La semaine dernière, nous nous sommes penchés sur la notion de sainteté et de consécration. L’épître aux Éphésiens nous a rappelé que Dieu nous a élus, Il nous a mis à part, Il a fait de nous des saints. Ce matin, en continuité avec cela, nous allons lire le début de la lettre aux Colossiens et tenter de comprendre que si nous sommes saints (et nous le sommes!), c’est parce que Dieu nous a rachetés, sauvés. C’est une notion théologique qui s’appelle la rédemption et qui fait l’objet de la fiche théologique n° 5 de notre union d’églises. Celle-ci s’intitule : Qui est sauvé ? La portée de la rédemption. J’en dirai les grandes lignes au début de l’après-midi.
C’est la suite logique de ce que nous avons parcouru depuis janvier : Création – Chute – Rédemption. Pour faire court, on pourrait résumer en disant : Dieu a tout créé et tout était bon – Le péché est entré dans le monde et a tout perverti – Dieu a dès ce moment mis en place son plan de salut en vue de la réconciliation.
« Ce salut est infiniment riche et complexe, il peut revêtir plusieurs dimensions : personnelle ou créationnelle, temporelle ou éternelle, présente ou à venir. Il importe de les comprendre de manière juste, afin de nourrir notre foi et notre espérance, notre louange à Dieu et notre témoignage » (cf. fiche).
Je vous invite donc à toucher du doigt ces différentes dimensions du salut, avec la lecture de l’épître aux Colossiens, chapitre 1, les versets 12 à 23.
*Lecture
La rédemption, c’est le fait d’être racheté. Nous avons l’habitude d’entendre que Dieu nous a sauvé, qu’Il nous a racheté en Christ. Nous avons tellement l’habitude de l’entendre que cela ne nous fait plus rien. Nous sommes blasés, imperméables, indifférents, ingrats peut-être ? Nous ne mesurons plus à quel point cette nouvelle est bouleversante et prodigieuse.
Le Dieu trois fois saint, Créateur de toute chose, Tout-Puissant, a choisi de ne pas laisser sa création soumise au chaos lié au péché. Dès le commencement, Il élabore et promet un plan de salut, son projet de rédemption, à la fois de l’homme mais aussi de toute la création, qui attend encore la délivrance promise.
Il ne le fait pas par obligation, Il ne le fait pas par ennui et encore moins par désespoir, Il le fait par amour !
Dieu seul saint, seul sage, seul bon, nous regarde, nous qui nous détournons de Lui, nous qui sommes pécheurs, perdus et fiers de l’être, nous qui revendiquons nos droits et notre liberté de n’appartenir qu’à nous-mêmes (combien nous sommes naïfs!). Dieu nous regarde donc, nous ne valons rien, nous n’avons rien à offrir et aucune justice à faire valoir, et Dieu nous aime. Dieu nous regarde, nous ne voulons pas de son regard, nous ne voulons pas de sa présence, nous ne voulons pas de son amour, et pourtant Dieu nous aime.
Avons-nous pris conscience de cela ? Ou sommes-nous tellement imbus de nous-mêmes que nous penserions presque que c’est normal, que « nous le valons bien » ?!
Non, nous ne valions rien, nous ne demandions rien, et pourtant, Dieu va tout mettre en place pour nous sauver, nous racheter, nous réconcilier. Certains pourraient penser que ça ne lui coûte rien, Lui qui est Tout-Puissant ! Or cela lui coûte, un prix que jamais nous n’aurions osé imaginé, que jamais nous n’aurions pu payer ; cela lui coûte son Fils Bien-Aimé, le Fils de Son amour. Un Fils unique précieux, obéissant et parfait, pour racheter un rebelle ingrat et dédaigneux tel que moi… ! Un Fils qui meure pour que moi je vive, un Fils qui souffre pour m’éviter cette souffrance, un Fils qui vit la colère de Dieu pour que moi je sois réconcilié…
Je me demande si nous avons réalisé dans quel état nous étions avant que Jésus nous délivre. Car le monde fait tout pour nous troubler quant à cet état premier… et effectivement, quand on oublie d’où on part, d’où on vient, et bien cela ne nous aide pas à réaliser le miracle incroyable qui s’est produit ; on relativise, on devient indifférent…
Une idée fausse circule, selon laquelle on serait, en tant qu’humain, relativement neutre. C’est-à-dire qu’il nous reviendrait de choisir entre recevoir le salut ou pas, ce qui nous placerait sous la condamnation. Or mes amis, avant que Jésus tende la main vers nous et nous donne de la saisir par sa grâce, par le moyen de la foi, nous étions déjà sous la condamnation !
