Prédication apportée par le pasteur Clémence Bury.
Deut. 10 : 12-22
* Prière
* Lecture
A première lecture peut-être certains d’entre vous ont reçu ce texte comme une loi, comme une contrainte, ravivant l’image d’un Dieu qui commande et ordonne et d’une créature esclave qui n’a qu’à obéir. Or c’est exactement l’inverse de ce que nous dit le Seigneur dans sa Parole, c’est exactement l’inverse du but recherché. Cela nous montre déjà à quel point le diable pervertit notre regard, notre compréhension, notre réception, même de la Parole de Dieu parfois…
Dieu nous appelle à la liberté (Gal.5 : 1, 13), Il le dit et le répète dans sa Parole. De la même façon quand Dieu donne les dix commandements à Israël, c’est parce qu’Il vient de les libérer de l’esclavage et qu’Il veut leur donner les moyens de vivre cette liberté. C’est ce que nous étudions avec les catéchumènes cette année.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce texte suit directement le don (pour la deuxième fois) des tables de la loi. Dieu nous veut libres et parce qu’Il sait que nous avons du mal à vivre cette liberté sans nous mettre très vite et très gravement en danger, Il nous donne les moyens de la vivre en sécurité, par amour et pour notre bonheur.
Le premier point sur lequel je voudrais qu’on s’arrête ensemble, c’est redécouvrir qui est Dieu, et qui est Dieu pour nous, parce que je crois que rien n’est possible sans cette quête jamais achevée. Le texte nous y invite puisque dans ces quelques versets on trouve 8 fois les mots « ton Dieu » ou « votre Dieu ». Ensuite on pourra se pencher sur ce que Dieu demande et pourquoi il le demande.
Je ne développerai aucun de ces points longuement, parce que ce que j’ai reçu pour vous vient à la fin, mais je vous encourage à vous saisir de ces points et à les travailler dans votre étude personnelle, à chercher dans la Parole de Dieu les différents versets qui reprennent ces notions et à vous nourrir de ce que Dieu veut vous dire !
I. Qui est Dieu
Le Créateur, v. 14
Ce Dieu qui a tout créé, à qui appartiennent les cieux, les cieux des cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve est aussi mon Dieu. Est-ce que nous réalisons cela ? Dieu n’est pas seulement un grand horloger très loin dans l’univers, Il est aussi mon Dieu ! Il a tout pensé, tout créé, tout façonné ; Il maintient les lois de l’univers, Il tient toute chose dans sa main, et pourtant Il se soucie de moi, de vous, chacun individuellement !
Le Père, v. 15
Bien plus Il exprime cette proximité en disant dans sa Parole qu’Il est notre Père ; un Père aimant, un Père qui s’attache, qui veille, qui protège, qui choisit, qui conduit.
Quel est ce mystère par lequel Dieu le Créateur a choisi un peuple fait d’humains pécheurs pour les aimer et s’attacher à eux ? Est-ce que cela n’est pas incroyable ?
Chacun de ces points mériterait qu’on s’y attarde et peuvent nourrir la méditation de toute une vie, en cherchant à connaître Dieu…
Le Tout-Puissant, v. 17
Dieu qui est mon Père n’est pas un petit Dieu ! Il est Tout-Puissant ; c’est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable ! Que pouvons-nous donc craindre ? Que peuvent me faire les hommes ? (Ps. 118 : 6) ou comme le dit l’apôtre Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Ro. 8 : 31).
Le Juge, v. 17c-18
Le Tout-Puissant est aussi Celui qui juge et qui fait droit. Lui-même ne fait pas de considération de personne, Il est impartial dans ses jugements et Il est incorruptible, il ne reçoit pas de présent. Mais Il a un cœur plein d’amour pour la veuve et pour l’orphelin, ainsi que pour l’immigrant et l’étranger. Dieu ne les oublie pas et en prend soin d’une manière toute spéciale ; Il leur fait droit, les aime et prend soin d’eux de manière concrète, pratique, en leur donnant la nourriture et le vêtement.
II. Ce qu’Il demande
La demande est à la fois individuelle et communautaire. Elle s’adresse à moi, et au peuple.
Craindre, aimer, servir, observer, v. 14
On pourrait résumer la demande à ces 4 verbes du v. 14 :
Craindre, c’est-à-dire respecter et honorer ; avoir conscience de la sainteté et de la perfection de Dieu,
Aimer et Servir – c’est-à-dire rendre un culte – de tout notre coeur et de toute notre âme ; on reconnaît là le plus grand commandement de la loi tel que Jésus nous le donne. Dieu attend de nous notre amour en réponse au sien, Il nous veut tout entier à Lui, libres de l’aimer et de lui obéir !
