Prédication apportée par le pasteur Clémence Bury.
Eph. 5 : 8-14
Marche chrétienne, identité, sainteté, séparation
Le texte que nous allons lire ce matin nous parle de qui nous sommes, de notre identité, et par là même nous montre comment notre comportement, notre conduite doit être en accord avec cette identité.
La semaine dernière, le pasteur Kabo nous a rappelés que nous sommes des rachetés ; prendre conscience de ce fait change radicalement notre regard à la fois sur nous-mêmes mais aussi sur Dieu et sur ceux qui nous entourent. Ce changement de regard doit aussi se traduire par un changement de conduite. C’est ce qu’on appelle la marche chrétienne et cela a à voir avec la sainteté à laquelle Dieu nous appelle; mais je reviendrai sur la sainteté une autre fois !
Je vous invite à la lecture de l’Ecriture.
*Lecture
*Prière
« Autrefois vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ».
Vous l’avez compris, dans ce court passage chaque mot et chaque articulation a son
importance. Il est tout d’abord question d’un changement de temps. Il y a le passé et il y a
l’aujourd’hui : « Autrefois vous étiez… maintenant vous êtes… ». Il y a aussi un changement
de situation… voire de statut : « Vous étiez ténèbres… vous êtes lumière ». Enfin, il est fait
mention de celui qui a permis le passage d’une situation à l’autre, à savoir le Seigneur, l’envoyé du Père, pour nous ouvrir le passage des ténèbres à la lumière.
Avant de passer peut-être trop rapidement au fait merveilleux que nous sommes lumière dans le Seigneur, il nous faut nous arrêter un instant sur ce que nous étions avant !
Nous étions autrefois ténèbres nous-mêmes. Or c’est là que réside le danger pour nous, car une des conséquences, c’est qu’il y a en nous quelque chose de sensible qui lutte et parfois répond à l’appel des ténèbres. C’est pourquoi, moins nous avons à faire avec les ténèbres, mieux ce sera — que ce soit en rapport avec les pratiques de ténèbres, ou en rapport avec les personnes qui sont elles-mêmes ténèbres, et qui par conséquent les pratiquent. Nous qui croyons, nous sommes lumière dans le Seigneur, et par conséquent intolérants vis-à-vis des ténèbres. La lumière et les ténèbres ne peuvent pas coexister. Si la lumière apparaît, les ténèbres disparaissent. La lumière et les ténèbres s’excluent réciproquement.
On voit cela dans le récit de la Genèse. Le premier acte créateur de Dieu est d’appeler la lumière à l’existence, puis de séparer la lumière des ténèbres.
Voilà comment s’explique la séparation à laquelle le Seigneur nous appelle ! C’est ce que nous avons rappelé il y a deux semaines, en méditant sur la réalité de l’appel de Dieu. Il ne nous sépare pas du monde pour nous faire souffrir, pour nous rendre la tâche difficile ou je ne sais quoi d’autre ! Il nous sépare car il en va de notre survie ! La lumière et les ténèbres ne peuvent pas cohabiter ! C’est nous mêmes qui nous faisons du mal en continuant à garder un pied dans chaque monde ! Nous nous exposons à un écartèlement insupportable ! Dieu nous a retirés du monde pour nous faire entrer dans son royaume ! Ainsi nos vies, nos lois, nos habitudes, nos désirs, nos pensées etc. doivent correspondre à ce royaume et plus à celui que nous avons quittés ! Nous devons être différents parce que nous le sommes réellement ! Cela doit se voir !
Étant lumière dans le Seigneur, nous devons marcher comme des enfants de lumière. Nous devons être en pratique, ce que nous sommes en réalité. Il est question ici de notre identité profonde. Savez-vous qui vous êtes ? Savez-vous ce que vous êtes ?
Le problème avec ces questions, c’est le mensonge et toutes les fausses informations qui circulent et envahissent tout au point que parfois, on ne sait plus démêler le vrai du faux. Le premier diffuseur des fake news, c’est Satan. Jésus appelle Satan, notre adversaire, le père des mensonges. Le mensonge est proprement diabolique. Or Dieu veut nous libérer ce tous ces mensonges qui nous plombent, à commencer par les mensonges sur nous-mêmes ; Satan passant le plus clair de son temps à nous accuser et tenir contre nous de faux témoignages (Ap. 12 : 10).
