Prédication du 28 juillet 2024

Prédication apportée par le pasteur Charles Nicolas.

Paul,EsclaveDeJC-Ch.N.

Paul, esclave de Jésus-Christ !

Jean 6.66-69 ; 1 Corinthiens 6.19-20 ; Romains 1.1

J’ai apporté il y a quelques temps une prédication qui s’appelait “la double tunique” : une tunique de serviteur qui est aussi une tunique royale ; les deux. Jésus la portait, nous la portons aussi. Elle nous abaisse et nous élève en même temps. C’est la tunique des enfants de Dieu. Normalement, comme chrétiens, nous la portons en permanence.

1. L’appartenance

En grec, il y a deux mots pour dire ‘serviteur’ : diaconos et doulos. Par exemple, dans sa lettre aux Romains, Paul écrit que le magistrat est serviteur de Dieu pour notre bien (13.4). C’est le mot diaconos qui est employé, qui a donné le mot diacre : c’est celui qui accomplit un service qu’on lui a confié. Quand Jésus dit qu’il est venu pour servir (Mt 20.28), on a le verbe diaconéô, qui correspond à diaconos : remplir une mission.

Au tout début de cette même lettre, Paul se présente lui aussi comme serviteur de Christ. Mais là, c’est le mot doulos. Ce mot signifie esclave. Pour ne pas choquer, les traducteurs ont mis serviteur ; ils auraient dû traduire : Paul, esclave de Jésus-Christ.

Quelle est la différence entre un serviteur et un esclave ? Le serviteur et l’esclave font ce que le maître demande, mais l’esclave porte sur son corps une marque de l’appartenance à son maître. Tout le monde peut voir cette marque qui est indélébile. L’esclave appartient totalement à son maître, corps et âme. Il dépend entièrement de lui. Il fait tout ce que le maître lui demande (Ac 9.6). Cela ne vous fait-il pas penser à quelque chose ? C’est exactement la position du chrétien !

Pourquoi le mot esclave est-il si négativement connoté ? Pour deux raisons.

La première raison, est le désir d’autonomie inscrit dans le coeur des hommes : je veux faire ce que je veux, quand je le veux, comme je le veux. Je ne veux aucun autre maître que moi-même. La Bible et l’expérience montrent que celui qui pense comme cela est en réalité esclave de ses désirs, de ses passions, comme le jeune homme riche par exemple, qui est reparti tout triste chez lui. Quelqu’un a appelé cela l’idolâtrie du moi. C’est une pratique assez courante. Paul l’a pratiquée avant sa rencontre avec le Seigneur. Maintenant, quand il se présente, il dit : Paul, esclave de Jésus-Christ1.

La deuxième raison c’est que beaucoup de maîtres ont été durs, insensibles, injustement dominateurs et parfois violents. Ils ont été de mauvais maîtres et les esclaves en ont souffert. Certains maîtres cependant ont été bons, et il est arrivé que, le maître rendant la liberté à son esclave, celui-ci supplie son maître de le garder. En tant que chrétiens, nous avons un maître parfaitement juste et bon (cf. Jn 6.67-68).

2. Le dévouement

En fait, quand Paul se présente comme esclave de Jésus-Christ, il dit son amour pour son maître !

Vous ne pouvez servir deux maîtres, dit Jésus, sans que l’un d’eux soit trompé (Mt 6.24). Il ne s’agit pas seulement d’appartenir, mais aussi de servir avec dévouement. Sait-on encore ce qu’est le dévouement ? Ce mot vient du verbe dévouer, ou vouer à. Il implique la notion d’offrande de soi, de consécration et même de sacrifice. Ces mots : offrande, consécration, sacrifice, sont dans les pages de la Bible.

Est-ce triste ? C’est triste sans amour ! Le mercenaire, quand il voit venir le loup, ne se met pas en peine des brebis. Mais le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jn 10.11ss). Parce qu’il les aime. Ce n’est pas triste. Ce qui est triste c’est quand il n’y a pas d’amour.

Dans sa deuxième lettre à Timothée, Paul dit : Pour moi, je sers déjà de libation et le moment de mon départ approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course. J’ai gardé la foi (4.6-7).

Si l’amour manque, servir est triste, renoncer est triste, donner sa vie est triste… Quand l’amour manque, on cherche plutôt à s’emparer, à ajouter, à cumuler. Mais quels fruits cela va-t-il porter ?

Quand la fiancée du Cantique des cantiques dit : Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi ! (6.3), cela n’implique pas une possession accapareuse, un double égoïsme. Cela implique une double vocation d’appartenance et de dévouement2. Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix, écrit Paul aux Corinthiens (1 Co 6.19-20).

Est-ce que cela signifie : être prêt à mourir ? La réponse est oui. Quand Paul dit à Timothée : Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus-Christ (2 Tm 2.3), il ne dit pas autre chose3. Sinon, on est peut-être juste un profiteur : on est chrétien parce que ça fait du bien, parce que ça aide à vivre

[Il y a, il est vrai, le risque du fanatisme. En réalité, nous en sommes loin ! Le fanatique dépasse la mesure. Ce matin, je tente de rappeler la mesure juste, celle de la Foi].