Observer les commandements et les prescriptions, ce sont là les fameux moyens que Dieu met en place, dans son amour pour nous, pour nous aider à vivre la liberté qu’Il nous a acquise.
Circoncire son coeur, v. 16
En parlant de circoncision du coeur, Dieu demande notre fidélité. Il ne se satisfait pas d’une foi qui resterait intellectuelle ou verbale, mais Il attend que nos vies soient des témoins parlants de notre foi, que nos vies racontent qui Il est ! L’apôtre Paul nous dit que nous sommes la lettre de Christ (2 Cor. 3 : 3). Alors que racontent nos vies, nos choix, nos décisions ?
Aimer l’immigrant ou l’étranger, v. 19
Par ce verset 19 qui nous invite à aimer l’étranger, c’est comme si Dieu nous rappelait les paroles de Jésus en Luc 6 : 31 « ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux ». Ou encore, à l’instar de tout à l’heure, il nous est rappelé le résumé de la loi avec la 2ème parole « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Nous sommes appelés à être sensibles aux autres, à ce qu’ils vivent, de la même façon que Dieu est sensible et se préoccupe de ce qui nous arrive !
Craindre, rendre un culte, s’attacher, prêter serment par son nom, v. 20
On retrouve au v. 20 quatre verbes qui semblent résumer la demande de l’Eternel :
Nous avons déjà parlé du fait de craindre et de servir, ou rendre un culte. Nous pouvons considérer que s’attacher revient à aimer, même si l’expression rajoute une dimension d’effort bien utile, qui n’est pas sans nous rappeler les paroles du Christ qui demande que nous demeurions attachés à Lui, comme les sarments le sont au Cep (Jn. 15 : 4-5).
III. Pourquoi Il le demande
Pour : Marcher dans toutes ses voies, v. 12
Dieu veut nous conduire. Cela signifie qu’Il connaît la route la plus sûre, Il connaît aussi les lieux de dangers et les obstacles. Pourquoi donc ne nous laissons-nous pas conduire dans Ses voies qui sont justes, bonnes et parfaites ? Peut-être croyons-nous parfois qu’Il veut nous conduire pour de mauvaises raisons et pas pour notre bien ? La suite nous dit le contraire !
Aimer et adorer, v. 12
J’ai repris ici les termes d’aimer et servir (ou adorer) dont j’ai déjà parlé dans la partie précédente, parce que je crois qu’ils sont tout autant la demande que le but et même la raison de la demande. Dieu demande que nous l’aimions parce que l’aimer nous conduit à la plénitude. Et si nous l’aimons, nous l’aimerons encore davantage et ainsi de suite !
Plus nous l’aimons, plus nous l’adorons ; plus nous l’adorons, plus nous l’aimons, et cela nous rend remplit d’une joie et d’une paix parfaites !
Etre heureux, v. 13
Comme dans de nombreux passages de l’Ecriture, Dieu nous rappelle que le but de l’obéissance, c’est notre bonheur et notre bien. Cela seul devrait être une raison suffisante à montrer les intentions de l’Eternel envers nous et à tout nous expliquer.
Dieu veut notre bonheur parce qu’Il nous aime ! Et comme Il connaît tout, Il sait par quels chemins passe ce bonheur promis ; alors Il nous donne la direction à suivre.
Ce qui est fou, c’est que nous sommes toujours en train de nous demander si c’est une bonne idée, ou si un autre choix ne serait pas plus enviable !
Lui ressembler, ensemble du texte.
Comme l’enfant ressemble à ses parents, Dieu, qui est notre Père, considère comme normal que nous lui ressemblions ! Il nous demande d’aimer car lui-même est amour ; Il nous demande d’être juste et droit car lui-même l’est ; Il nous demande d’être fidèle et bon, ou encore saint parce que c’est ce qu’Il est et qu’Il a placé Son image en nous.
Bien plus maintenant que Christ est venu une première fois, Il a fait habiter Son Esprit en nous ; et cet Esprit n’a de cesse de travailler nos coeurs pour nous faire ressembler à Jésus, l’image parfaite du Père.
Parce que : Nous sommes un peuple choisi et aimé, v. 15
Parce que nous sommes choisis et aimés par Dieu, nous avons la responsabilité d’être ses témoins dans le monde, d’être sel et lumière, d’être messagers de l’Evangile de Jésus-Christ.
Nous portons le nom de Christ. Nous sommes unis et associés à toujours avec le Fils de Dieu ressuscité et glorifié. Nous pouvons adopter le langage merveilleux de 1 Jean 4:17, et dire : « Comme il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde ».
