Prédication apportée par le pasteur Clémence Bury.
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Lectures: Luc 10 : 1-20 ; Gal. 6 : 14-16
Ce matin, les textes de l’Ecriture viennent nous interpeler de manière très directe et très pratique en nous posant une simple question : qu’est-ce qui est vraiment important dans la vie ? Qu’est-ce qui est important pour toi, qu’est-ce qui est important pour moi, qu’est-ce qui est important pour un chrétien ?
La grande chose que nous avons à apprendre dans les évangiles, c’est Christ lui-même, le cœur de Christ. Les miracles sont à la surface du récit, pour attirer l’attention sur ce que Lui est ; mais Jésus a des choses particulières à communiquer à ses disciples, et ces choses ne sont pas, comme les miracles, une preuve pour le monde. Elles ont pour effet de fortifier immensément la foi des disciples. Elles ne peuvent être communiquées au monde, parce que, pour les recevoir, il faut être avec Jésus et jouir de son affection. Ces choses, nous les voyons, et elles nous rendent heureux (v. 23), mais le monde ne les voit pas, parce qu’elles sont le privilège de l’obéissance (bien que le témoignage qui conduit à l’obéissance soit pour tout le monde). Le croyant sent qu’il possède ce que le monde ne peut ni donner, ni offrir ; ce dont il n’a pas même l’idée.
On voit dans les trois premiers évangiles le rejet progressif de Christ et ce qui se passe dans son cœur pour ses disciples, à mesure qu’il est ainsi rejeté. Les chap. 9 et 10 contiennent diverses manifestations de sa puissance et de sa grâce. Il agit envers le monde par le moyen de ses disciples. Plus il est près de sa fin, plus il en envoie. Au chap. 10, ce sont les soixante et dix, afin que le témoignage soit rendu à tous en Israël. Il les envoie, munis d’autorité quand, au fond, tout était déjà fini, car ils étaient comme des agneaux au milieu des loups, et le Messie était déjà rejeté. Aussi le témoignage devait-il être prompt et évident. Les disciples n’ont pas le temps de s’arrêter pour saluer en chemin ; ils apportent la paix, mais, si on la rejette, elle retourne à eux. Plus la mort était près de lui, plus le Seigneur sentait l’importance de sa mission et de son témoignage. C’est ce qui nous arrive aussi quand la puissance de l’amour de Jésus est dans nos cœurs.
Les soixante-dix reviennent avec joie, car, disent-ils, les démons leur sont assujettis. Jésus reconnaît le fait sans s’y arrêter. Il y voit même la fin de tout, Satan chassé du ciel, par la puissance du Fils de l’homme. Mais Jésus montre ici à ses disciples de quoi il veut faire jouir ceux qui le suivent, car il ne s’agit pas seulement pour nous de la manifestation de sa puissance, mais de ce que Lui seul peut nous révéler, une joie, que lui seul peut donner (v. 20), et qui a pour vrai sujet, que nos noms sont écrits dans les cieux. Quel repos cela apporte à l’âme ! Voyant le monde prêt à le rejeter, il déploie d’autant plus de puissance pour lui rendre, par ses disciples, témoignage de Sa grâce et de Ses droits. Nous apportons la paix, mais, qu’on la reçoive ou non, le royaume de Christ est venu jusqu’au monde. Vos noms sont écrits dans les cieux ! C’est la révélation d’un peuple céleste !
Dire que nos noms sont écrits dans les cieux, c’est dire notre appartenance à la famille de Dieu, c’est dire notre place dans la patrie céleste, c’est dire quelque chose de la vie éternelle dans la présence de notre Sauveur. Mais avant tout cela, dire que nos noms sont écrits dans les cieux, c’est rappeler que c’est Jésus lui-même, par le pardon acquis pour nous à la croix, qui les y a écrits ! La seule légitimité à ce que nos noms soient écrits dans les cieux, c’est le sang de Christ qui nous l’accorde ! Et c’est l’amour du Père qui le permet !
