Prédication du 01 09 2024.

Message apporté par notre pasteur Clémence Bury.

01 sept. 24 – Deut. 4, 1-8

 Deut. 4 : 1-8

« Être un peuple sage et intelligent »

*Prière

Dimanche dernier, le Psaume 15 nous invitait à réfléchir à la marche chrétienne. Parce que nous appartenons à Dieu, nous sommes invités à marcher comme Jésus a marché, à lui ressembler, à vivre différemment du monde qui nous entoure. Nous ne pouvons vivre ainsi que si nous restons fermement attachés au Seigneur et que nous fixons les regards sur Lui. Alors nous devenons capables de rechercher l’intégrité, la justice et la vérité, et cette façon de marcher nous garde d’être ébranlé, perturbé, entraîné à tout vent de doctrine.

Le texte proposé pour ce jour s’inscrit dans la même lignée, puisqu’il nous exhorte à être « un peuple sage et intelligent » ; non seulement pour Dieu, mais aussi pour nous-mêmes et encore pour les autres peuples autour de nous.

Alors comment être un peuple sage et intelligent ? Cela pourrait se résumer en 3 verbes : écouter, mettre en pratique et garder les prescriptions de l’Éternel. Nous verrons comme le fait même que Dieu choisisse un peuple pour lui donner une ligne de conduite, cela témoigne de son amour et de sa justice.

* Lecture

Ici nous est présenté d’une manière très frappante le caractère particulier de tout le livre du Deutéronome. « Écoute », et « pratique », afin que vous « viviez » et que vous « possédiez ». — Ceci est un principe général et qui demeure. C’était vrai pour Israël, et cela est vrai pour nous. Le sentier de la vie et le secret pour posséder sont la simple obéissance aux commandements de Dieu. C’est ce que nous voyons à chaque page de ce livre.

1. Écouter

Il est toujours instructif de regarder l’étymologie d’un mot afin d’en comprendre le sens premier, le sens profond et son évolution au cours des siècles.

Écouter, c’est être attentif, prêter attention, prêter l’oreille, accueillir favorablement, prêter foi et même obéir ! Cela peut encore signifier « donner son consentement », accueillir et ne pas repousser, adhérer ou se conformer à.

Dans toutes ces définitions, on comprend assez aisément que le fait d’écouter quelqu’un réclame de l’attention, une volonté, une implication personnelle. Pour le dire autrement, on n’écoute pas « par hasard », on choisit d’écouter, ou pas !

C’est ainsi que dans le texte du Deutéronome, le fait d’écouter est un commandement, comme si Dieu disait : « sois attentif, applique-toi non seulement à entendre mes paroles, mais encore à les écouter et à t’y conformer ». Et effectivement, on peut penser au jeune Samuel qui, à la troisième fois que Dieu l’appelle et parce qu’il a été aiguillé par Eli sur l’attitude qui était attendue de sa part, pourra enfin répondre : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S. 3 : 10). Autrement dit : « je suis là, attentif à ce que tu vas me dire, prêt à t’obéir ».

Voilà donc la première attitude qui est attendue de celui qui se réclame de Dieu : une qualité d’écoute, une disposition de cœur, une docilité et une attention qui requièrent son implication personnelle. C’est réellement un choix, car celui qui écoute doit d’abord être capable de se taire! En effet, comment quelqu’un qui parle sans arrêt serait-il en mesure d’écouter ? Il n’est pas surprenant, à ce propos, de constater que dans l’Écriture, Dieu parle souvent à celui qui dort, car il est plus disponible ! Pour écouter, il faut donc se taire, mais il faut aussi cultiver un espace propice à l’écoute de Dieu. Il faut donc être capable aussi de faire taire ce qui nous entoure ou pire, ce qui, en nous, fait du bruit, et parfois un vacarme assourdissant… je parle bien sûr de nos pensées et des innombrables bruits qui nous parasitent, de l’intérieur peut-être encore plus que de l’extérieur.

Oui, pour écouter, il faut le vouloir, il faut désirer entendre la voix de Dieu, il faut désirer recevoir de sa part des directives. Il faut aussi, c’est évident, se plonger dans Sa Parole écrite, puisque c’est ainsi principalement que l’Éternel nous parle !

Quel privilège d’avoir un Dieu qui parle, par opposition aux innombrables idoles muettes de tous les temps. Quelle grâce d’avoir un Dieu qui veut s’adresser à nous, qui veut nous guider, qui veut nous faire vivre, qui veut nous rendre sage et intelligent ! C’est parce qu’Il nous aime que Dieu nous enseigne. C’est aussi en l’aimant que nous sommes rendus capables de lui obéir, de mettre en pratique Sa Parole.