Avons-nous réalisé cela ? Nous sommes tous et toutes, dans notre premier état, des morts ! Nous ne choisissons pas la mort en refusant la vie, nous sommes d’ores et déjà dans la mort sans Christ ! Ce n’est pas un choix mais un état de fait ! Nous sommes sous la condamnation héritée du péché en Adam, jusqu’à ce que nous saisissions le salut en Christ. Il n’y a pas de 3ème voie intermédiaire !
Le texte de Colossiens le dit bien : si nous avons part à l’héritage des saints dans la lumière c’est parce que nous étions avant au pouvoir des ténèbres ! Or le monde veut nous faire croire que nul n’est d’emblée dans les ténèbres mais que nous sommes neutres ! Et du coup, si nous ne faisons rien de mal, que nous ne tuons personne pour caricaturer, nous ne risquons rien !
C’est faux, ce n’est pas ce qu’enseigne la Parole de Dieu ! Alors cela fait peut-être mal à entendre mais sans prise de conscience de cette vérité, pas de miracle ! Nous étions morts, condamnés, perdus, esclaves, méchants, rebelles, et Dieu a voulu nous sauver, par une décision de Son amour.
Voilà pourquoi la rédemption est quelque chose d’incroyable, voilà pourquoi jamais nous ne devrions être blasés d’entendre parler du salut, de la croix, de Jésus. C’est tout simplement extraordinaire ! Dieu nous aime et nous sauve !
– Voilà le sujet d’actions de grâce qui déclenche ce magnifique chapitre de l’épître de Paul aux Colossiens.
Quel sujet d’actions de grâces ! : posséder l’héritage des saints dans la lumière, après avoir été délivré de la puissance des ténèbres ; appartenir au royaume du Fils bien-aimé de Dieu, par la rédemption et le pardon qui se trouvent en lui ! (12-14).
Nous qui avons cru, nous sommes rendus capables d’avoir part à la gloire céleste, capables d’avoir cette part dans la lumière de la présence de Dieu. Être rendus convenables et capables, c’est notre part déjà maintenant, bien que l’héritage soit futur. Est-ce que cette prise de conscience ne devrait pas changer notre vie ? Quelle espérance formidable, quelle libération de la culpabilité, de la nullité, de l’obligation de rendement ! Nous sommes passé des ténèbres à la lumière !
Ce transport a été effectué (dans la puissance de l’œuvre de rédemption) à la croix. Nous avons été ramenés à Dieu par le sang du Christ, et par ce même sang versé, nos péchés ont été ôtés, en sorte qu’ils sont tous pardonnés. Il n’est pas possible de se réjouir d’être ramené à Dieu en dehors du pardon de tous nos péchés, qui faisaient autrefois obstacle entre Dieu et nous. Ce sont les deux faces d’une même œuvre : rédemption et rémission. Nous sommes ramenés au Père parce que nos péchés sont pardonnés, et cela satisfait à la fois la justice de Dieu et son amour.
– Voilà pourquoi Paul ne se lasse pas de parler du Christ, de Sa personne, de Son œuvre, et nous ne devrions pas nous en lasser non plus !