Tel est le témoignage de Christ lui-même, ferme, solide et précieux, et auprès duquel, même les miracles ne peuvent, en aucune manière, avoir une pareille puissance de joie. Les miracles, leur dit-il, et ce que je vous ai donné jusqu’ici, ne suffisent pas ; j’ai des droits bien plus élevés que celui de faire des miracles ici-bas. Je vous ai associés à toute ma gloire ; vos noms sont écrits dans les cieux ! C’est une chose intime, une preuve d’affection, un conseil de grâce, car c’est Dieu qui les a écrits. Le Fils de Dieu vient du ciel et peut nous dire ce qui y est écrit. Ce n’est pas une chose passagère, mais une chose écrite, solidement établie, et il peut nous la communiquer. Quoique nous soyons sur la terre, nos noms sont déjà en la présence de Dieu, mais la connaissance de ce fait nous est donnée sur la terre pour notre joie. Si l’on saisit une telle source de grâce, il n’y a aucune difficulté à comprendre la gloire qui en découle ; cela nous rend le ciel naturel et familier, que d’y avoir nos noms écrits. Et par extension cela nous rend le monde inconfortable puisque ce n’est pas notre patrie…
Nous voyons ici l’œuvre parfaite de Christ. Dieu veut nous introduire dans la demeure de sa sainteté, et Jésus s’en est chargé. La croix nous révèle ainsi tout l’amour de Dieu et toute la perfection de l’œuvre de Christ. On pourrait ajouter pour reprendre les paroles du Psaume 136 « car sa miséricorde dure à toujours » ! C’est la fierté dont parle Paul dans la lettre aux Galates et cela doit être la nôtre également.
Nos noms sont écrits là où le mal ne peut entrer, où Christ jouit d’un repos parfait. Pour jouir de cette joie, il est nécessaire d’être près de Dieu. Nous serons avec Jésus dans le ciel, dans la conscience de la joie de Christ lui-même, car c’est là que, comme Médiateur, il trouve son repos et sa joie, joie que le Père lui a préparée, digne d’être sa récompense après tout son travail. L’œuvre de Christ nous place dans ce repos. Et c’est un message puissant pour nous tous qui, à divers moments de notre vie, avons terriblement besoin de saisir et de vivre la paix de Dieu ; cette paix qui nous est acquise à la croix.
Nous avons de la peine à nous dégager de nous-mêmes pour ne rien voir que la croix et ce que Dieu en pense. Ceux qui sont sauvés doivent en venir là et trouver tout en Dieu. La puissance de l’Esprit de Christ le réalise en nous et détruit ce triste moi qui nous empêche de glorifier Dieu sur la terre.
Un fils de paix est donc quelqu’un qui est venu auprès du Sauveur comme un pécheur perdu, et qui, en écoutant sa parole, a reçu de sa part l’assurance de la paix avec Dieu et du pardon de ses péchés, — paix et pardon fondés sur le précieux sang qui purifie de tout péché. Nous sommes justifiés par son sang (Romains 5:9). Étant justifiés, nous avons la paix avec Dieu.
La vie chrétienne est une marche poursuivie dans la communion de Dieu et la puissance du Saint Esprit. Une vie de paix et de joie, dont le Seigneur Jésus lui-même a été à tous égards la parfaite expression, une vie de relation actuelle avec le Père (Jean 1:12, 13), dans l’attente du retour du Seigneur qui va bientôt prendre les siens auprès de lui dans la gloire. Jésus a dit : «Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et ou je suis, moi, là aussi sera mon serviteur : si quelqu’un me sert, le Père l’honorera» (Jean 12:26). Et encore : «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger» (Matthieu 11:28-30).
À ceux qui font ainsi Il dit : «Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne. Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif» (Jean 14:27).
Et on en revient à ce qui est important… On en revient à cette difficulté que nous éprouvons à détourner nos yeux du monde et ses soucis pour les fixer sur la croix de Christ et la paix qui en découle.
La première chose qui caractérise la vie chrétienne, affirme l’apôtre Paul, c’est que la croix de Christ devient un sujet de se glorifier. Qu’est-ce que la croix représente pour nous ?