L’Eternel est Dieu, Il est notre Dieu, et cela doit se voir et se savoir !
Parce qu’Il est notre gloire et le sujet de nos louanges, nous aurons envie de marcher dans Ses voies et d’obéir à ses commandements, pour l’honneur et la gloire de Son Nom !
Parce qu’Il est fidèle, nous pouvons nous appuyer sur Lui ; nous pouvons croire ce qu’Il dit et nous pouvons compter sur Ses promesses. Dieu dit ce qu’Il fait et Il fait ce qu’Il dit !
J’en arrive à l’exhortation du Seigneur. Se souvenir de son premier amour…
Il faut connaître Dieu, s’émerveiller de qui Il est et de ce qu’Il fait et comprendre profondément, intimement la position qui est la nôtre : aimés, chéris, élus, justifiés, sauvés. Alors seulement, nous prenons conscience de ces réalités et l’obéissance, la crainte, l’amour, le service sont des fruits logiques de cette compréhension. Dieu ne veut pas notre obéissance d’esclave mais une obéissance d’amour. N’avons-nous pas vu que dans l’Ecriture – et ce texte ne fait pas exception –, à chaque fois que Dieu demande notre obéissance ou notre service, Il demande AVANT cela notre amour ! C’est parce qu’Il nous aime que nous l’aimons, et c’est parce que nous l’aimons que nous pouvons lui obéir. Le cercle vertueux est bouclé puisque le salaire de l’obéissance, c’est le bonheur et la vie éternelle !
Comment donc voudrions-nous encore rester en dehors de ce cercle béni ? Comment se fait-il que tant de chrétiens mènenet une vie misérable (je ne parle pas des épreuves) ? N’est-ce pas par un manque de compréhension profonde de ces réalités, restées au mieux aux oreilles mais non descendues dans le coeur ?
Nous n’avons pas d’effort à fournir ! Il faut que nous entendions ça ! Pas d’effort pour plaire à Dieu puisque quand il nous regarde, Il voit Christ, son Fils bien-aimé ! Pas d’effort pour obéir et correspondre à ce qu’Il attend, pas d’effort pour vivre en chrétien, en disciple de Christ ! Pas d’effort à condition que nous saisissions ces précieuses vérités rappelées dans ce texte et éclairées encore par la venue de Christ, et que nous les vivions vraiment !
Est-ce que je vis chaque journée comme quelqu’un qui est profondément aimé de Dieu, conscient que rien ne peut empêcher Dieu de continuer à m’aimer parfaitement. Bien sûr je peux le décevoir, je peux me tromper, mais cela ne change rien à son amour pour moi ! Un amour qui lui a coûté son Fils, mort sur la croix pour moi, pour le pardon de mes péchés, pour que je sois réconcilé avec Dieu et sauvé de la mort !
Parce que Dieu m’aime, Il veut que je sois heureux et Il me dit comment l’être ! Si j’aime Dieu de tout mon coeur, alors je marche dans ses voies de paix et de bonheur pour moi, alors je fais sa volonté sans que cela ne me coûte quoi que ce soit. C’est aussi simple que ça ! Pourquoi donc sommes-nous si peu enclins à le vivre ?
Quand l’ennemi vous accuse, répétez ces mots : Dieu m’aime ! Ah ! Si nous parvenions à nous voir comme Dieu nous voit, je crois que cela changerait tout ! Nous aurions davantage confiance, nous ne serions plus happés continuellement par la culpabilité et la honte qui sont les armes du Malin, nous marcherions réellement en nouveauté de vie.
Si donc nous avons vu ce que Dieu a fait pour nous, quels sentiments d’amour et de grâce il y avait dans le cœur de Dieu, et aussi dans le cœur du Seigneur Jésus, et quel prix le Père et le Fils ont payé pour notre salut, — que disent alors de telles paroles à nos cœurs ? Y a-t-il ici un cœur qui a vu ces choses comme moi, et qui ensuite refuse d’agir en conséquence ? Y a-t-il ici un cœur qui n’a pas de réponse en face d’un tel amour de la part de Dieu ? Y a-t-il ici un cœur qui n’a pas été réchauffé dans son amour pour le Seigneur Jésus qui a tant fait pour nous ? un cœur, qui n’a pas désiré appartenir au Père qui n’a pas épargné Son Fils, mais qui L’a livré pour nous ? « En ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima, et qu’Il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4:10). « Mais Dieu prouve son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8). C’est ainsi que nous avons appris ce qu’est véritablement l’amour. « Nous, nous l’aimons, parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19).
C’est à cela que le Seigneur nous appelle, une vie de liberté ! Que son nom soit béni ! Amen. → Chant : « L’amour de Dieu » JEM 73.