Est-ce que je peux, comme Paul, me regarder comme esclave de Jésus-Christ, de telle sorte que ce soit un sujet de joie et non de tristesse ?

3. La ressemblance

Un esclave porte : (1) la marque de son appartenance, (2) la marque de son dévouement. Il est aussi, dans tout son être, (3) le reflet de son maître.

A l’époque des calèches et des carrosses, les maîtres avaient des laquais qui portaient un habit (on disait une livrée) aux couleurs de la maison. Les laquais portaient la marque extérieure de leur appartenance et de leur dévouement. Mais pas seulement : cette tenue était aussi la représentation de leur maître. Celui qui voyait un laquais voyait le maître et pouvait dire : Ce maître gouverne bien sa maison, ses laquais sont impeccables, regardez comme ils sont dévoués. Ils portent la double tunique !

Cela, encore une fois, correspond à la vocation du chrétien : là où se trouve un chrétien, le Christ est représenté. Et ce que l’on fait à un chrétien, en bien ou en mal, on le fait à Jésus-Christ – beaucoup de passages bibliques le disent (Mt 25.40 ; Ac 9.5 ; …).

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L’esclave aimé et aimant doit-il faire un effort pour ressembler à son maître ? La réponse est non. Le caractère de son maître s’inscrit en lui, mystérieusement4. Ce que son maître veut, c’est ce qu’il veut ! L’esclave fidèle est le prolongement de son maître, comme le sarment est le prolongement du cep. La même sève coule dans l’un et dans l’autre !

Relisons le Psaume 119 et donnons la main à cet auteur merveilleux !

– Je serre ta Parole dans mon cœur afin de ne pas pécher contre toi ! (119.11). Attachons-nous à Sa Parole !

– Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que mille objets d’or et d’argent ! (119.72). Tressaillons à sa voix et brûlons de faire ce qui lui est agréable !

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Suis-je heureux d’avoir Jésus pour maître ? Suis-je fier d’avoir Jésus pour maître ? Suis-je désireux que tous le sachent ? Que chacun voit et sache que je sers ce maître à qui j’appartiens, par amour pour Lui, étant d’abord aimé de Lui !

Certains se souviennent de ce chant ancien :

Le mal est là et Satan gronde ;

Dites, amis, avez-vous peur ?

Nous n’avons qu’une peur au monde,

C’est d’offenser notre Seigneur !5 Ch. Nicolas

Le mal est là et Satan gronde

1. Le mal est là, et Satan gronde;

Dites, amis, avez-vous peur ?

Nous n’avons qu’une peur au monde,

C’est d’offenser notre Seigneur !

2. Entendez-vous railler le monde,

Prétendez-vous à quelque honneur ?

Nous n’avons qu’un honneur au monde,

C’est l’honneur de notre Seigneur !

3. Satan chez vous dansant la ronde,

Fera l’assaut de votre cœur.

Nous n’avons qu’un amour au monde,

C’est l’amour de notre Seigneur !

4. Argent, plaisirs, que tout abonde,

Espérez-vous plus grand bonheur ?

Nous n’avons qu’un espoir au monde,

C’est la victoire du Seigneur !

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1 La Bible n’enseigne pas l’abolition de l’esclavage : elle enseigne aux maîtres chrétiens d’être de bons maîtres et aux esclaves chrétiens d’être des esclaves fidèles. As-tu été appelé esclave ? Ne t’en inquiète pas, écrit Paul (1 Co 7.21). L’Evangile ne préconise pas une révolution sociale, contrairement à ce que beaucoup pensent.

2On entend parfois : Prends soin de toi ! C’est gentil. Mais normalement, quelqu’un prend soin de moi ! Mon conjoint (de qui je prends soin), mon ami, mon frère et, en définitive, mon Père céleste. Cf. Lc 7.2-3 ; 1 Pi 5.7.

3 Commentant ce verset de Paul : Je porte en mon corps les marques de Jésus (Ga 6.17), le prédicateur anglais Théodore Austin-Sparks dit (en 1947) : Ce sont les marques non seulement de la propriété, mais aussi de la dévotion dans le service. Dévotion : encore un mot qui a disparu. Que signifie-t-il ? Il désigne l’attitude d’une personne vouée à quelqu’un (à son maître ou à Dieu), vouée et dévouée, c’est-à-dire entièrement consacrée.

4 J’ai été crucifié avec Christ, écrit Paul ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (Ga 2.20).

5Voir en annexe les paroles de ce chant.

Le lien qui suit donne d’autres paroles, celles des Chouans de la fin du XVIIIème siècle, avec le même refrain. https://esperertoujours.fr/le-mal-est-la/

One thought on “Prédication du 28 juillet 2024

  1. isabelle valy dit :

    Merci à Charles pour ce message et aussi à Clémence !
    Cela permet toujours de se remettre en question devant le Seigneur !
    Merci de nous transmettre une nourriture aussi riche !
    Et Merci à tous ceux qui nous permettent de réécouter et lire ce message, Daniel Gérard, Christelle..
    Est-ce que vous pourriez ajouter l’article « la foi à l’heure de la subjectivité »dans les ressources ?
    Un grand merci !
    Isabelle

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