Le Rédempteur est, quant à Dieu, son image, le premier-né ; quant à l’univers, toutes choses ont été créées en lui, par lui et pour lui ; il a préexisté à toutes choses et elles subsistent par lui ; quant à l’Église, il en est le Chef, l’ayant fondée par sa résurrection : il est donc le premier en toutes choses, toute plénitude habite en lui (15-19).
En voyant le Seigneur Jésus, j’ai vu Dieu ; en connaissant ses voies, sa gloire, je connais Dieu. Dieu est avec moi dans ma nature humaine. Ayant trouvé le Seigneur, j’ai trouvé Dieu dans toute sa gloire ; Dieu en amour, Dieu près de moi, dans ma nature, et j’ai trouvé mon repos en la présence de Dieu lui-même. Qu’est-ce qui peut troubler la présence de Dieu ?
Et si j’ai Dieu, qui est-ce qui me jugera, puisqu’il m’a déjà conduit dans la demeure de sa sainteté ? L’âme trouve un repos et une puissante force dans la conscience qu’elle possède, en Jésus, Dieu dans toute sa gloire, et le porteur de cette gloire a anciennement expié mes péchés. Nous avons, en Jésus, la certitude de voir Dieu.
La résurrection du Seigneur Jésus a été le nouveau commencement pour Dieu. Tout ce que Dieu fait aujourd’hui, Il le fait en rapport avec Christ en résurrection.
– Voilà ce qui nous permet de prendre conscience de la position qui est aujourd’hui la nôtre, en comparaison avec notre position d’avant, quand nous étions sans Dieu.
Par Christ, Dieu a réconcilié avec lui-même toutes choses, la paix étant scellée par le sang de la croix ; et vous qui étiez étrangers, ennemis, il vous a aussi réconciliés par sa mort, pour vous rendre saints devant lui, si du moins vous persévérez dans la foi et dans l’espérance de l’Évangile (20-23).
Dieu agit toujours selon une justice stricte. Par Sa mort, le Seigneur Jésus a réglé tout ce qui tenait au péché de l’homme dans l’ancienne création. Ensuite, dans Sa résurrection, Dieu a commencé la nouvelle création. La paix étant établie, la réconciliation peut avoir lieu.
La paix a donc été faite. Personne n’a « à faire sa paix avec Dieu ». Personne ne pouvait non plus faire la paix avec Dieu, même s’il en avait eu l’obligation. Christ est Celui qui fait la paix. Il l’a faite, non pas par Sa vie d’une beauté et d’une perfection uniques, mais par Sa mort.La paix ayant été faite, la réconciliation de toutes choses va venir. Quant à nous qui croyons, il nous a maintenant réconciliés. L’Église est réconciliée, «les choses créées» ne le sont pas encore.
Nous étions perdus, nous sommes sauvés. Nous étions esclaves, nous sommes rachetés. Nous étions ennemis, nous sommes réconciliés. Nous étions morts, nous avons la vie éternelle. Nous étions condamnés, nous sommes héritiers du Père. Nous étions détestables, nous sommes aimés. C’est tout cela la rédemption !
Et d’autres merveilles sont encore à venir ! Un jour, nous Le verrons tel qu’Il est. Un jour, nous serons semblables à Lui, purs et irréprochables. Un jour, toute la création sera délivrée du mal et de la mort et aura part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Un jour, nous prendrons le repas du Seigneur dans son Royaume, avec Lui ! Et tant d’autres choses encore !
Combien merveilleuse est l’œuvre de réconciliation que Dieu a faite en son Fils, pour nous qui croyons ! Comme cela devrait nous amener à plier le genou devant le Seigneur, à l’adorer, à le glorifier, à lui rendre grâce et à nous offrir à son service, à nous consacrer à Lui ! Que L’Esprit Saint renouvelle nos cœurs et notre intelligence !
Je vous propose de relire ce texte maintenant dans une attitude d’adoration et d’émerveillement devant l’œuvre de Dieu.