2. Mettre en pratique

Dieu ne nous a pas donné sa Parole pour l’examiner ou la discuter, mais afin que nous y obéissions. Dieu n’attend pas notre obéissance servile parce qu’Il serait un dictateur ou un tyran avide de pouvoir et de domination. Non ! Dieu attend notre obéissance comme preuve d’amour, en réponse à son amour premier pour nous. Il demande notre obéissance parce qu’Il veut le meilleur pour nous, et que Lui seul sait de quoi nous avons réellement besoin. Il est le seul à connaître les sentiers qui mènent à la vie éternelle et le simple fait qu’Il nous invite à les emprunter à sa suite montre son dessein d’amour, celui d’un Père qui veut le meilleur pour ses enfants, qui ne veut pas qu’aucun périsse, mais que tous parviennent à la repentance et à la vie.

Soyons assurés de ceci, que l’obéissance est agréable à Dieu, et « ses commandements ne sont pas pénibles », puisqu’ils sont la précieuse expression de son amour, le résultat de la relation dans laquelle nous sommes avec Lui.

Un autre texte qui était proposé pour ce jour est le passage de Jacques 1 : 17-27. Je vais lire les versets 22 à 25. Jacques met bien en valeur le lien entre écouter et mettre en pratique. Et en même temps, si l’exhortation est nécessaire et s’accompagne d’une parabole, c’est bien qu’il est possible de séparer les deux. Ainsi, on peut savoir que Dieu nous appelle à l’intégrité, la justice et la vérité, et pourtant vivre différemment dans la pratique, en faisant des compromis, en étant partial dans nos jugements, en dissimulant des choses ou au contraire en colportant des mensonges. Or Jacques montre dans ce texte que pour être heureux, il faut écouter ET mettre en pratique. Sinon il existe une dualité en nous qui est très inconfortable à vivre, sinon on ressemble à un fou…

De la même façon, le texte de Deutéronome nous invite à écouter et mettre en pratique, des bénédictions y sont attachées. Bien plus, et cela résonne avec le texte de Jacques, cela montre notre sagesse et notre intelligence, à la fois pour nous-mêmes mais aussi comme témoignage pour les autres peuples. Nous ne voulons pas ressembler à un fou qui oublie aussitôt son reflet. Nous voulons que notre foi se voit dans nos œuvres. Nous voulons que ceux qui nous observent découvrent la sagesse de Dieu et de ses prescriptions par notre vie. Quel privilège d’être ainsi appelé à être un témoignage pour les autres de la sagesse et de la justice de Dieu, comme aussi de Son amour ! Mais quelle responsabilité aussi ! Une responsabilité qui nous engage et doit nous pousser à toujours plus d’humilité, une humilité qui nous appelle à nous attacher au Seigneur et à ne dépendre que de Lui.

Après avoir écouté et mis en pratique la Parole du Seigneur, on pourrait croire que c’est terminé. Or il n’en est rien. Nous sommes aussi appelés à garder cette parole, et à la garder intacte.

3. Garder

Garder, c’est prendre soin, protéger, conserver dans le but d’éviter la corruption, cela a à voir avec l’intégrité donc. C’est aussi observer, respecter, suivre, rester fidèle à. C’est encore défendre, préserver. Dieu lui-même nous garde et Il nous appelle à garder Sa Parole et ses prescriptions. Un verset, particulièrement, doit attirer notre attention, il s’agit du verset 2 : « vous n’ajouterez ni n’enlèverez rien à ce que je vous prescris », ce qui n’est pas sans nous faire penser au dernier chapitre de l’Apocalypse dans lequel il est aussi question de « garder les paroles de la prophétie de ce livre » (Ap. 22 : 7), notamment aux versets 18 et 19 pour ce qui est d’ajouter ou de retrancher à cette parole.

Ce verset 2 de Deutéronome 4 renferme deux vérités importantes, savoir qu’il ne faut rien ajouter à cette Parole, par la simple raison qu’il n’y manque rien ; et rien n’en retrancher parce qu’elle ne contient rien de superflu. Tout ce dont nous avons besoin s’y trouve, et l’on ne saurait se passer de rien de ce qu’elle contient. Supposer que quoi que ce soit puisse y être ajouté, c’est nier qu’elle soit vraiment la Parole de Dieu. D’un autre côté, si nous admettons la divine inspiration de cette Parole, tout nous est nécessaire, rien n’y est de trop. C’est ce que dit l’apôtre Paul quand il écrit : « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit formé et parfaitement accompli pour toute œuvre bonne » (2 Tim. 3:16-17).

