Message apporté par la pasteur Clémence Bury.
09 mars 25 – Ro. 10, 9-10
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Romains 10 : 9-10
« Croire et confesser pour être sauvé ! »
*Prière
La semaine dernière, le message s’intitulait : « Glorifier Dieu dans nos vies, par nos paroles – Des racines et des fruits ! ». Nous nous sommes rappelés ensemble le chemin de sanctification sur lequel nous sommes appelés à travailler et à progresser en Christ, par l’action du Saint-Esprit. L’image de l’arbre nous a rappelé que nous devons nous enraciner en Christ afin d’être rendus capables de porter du fruit à Sa gloire. Ce fruit doit s’exprimer aussi par nos paroles par lesquelles nous sommes appelés à être en bénédiction pour d’autres, en annonçant les merveilles de l’amour de Dieu. L’Écriture nous rappelle partout que ce qui sort de nos bouches dépend des pensées qui habitent nos cœurs. Ainsi, il nous faut veiller sur nos cœurs, sur la nourriture qu’on leur apporte ; veiller à ce que nos cœurs soient remplis du Seigneur afin que nos bouches le soient aussi !
Le texte d’aujourd’hui reprend ce lien entre la bouche et le cœur et nous amène à considérer quel doit être notre parole, notre témoignage et même notre proclamation, de cela dépend aussi notre salut . Cela reprend le thème du lien entre la foi et les œuvres sauf que dans ce cas précis, les œuvres sont des paroles et non des actes. De plus, si nos paroles, la semaine dernière, avaient surtout pour objectif de nourrir les autres, elles concernent cette fois nous-mêmes et Dieu, dans la relation spécifique qu’Il a liée avec chacun d’entre nous, même si bien sûr, ces paroles vont également pouvoir rejaillir et avoir un impact sur d’autres. Ce n’est pourtant pas, ici, l’objectif premier recherché. L’objectif ici, c’est notre salut. Ce sont deux petits versets seulement, mais construits de telle manière que leur importance est absolument capitale. Il convient donc de nous y arrêter et d’écouter ce que le Seigneur veut nous dire aujourd’hui à-travers eux.
*Lecture : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car en croyant du cœur on parvient à la justice, et en confessant de la bouche on parvient au salut, selon ce que dit l’Écriture ».
Chacun le relève d’emblée : le verset 9 est conditionnel. Il y a une et même deux conditions dont dépend le résultat.
Immédiatement, nous voyons donc clairement l’absurdité de la pensée non-biblique et pourtant extrêmement répandue selon laquelle « on ira tous au paradis » !
Si l’amour de Dieu est inconditionnel, ce n’est pas le cas du salut !
Le salut est offert mais il est effectif selon notre capacité à le recevoir et à le confesser !
Le salut n’est pas pour tous sans distinction, que les gens y prennent garde ou pas, que les gens y soient réceptifs ou pas, que les gens le disent ou pas !
Nous allons donc nous pencher avec attention sur ces deux versets pour tenter d’en comprendre tous les enseignements et toutes les subtilités, ceci en vue de notre propre salut mais aussi de notre aptitude à présenter avec justesse ce salut à ceux qui en ont besoin. Nous suivrons un plan en deux points :
1. La véritable foi se dit, se proclame, se confesse.
2. La véritable foi a un contenu précis.
1. La véritable foi se dit, se proclame, se confesse.
Si nous regardons dans le grec, la traduction littérale donnerait à peu près ceci :
« Car si tu confesses (omologw) dans ta bouche Jésus (comme) Seigneur (kurios) et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a relevé des morts, tu seras sauvé (swzw). Car du cœur on croit (pisteuw) vers (en vue de) la justice, de la bouche on confesse (omologw) vers (en vue de) le salut. »
Le verbe traduit par « confesser » a donné le verbe « homologuer », qui signifie « être d’accord », « reconnaître » mais aussi « approuver » ou « confirmer officiellement ». On trouve encore « déclarer conforme à une règle », « entériner », « ratifier », « sanctionner », « valider », « accorder du crédit ».
On saisit mieux je trouve, avec tous ces synonymes, l’enjeu dont il est question.
La bouche est donc la manifestation extérieure, par la confession, de la conviction de la foi qui en est la cause. Paul insiste ici sur l’importance et la nécessité d’une confession fidèle et publique. Il cite d’ailleurs, au verset précédent, une parole de l’Ancien Testament : « Cette parole, au contraire, est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Dt. 30 : 14).
La foi engage donc toute la personne. Pas seulement son cœur, pas seulement son intelligence, pas seulement ses mains, pas seulement sa bouche. La personne tout entière.
Nous avons vu dimanche dernier le problème de la foi sans œuvres, une foi qui ne porte pas de fruit… est-ce vraiment la foi ?
A contrario, une vie remplie de bonnes œuvres, mais qui ne dit jamais quelle en est la source, ce n’est pas non plus la foi ! C’est d’autant plus grave que cela laisse croire que l’homme est bon et juste en lui-même, capable de faire le bien, ce qui est tout simplement le contraire de ce que l’Écriture révèle !