Si Jésus est la lumière, c’est qu’il est venu pour tout mettre à la lumière. La vérité, dans la Bible, n’a rien d’abstrait ; le mot grec signifie ce qui n’est pas caché. Et parfois il suffit que nous mettions en lumière le mensonge pour révéler la vérité qui lui correspond, et ainsi briser le pouvoir du mensonge. Paul dit aux Ephésiens : « Quand ces œuvres sont mises en pleine lumière, leur vraie nature se révèle clairement. Tout ce qui est clairement révélé devient lumière. »
Voici donc un premier mensonge dont nous devons nous libérer : Tu tires ton identité de ce que les gens disent de toi. Alors que la vérité biblique est celle-ci : Tu tires ton identité de ce que Dieu dit de toi.
Prenez votre identité de ce que Dieu vous dit. Et quelles sont ces paroles de Dieu ? Elles sont nombreuses et on pourrait passer de longues heures dans la contemplation de ce que Dieu dit de nous, mais nous nous contenterons d’un texte du prophète Esaïe ce matin. Alors laissez Dieu vous parlez, à vous, personnellement :
« Mais maintenant, ainsi parle le Seigneur qui t’a créé, qui t’a formé : Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Si tu passes à travers les eaux, je serai avec toi, à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas.
Si tu marches au milieu du feu, tu ne seras pas brûlé, et les flammes ne t’atteindront pas, car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. Tu vaux cher à mes yeux, tu as du poids ; moi, je t’aime. Ne crains pas, car je suis avec toi. » Esaïe 43.1-5
Voyons maintenant un deuxième mensonge, courant également : mon identité dépend de ce que je fais. Vous voyez bien quelle est la deuxième vérité : mon identité dépend de ce que Dieu a fait pour moi.
Alors que moi je n’ai rien fait, Dieu est venu me donner une position, un rang, une situation. Mon identité ne dépend ni de ce que j’ai fait dans le passé, ni de ce que je fais maintenant, ni même de ce que Dieu me donne à faire. Mon identité dépend du fait que Dieu me place à côté de lui, en relation avec lui. Désormais je suis quelqu’un parce que je suis son fils, sa fille. Vous n’avez rien fait. Vous étiez même loin de penser à lui. Mais Dieu est venu en Jésus-Christ jusqu’à vous, avec vos doutes, vos failles et votre fragilité, pour dire que vous avez de la valeur rien que par votre existence. Il est venu montrer l’amour de Dieu pour nous en mourant à notre place sur la croix, nous offrant ainsi le pardon, la réconciliation et la vie éternelle.
Voilà notre identité, voilà ce que nous sommes réellement. Notons soigneusement ceci car c’est une des caractéristiques des exhortations de l’évangile. La loi demandait aux hommes d’être ce qu’ils n’étaient pas. L’évangile exhorte les croyants à être ce qu’ils sont, des enfants de lumière, et à briller au dehors !
Le verset 9 explique que ce qui brillera au dehors, c’est « le fruit de la lumière » (à ne pas confondre, malgré la traduction, avec le fruit de l’Esprit décrit dans l’épître aux Galates). Trois mots résument ce qu’est ce fruit : bonté, justice et vérité. Leur contraire : le mal ou la méchanceté, l’iniquité ou l’injustice, le manque de réalité ou le mensonge, devraient être entièrement exclus de nos vies. Marchant ainsi en enfants de lumière, nous éprouvons ce qui plaît à Dieu ; nous l’éprouvons non par un processus de raisonnement, mais par une expérience pratique. Nous mettons les choses à l’épreuve, et ainsi nous apprenons expérimentalement pour nous-mêmes.
Marcher comme des enfants de lumière, c’est manifester les caractères de sainteté, de séparation du mal, qui doivent être vus en tous ceux qui demeurent responsables de faire briller la lumière de Dieu au sein des ténèbres de ce monde. Une telle marche doit nous amener à prendre garde à nos paroles (Éph. 5:3, 4) comme aussi à nos actions (v. 5). C’est un appel à la vigilance.
On peut résumer la vie du croyant en ce qu’elle consiste à produire les fruits de la lumière, puisqu’il est un enfant de la lumière, tout en maintenant une séparation complète d’avec les œuvres infructueuses des ténèbres, car il ne fait plus partie des ténèbres. En vérité il doit même aller au-delà : il doit les démasquer. Il s’agit donc de dévoiler, comme par la lumière, le vrai caractère des œuvres en question. Si un croyant brille dans son vrai caractère, toute sa vie aura cet effet, tout comme Jésus l’a fait au plus haut degré.