Il est donc nécessaire de placer sur sa vraie base pour le chrétien la doctrine présentée au premier verset de ce chapitre : si Israël était appelé « à écouter » et « à pratiquer », combien plus nous, qui sommes si richement « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3). « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jean 14:21). Quel privilège !

Nous sommes appelés à l’obéissance de Jésus Christ (1 Pierre 1:2), à la même obéissance que celle qui a caractérisé la vie de notre bien-aimé Seigneur. Nous devons marcher sur les traces de Jésus : « Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2:6). En considérant cette marche, nous trouvons un fait qui se lie d’une manière remarquable au livre du Deutéronome : c’est la place que Jésus a donnée constamment à la Parole de Dieu. Ce fait tient une place capitale dans tout ce livre et le distingue des trois livres précédents. La Parole de Dieu y est partout signalée comme seule règle, seul modèle et seule autorité pour l’homme ; elle s’y applique à ses besoins, en toute position, en toute sphère d’activité, et à chaque phase de son histoire morale et spirituelle. Cette Parole lui dit ce qu’il devrait faire, et ce qu’il ne doit pas faire ; elle lui donne des directions pour chaque difficulté, s’occupant même des moindres détails. Voilà ce qu’il nous appartient de garder précieusement.

Béni soit Dieu ! Il a parlé à nos cœurs, Il nous a donné sa Parole, et cette Parole porte en elle-même ses propres lettres de crédit ; elle n’a pas besoin de lettre de recommandation, écrite par une main d’homme.

S’il est vrai que Dieu nous a donné une parfaite révélation de ses pensées, quelle doit être notre attitude vis-à-vis de Lui ? Une attitude d’écoute, de mise en pratique, de soin attentif.

Si la Parole de Dieu est gravée profondément dans nos cœurs, il y aura des progrès marqués dans notre vie chrétienne, qui présentera de cette manière aux contradicteurs le témoignage le plus efficace à la vérité de Dieu. C’est ainsi qu’ils verront notre sagesse et notre intelligence, c’est ainsi qu’ils diront : « C’est un peuple vraiment sage et intelligent ! » (Dt. 4 : 6). C’est ainsi qu’ils sauront que l’Éternel est un Dieu proche, un Père qui a compassion de ses enfants, un appui sur qui ils peuvent compter. C’est ainsi qu’ils verront que notre Dieu est un Dieu d’amour, un Dieu juste et saint.

Leur sagesse et leur intelligence devaient consister à garder et à pratiquer les statuts et les ordonnances divines. Ce n’était pas par des discussions savantes ou des arguments qu’elles devaient se montrer, mais par une obéissance enfantine et implicite. Toute la sagesse était renfermée dans ces statuts à leur sujet, non pas dans leurs pensées et leurs raisonnements. La sagesse merveilleuse de Dieu ressortait de sa Parole, et était ce que les nations devaient voir et admirer dans la conduite de son peuple. C’est aussi ce que nos contemporains doivent voir et admirer chez nous !

Tout en montrant les vrais effets de l’obéissance, Moïse avertit le peuple du danger de se détourner des saints commandements de Dieu : « Quelle est, dit-il, la grande nation, qui ait Dieu près d’elle, comme l’Éternel, notre Dieu, est près de nous dans tout ce pour quoi nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation qui ait des statuts et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je mets aujourd’hui devant vous ? » (vers. 7-8). C’est la vraie grandeur morale, s’appliquant à tous les âges et en tous lieux à une nation, à un peuple, à la famille, à l’individu. Avoir le Dieu vivant près de soi, avec le précieux privilège de pouvoir l’invoquer en toutes choses, sachant que sa puissance et sa grâce s’exercent sans cesse en notre faveur ; avoir la lumière de sa face brillant avec son approbation sur nous et sur nos voies ; constater quotidiennement l’effet moral de ses saints commandements, dans notre marche pratique ; avoir la manifestation de Lui-même, et sa demeure en nous par l’Esprit ; quel langage humain est capable de démontrer, même en quelque mesure, la bénédiction de tels privilèges ? Et cependant, ils sont placés à la portée de tout enfant de Dieu sur la terre. Le mesurons-nous ? Le vivons-nous ? Ou sommes-nous de ceux qui n’écoutent que d’une oreille, sur qui la prédication glisse sans jamais rien transformer ? Sommes-nous semblables à cet homme qui se regarde dans un miroir et oublie aussitôt son reflet ?

Nous devons nous y appliquer, chers amis ; c’est ainsi que nous serons heureux, nous et les générations suivantes, si nous leur enseignons également à écouter, mettre en pratique et garder fidèlement la Parole de Dieu. Amen.

AEC 630 « Mon Sauveur je voudrais être »