Jésus disait à ses disciples : « Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos œuvres bonnes et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt. 5 : 16).
Le but est toujours la gloire de Dieu ! Jamais la gloire de l’homme !
Ainsi, si la condition du salut est la foi du cœur qui nous justifie, il n’en demeure pas moins que la confession de cette foi est indispensable au salut !
« Offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom », écrit l’auteur de la lettre aux Hébreux (Hé. 13 : 15).
La semaine dernière nous parlions de fruits ; force est de constater que la confession verbale de notre foi est tout autant le fruit attendu que ne peuvent l’être les actions et la mise en pratique de la Parole de Dieu.
Ainsi, les paroles sans les œuvres sont hypocrisie, mais les œuvres sans paroles qui en indiquent la source et le but sont stériles en ce qu’elles privent Dieu de la gloire qui lui revient, pour mettre la lumière sur l’homme seulement… !
C’est aussi ce qui permet de repérer un chrétien, finalement, puisque nul ne peut dire que Jésus est le Seigneur si ce n’est par l’Esprit (1 Co. 12 : 3).
La confession de la foi par nos lèvres constitue donc le gage de la foi qui habite notre cœur, puisque – nous l’avons entendu la semaine dernière – Jésus affirme que « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Lc. 6 : 45). Si nous comprenons bien ce texte, cela revient à dire que si nous sommes incapables d’exprimer à Dieu notre foi ou de témoigner de Lui, c’est le signe que notre cœur est dangereusement vide… !
Si nous avons contemplé la gloire de Dieu, si nous avons compris Sa grâce et l’amour dont nous sommes bénéficiaires, notre cœur est alors si débordant que nous ne pouvons pas nous taire ! Il est impossible d’avoir la véritable foi dans notre cœur et de ne pas en parler !
Et rappelons que cette confession est indispensable ! J’en veux pour preuve, par exemple, ce texte de Mt. 10 : 32-33 : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux. ».
Ainsi la véritable foi se dit, se proclame, se confesse ; individuellement, de manière privée entre Dieu et nous, mais aussi à d’autres, et elle se confesse également de manière communautaire, en église. Car les confessions de foi sont ce qui fonde la véritable Église de Jésus-Christ. L’Église, en effet, n’est pas constituée de personnes qui chacune pensent quelque chose de différent de Dieu ou de la Bible. L’expression de notre foi ne se trouve pas dans nos ressentis, dans notre expérience ou dans nos propres découvertes en solo.
Elle se fonde au contraire dans la Parole écrite de Dieu, dans ce que Lui-même dit qu’Il est, dans ce qu’Il nous révèle par l’Esprit afin que nous le croyions.
Ainsi, quand nous confessons ensemble notre foi, nous ne sommes pas en train d’effectuer un rite, nous ne récitons pas quelque chose d’appris par cœur parce qu’il le faut. Non !
– Nous proclamons la vérité de la Parole de Dieu contre l’erreur et le mensonge.
– Nous faisons monter vers Dieu notre reconnaissance et notre louange pour qui Il est et ce qu’Il fait.
– Nous nous édifions ensemble en déclarant les grands faits qui fondent notre foi et celle de l’Église de Jésus-Christ de tous les temps et dans tous les lieux.
Quel est, justement, le contenu de cette véritable foi ?
2. La véritable foi a un contenu précis.
Confesser le Seigneur Jésus et confesser Jésus comme Seigneur n’est pas tout à fait la même chose. Or c’est bien de la seconde dont il est question.
A l’époque de Jésus, dire que celui-ci était Seigneur n’était pas du tout anodin : Aucun Juif ne pouvait dire cela sans reconnaître la divinité de Christ car « Seigneur » est un terme appliqué à Dieu dans l’Ancien Testament, qui a trait à Sa souveraineté. Aucun non-Juif ne pouvait le dire non plus s’il n’avait pas compris que Jésus était Dieu et qu’Il était supérieur à l’empereur, qui lui aussi se faisait appeler « seigneur ».
Nous avons coutume de dire que Jésus est Sauveur, mais que signifie concrètement pour ma vie que Jésus soit Seigneur ? Pas seulement Seigneur du monde, mais MON Seigneur !
Confesser Jésus comme Seigneur implique toute l’obéissance de la foi. Il ne s’agit pas seulement de dire « je crois » ou « Seigneur, Seigneur » (Mt. 7 : 21), mais de se comporter en pratique selon ce que l’on confesse. On retrouve ici la foi et les œuvres, aussi décrite comme « la foi agissante dans l’amour » en Galates 5 : 6.
Dire que Jésus est Seigneur, cela revient à dire que c’est Lui qui conduit, Lui qui décide, Lui qui règne, sur le monde mais aussi sur ma vie. Cela implique que j’ai appris – tout au moins commencé à apprendre – plusieurs choses parmi lesquelles :
– le renoncement à moi-même et l’humilité,
– le lâcher prise et la recherche de ce qui plaît à Dieu,
– la confiance, l’obéissance et la dépendance…
Ces choses, je ne peux les apprendre que si j’accepte l’action et l’œuvre de l’Esprit dans mon cœur et que j’en deviens participant, afin de devenir semblable à Christ, pour la gloire de Dieu.