Le passage que nous considérons fait reposer sur nous une responsabilité très solennelle. C’est justement là où les frictions et les ennuis avec le monde commencent. Les gens ne font généralement pas tellement d’objections concernant la bonté du christianisme : ils approuvent les paroles et actions bienveillantes. Les ennuis commencent quand la sainteté est maintenue, et la sainteté, comme ces versets le montrent, demande qu’il n’y ait aucune communion avec le mal — ni avec ceux qui font le mal (5:7), ni avec leurs œuvres (5:11). Quand un croyant marche dans le chemin de séparation qui lui est demandé ici, et qu’il se manifeste comme un enfant de lumière, il peut s’attendre à des tempêtes. Il en fut ainsi pour notre Seigneur et Maître.
« Dieu est amour » a toujours été un texte plus populaire que « Dieu est lumière ».
La propriété spécifique de la lumière est de manifester tout ce qu’elle éclaire. La vérité des choses devient claire, et par conséquent celui qui pratique la vérité accueille volontiers et naturellement la lumière, tandis que celui qui fait le mal, hait la lumière et l’évite.
Nous le savons bien en tant que chrétiens, car si nous y réfléchissons un tant soi peu, nous verrons la chose suivante : si nous voulons chercher ce qui en nous n’appartient pas au Seigneur, ce qui fait obstacle à sa lumière, ce qui entache la sainteté à laquelle Dieu nous appelle, il nous suffit de réfléchir à tout ce que nous faisons « en cachette »…
Dieu est lumière en Lui-même ; les croyants sont seulement « lumière dans le Seigneur », comme la lune n’est une lumière pour nous que quand sa face est éclairée par le soleil. Nous devons donc, comme la lune, demeurer dans la lumière de notre grand Luminaire, Christ lui-même. Là est notre responsabilité et en ce sens cela rejoint l’enseignement du Christ à demeurer en Lui quand il parle du cep et des sarments.
Le verset 14, qui nous parle du fait que Christ nous éclaire, pose une question très sérieuse : Ne courons-nous pas le danger de nous endormir parmi les morts ?
Par tant de moyens et souvent insensiblement, sans même que nous nous en rendions compte, l’ennemi nous amène à une certaine conformité au monde, néfaste au plus haut degré. Ressembler au monde dans son langage, dans sa marche, dans ses habitudes, dans sa recherche de tout ce qui peut satisfaire les désirs du cœur naturel, tout cela nous empêche de jouir de notre appel céleste et de marcher d’une manière digne d’un tel appel (Éph. 4:1). Dès que nous tolérons les influences mondaines, le sommeil spirituel nous gagne et l’ennemi remporte des succès de plus en plus faciles. À l’assoupissement succède rapidement le profond sommeil : une conformité au monde dont on finit même par ne plus avoir conscience. Nous sommes très facilement victimes du sommeil spirituel, tellement les influences du monde sont soporifiques. Alors nous devenons comme des hommes qui dorment parmi ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés.
Nous sommes les vivants, et eux sont morts, et normalement il devrait y avoir une distinction très nette entre eux et nous. Si nous dormons parmi les morts, nous leur serons semblables. Nous sommes appelés à nous réveiller, et à nous lever pour être dans la lumière du soleil de Christ. C’est ainsi que nous sommes débarrassés de toute communion avec les œuvres infructueuses des ténèbres et que, étant nous-mêmes lumineux, le fruit de la lumière est manifesté en nous.
Identité, séparation d’avec le monde, marche chrétienne : voilà les domaines dans lesquels Dieu veut nous enseigner ce matin. Je prie que cette parole ne fasse pas que passer d’une oreille à l’autre mais que nous osions abattre les forteresses qui, en nous, résistent aux vérités bibliques et au travail de l’Esprit Saint.
Que le Seigneur nous aide à nous saisir pleinement de l’identité qui est la nôtre afin que nous n’écoutions plus les mensonges du diable mais que nous en soyons libérés !
Qu’Il nous aide à aimer la lumière et à haïr les ténèbres, et ainsi à démasquer en nous et autour de nous ce qui est ténèbres.
Qu’il nous donne, par son Esprit, de nous conduire en enfants de lumière et de marcher à sa suite, éclairés par Sa lumière, afin de produire des fruits de bonté, de justice et de vérité. Amen !
→ JEM 1057 « Christ est la lumière »