiction que d’être aux premières loges, d’être un serviteur appelé à déblayer, redresser, niveler, combler ; bref : préparer la route au Seigneur ! D’autant que, le texte d’Ésaïe nous le dit : la gloire de l’Éternel sera révélée, et tout homme la verra.

Est-ce que vous parvenez à imaginer combien c’est extraordinaire ? Ne voulez-vous pas goûter à l’avance cet événement ? La gloire de Dieu peut déjà maintenant se révéler dans nos vies, dans la transformation opérée par le Saint-Esprit, transformation à laquelle nous sommes invités à participer activement. Dieu veut faire de nous Son temple, de nouvelles créatures en qui Sa gloire se manifeste !

Cela est d’autant plus incroyable quand on se penche sur la fragilité de l’être humain.

3ème cri, vv. 6-8 : La confiance par la connaissance de qui est Dieu

Oui, l’homme est comme l’herbe ; cela nous a été rappelé dimanche passé dans le Psaume 90 et on retrouve ces mêmes mots ici. L’homme est faible, fragile, mortel, pécheur ; il est inconstant, peu fiable ; il croit mal, il aime mal, il pardonne mal…

Bref, il est décevant quelque part, surtout quand on regarde à Dieu qui l’a créé à Son image et à Sa ressemblance, qui a trouvé cela très bon et qui l’appelle à la communion avec Lui. Mais justement, cette affirmation que la Parole de Dieu est éternelle et la prise de conscience que Dieu est saint, majestueux, glorieux et souverain, ce sont des bonnes nouvelles qu’il nous faut réentendre et proclamer à notre tour. Cela veut dire que Dieu est digne de confiance, Il est même le seul à l’être ! Sa Parole est ferme, pérenne, crédible ; de plus elle ne retourne pas à Lui sans effet, sans avoir accompli ce pour quoi Il l’a envoyée (Es. 55 : 11). Quand on regarde à Dieu, on n’a pas à rougir (Ps. 34 : 6), on n’a pas à douter, on n’a rien à craindre.

L’Éternel est vivant et, parce qu’Il nous aime, Il nous a rachetés en envoyant Son Fils Jésus-Christ mourir à notre place, pour payer la dette que nécessitait notre péché.

« Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu les déclare justes. » (Ro. 8 : 33).

Voilà pourquoi si nous voulons être heureux, nous devons connaître et méditer ces réalités. Nous étions perdus mais Dieu nous a sauvés ! Nous n’avons aucun mérite là-dedans et nous ne pouvons rien faire de plus ou de moins pour faire changer l’amour de Dieu pour nous, dans un sens comme dans l’autre. « C’est par grâce que vous êtes sauvés, au moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu. » (Eph. 2 : 8). Dieu nous a donné une nouvelle identité, Il nous appelle Ses enfants. Il nous fait participer à Sa vie éternelle, Il nous prépare une place dans Son royaume, Il nous fait co-héritiers de toutes ses richesses avec le Christ. Comment ne sommes-nous pas plus rayonnants, nous, chrétiens ? Avons-nous saisi la grâce ? Si oui nous devrions rayonner ! Comme je le disais en introduction, le principal problème tient au fait que sans cesse, nous sommes ramenés à nous-mêmes et à la misère qui nous entoure par les infos ou autre. Nous ne sommes pas suffisamment vigilants, nous devons nous discipliner pour nous forcer sans cesse à tourner nos regards vers Christ, pour contempler Dieu dans Sa majesté, pour adorer l’Esprit de vérité.

Car ce qu’Il dit, ce qu’Il annonce et ce qu’Il promet, ce sont des bonnes nouvelles !

4ème cri, vv. 9-11 : La bonne nouvelle

La parole est de retour. Dieu vient : « va le crier sur les toits ! ». Oui, Dieu, en son fils Jésus, vient accomplir ses promesses de grâce et de paix.

Élève avec force ta voix : Voici votre Dieu !

Le Seigneur vient avec puissance, souveraineté, salaire et récompense.

Pareil à un berger il s’occupera, il portera, il conduira…

Bien sûr, pour nous qui vivons entre les deux venues de Christ, cette parole résonne d’une manière toute particulière. Nous savons que Dieu est déjà venu, Il s’est incarné par Son Fils Jésus, cela est attesté, c’est une parole certaine car accomplie.