Ensuite, l’apôtre Paul précise qu’il s’agit de croire que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. Voilà le contenu de la vraie foi sur lequel il veut porter notre attention.
Si, souvent, ce même apôtre insiste sur la mort de Christ et sur la croix (1 Co. 2 : 2), il dirige ici nos regards vers la résurrection. Bien sûr, la résurrection est intimement liée à la croix. Il fallait que Jésus meurt afin de pouvoir ressusciter. Mais nous sentons bien ici que l’insistance sur l’événement de la résurrection précisément n’est pas un hasard, pas plus qu’une lubie. Pourquoi ce doit être le point focal de notre foi ?
Aujourd’hui, on trouve parfois des gens qui se disent chrétiens et qui ne croient pas en la résurrection de Christ. Pourtant, ils croient que Dieu les sauve. J’avoue que je me demande souvent comment ils arrivent à quelque chose de cohérent, puisque bibliquement et théologiquement, c’est impossible ! L’une ne va pas sans l’autre ! Sans mort, pas de résurrection ! Sans résurrection, pas de salut !
C’est en fait une mauvaise compréhension des différentes facettes du salut qui comprend l’incarnation, la mort et la résurrection, entre autres ! (On peut ajouter l’Ascension, la Pentecôte, la persévérance dans la sanctification, …)
La foi en la résurrection n’est pas une option, elle est le couronnement de toute l’œuvre rédemptrice du Christ (1 Co. 15 : 17).
« Le Fils ressuscité fonde la proclamation chrétienne, car c’est sa vie nouvelle qui a conduit à discerner en la croix, non un échec ou la fin tragique d’une vie gaspillée, mais la preuve irréfutable de l’amour de Dieu1.
La Bible enseigne que Dieu, par amour pour nous, a envoyé Son Fils Jésus sur la terre. Il s’est incarné et a vécu parmi nous, une vie pleinement humaine mais sans jamais pécher, une vie telle que nous aurions dû nous aussi la vivre avant que la Chute ne vienne tout tordre, la vie qu’aujourd’hui nous sommes appelés à vivre en Lui.
Jésus a annoncé le Royaume de Dieu. Il l’a fait par ses actes (guérisons, miracles, résurrections, exorcismes…) mais aussi par sa bouche, en proclamant la vérité de la Parole de Dieu, en prêchant la Bonne Nouvelle du Royaume et du Règne de Dieu.
Au moment prévu, Jésus a livré volontairement, conformément à la volonté du Père, Sa vie pour nous en mourant sur la croix à la place des pécheurs que nous sommes.
Par Sa mort, Il a pris sur Lui notre péché qui nous séparait de Dieu, Il a payé le prix que méritait ce péché, afin que jamais plus nous n’ayons à en rendre compte ni à en payer la moindre échéance. Au moment où Jésus mourait pour nous, la justice de Dieu a été satisfaite car « le salaire du péché, c’est la mort » (Ro. 6 : 23).
Dieu a imputé à Christ notre péché, afin de pouvoir nous imputer à nous Sa justice ! A cause de cela, si nous plaçons notre confiance en cette œuvre de Jésus pour nous, Dieu nous regarde comme justes, à cause du sang de Christ qui s’est livré pour nous. C’est, entre autres, ce que nous célébrons solennellement lors du repas de la Cène ; par ce sacrement, Jésus se donne à moi, et la compréhension de cet événement nous fait tomber à genoux face à l’immensité de Son amour et de Sa grâce !
Mais l’œuvre ne serait pas complète, et serait proprement inefficace, si Jésus était resté mort ! En le ressuscitant, Dieu atteste de la réalité et de la plénitude de l’œuvre accomplie, et ce faisant, Il prouve son amour pour nous. La résurrection est le signal de la victoire, une victoire totale et éternelle sur la mort et sur le Mal. Par la résurrection de Christ, nous sommes assurés de notre salut, de Sa victoire et de notre propre vie éternelle dans Son Royaume, où Il est parti nous préparer une place. Au jour prévu, Il reviendra nous prendre avec Lui. En attendant ce jour, nous vivons sur cette terre comme des gens de passage, en témoignant de la foi qui sauve et en progressant en maturité spirituelle par l’action de l’Esprit Saint. Voilà la foi qu’il nous revient de croire de tout notre cœur et de confesser publiquement !
Il plaît à Dieu que nous proclamions ses louanges et que nous annoncions les merveilles de Son amour afin de Lui rendre la gloire qui lui est due.
Il est nécessaire à notre salut que nous confessions avec notre bouche la foi que Dieu le Père a fait naître et fait grandir dans notre cœur par l’action du Saint-Esprit, la foi en Jésus-Christ ressuscité, Lui le Seigneur du monde et de nos vies, le Chef de l’Église. Amen !
Cœur → croit → justice
Bouche → confesse → salut
→ Chant : « Je déclare », Exo.
1D. Cobb, L’espérance : comment demain transforme aujourd’hui, éditions Farel, p. 17.