Au milieu de ses parents et de ses amis, Jésus n’a vécu que pour Dieu. À mesure qu’il avançait dans sa carrière, la croix devenait plus sombre, mais il manifestait ainsi la perfection de son obéissance d’une manière toujours plus admirable, jusqu’à ce qu’enfin, la croix étant chose accomplie, sa parfaite obéissance soit pleinement consommée.
Souvenons-nous toujours qu’il y a quelque chose de plus que la question du péché, pour faire de la croix un gain ; il s’agit de liens à rompre pour pouvoir achever notre course vers le ciel ; et cette rupture fait de la croix une chose douloureuse et pénible. Redisons-le ! Il n’y a rien de facile là-dedans !
Mais quand je considère Jésus sur la croix, c’est autre chose. Elle est un instrument dans la main de Dieu ; elle a tout détruit, tout dissipé, et éclairci le ciel entre Dieu et moi. Sa grâce, son amour, sa sainteté, sa justice, l’amour du Fils, tout brille sur la croix. Christ y est fait péché pour moi, afin que je devienne justice de Dieu en Lui. Quand je considère ainsi la croix, j’adore, j’admire, j’y vois la perfection de tout ce que Dieu est, de tout ce qu’est le Fils de l’homme. Là, le Seigneur est glorifié, et Dieu est glorifié en lui ; là, je vois achevée l’œuvre que Dieu lui avait donnée à faire. Avant même qu’elle s’applique à moi, elle a déjà toute sa perfection ; elle brille de toute la gloire de l’amour de Dieu et de Christ, fait homme.
Dieu n’ignore pas la croix, si les chrétiens l’ignorent. Cette même croix de Christ, qui est mon salut, ma délivrance de la loi et de la chair, me montre que je n’ai aucune part avec ce monde, sinon comme un étranger béni qui le traverse. Nous pouvons avoir des occupations tout à fait convenables, mais ce n’est pas du tout ce qu’on peut appeler une chose du monde. Le Seigneur a vécu ici-bas, Il est mort ici-bas, Il est ressuscité ici-bas, Il a mangé et bu dans ce monde ; mais Il n’a jamais été de ce monde : il en est et doit en être de même du chrétien. Un chrétien devrait être un moyen permanent de bénédiction dans ce monde. Mais comment, et sous quel caractère ?
En rendant témoignage à Christ, à son Sauveur ; et en faisant comme Christ, qui n’a jamais cherché Son intérêt particulier — qui faisait toujours le bien, mais selon la volonté de son Père — qui agissait toujours pour des motifs qui n’étaient pas de ce monde, mais d’en haut — qui ne s’associait jamais aux plans des hommes pour améliorer l’homme, — mais qui réalisait que le monde était ennemi de Dieu, et que pourtant, l’amour de Dieu L’avait envoyé dans ce monde pour leur faire du bien : tel était Christ, et tel devrait être le chrétien. L’affaire du chrétien, c’est d’être la lettre de Christ. Ainsi donc, le fil directeur et le test quant à tout ce qui se présente devant le chrétien devrait être ceci : faire ceci ou cela, est-ce agir comme une lettre de Christ ?
J’en reviens à la question qui nous préoccupe depuis le début : Qu’est-ce qui est important pour le chrétien ? L’Ecriture nous répond : Par la croix de Christ, nous sommes une nouvelle créature et nos noms sont écrits dans les cieux ! Voilà la nouvelle prodigieuse que Dieu nous rappelle ce matin ! Il est important de le redire car si nos têtes l’ont compris, il est urgent que nos coeurs le reçoive et que nous le vivions réellement. Voilà un sujet de joie, une source de paix, une occasion de glorifier Dieu et de se glorifier de ses bénédictions !
C’est tout ce qui importe et nos vies doivent en témoigner ! Que le Seigneur, par le travail de son Esprit en nous, nous aide à nous en saisir et que cela transforme notre manière de vivre, pour la gloire de son nom !
Amen !
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Chant à écouter : « Rien ne peut sauver mon âme » (Héritage)