L’incarnation de Dieu est un mystère qui nous dévoile Sa gloire, comme le chantent les anges aux bergers. C’est un mystère que nous n’avons pas fini de sonder, et dont nous n’avons pas fini de nous émerveiller. Dieu est venu volontairement vivre parmi nous, il a restreint Sa gloire pour prendre chair humaine, et Il l’a fait par amour, afin de mourir pour nous de la manière la plus ignoble qui soit, sur une croix comme un brigand. Par Sa mort, Il nous offre le pardon et la réconciliation ; par sa résurrection, Il nous offre la justification et la vie éternelle. Si nous n’avons pas encore reçu ces vérités pour nous-mêmes, c’est aujourd’hui le jour du salut ! Nous pouvons, dans notre cœur, parler à Dieu et lui dire : « je crois Seigneur, que tu es venu en Ton Fils Jésus mourir pour mon péché, j’ai besoin d’être sauvé, je veux t’appartenir ».

Pour la majorité d’entre nous qui sommes réunis pour entendre la Parole du Seigneur dimanche après dimanche, nous savons ces choses, même si parfois nous oublions de nous en émerveiller et d’être reconnaissants. Jamais nous ne devrions nous habituer à cette Bonne Nouvelle au point d’en être blasés ou tout simplement insensibles. Au contraire, chaque jour donné est une occasion d’adorer Dieu pour qui Il est et ce qu’Il a fait dans nos vies, comme aussi pour ce qu’Il fera.

Oui car nous ne devons pas oublier que Christ reviendra, Il l’a promis, et cette parole est aussi certaine que tout le reste. Ce que Dieu promet, Il l’accomplit toujours.

Dieu vient pour juger la terre et faire éclater sa gloire et son règne d’amour et de paix. Ce jour-là, tout œil le verra, tout genou fléchira devant notre Dieu saint, majestueux, glorieux et souverain.

Pour résumer et nous introduire à l’étude biblique de cet après-midi :

Dieu le Père parle et décide du temps, des projets, des événements.

Dieu le Fils accomplit l’œuvre de justice et de rédemption par l’incarnation, la croix, la résurrection. Il est le Bon Berger.

Dieu le Saint-Esprit parle à nos cœurs, Il nous console, Il nous enseigne, Il nous transforme.

Le Dieu trois fois saint révèle Sa gloire, et tout homme la verra !

Que cela soit pour nous un émerveillement, que Dieu fasse de nous des adorateurs et des adoratrices, qu’Il nous donne de Le contempler, chaque jour et en toute occasion. Amen.

Jem 333 « Je t’exalterai Seigneur »

Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.

Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son combat est terminé, qu’elle est graciée de sa faute, qu’elle a reçu de la main de l’Éternel au double de tous ses péchés.

Une voix crie dans le désert : Ouvrez le chemin de l’Éternel, nivelez dans la steppe une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit élevée, que toute montagne et toute colline soient abaissées ! Que les reliefs se changent en terrain plat et les escarpements en vallon !

Alors la gloire de l’Éternel sera révélée, et toute chair à la fois (la) verra ; car la bouche de l’Éternel a parlé.

Une voix dit : Crie ! Et l’on répond : Que crierai-je ?

Toute chair est de l’herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs.

L’herbe sèche, la fleur se fane, quand le vent de l’Éternel souffle dessus.

Certes le peuple est de l’herbe : L’herbe sèche, la fleur se fane ; mais la parole de notre Dieu subsistera éternellement.

Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de bonheur ; élève avec force ta voix, Jérusalem, messagère de bonheur ; élève (ta voix), sois sans crainte, dis aux villes de Juda :

Voici votre Dieu ! Voici mon Seigneur, l’Éternel, il vient avec puissance, et son bras lui assure la domination ; voici qu’il a son salaire et que ses rétributions le précèdent.

Comme un berger, il fera paître son troupeau, de son bras il rassemblera des agneaux et les portera dans son sein ; il conduira les brebis qui allaitent.

1Introduction au livre d’Ésaïe dans Bible d’étude de la foi réformée, R.C. Sproul.

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