Prédications du dimanche Après midi de la Convention Chrétienne des Cévennes.

Tite 2,11-14

Les 2 Interventions du Dimanche après midi.

1: Pasteur Clémence  BURY.

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2: Pasteur Jean HAY

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1: Pasteur Clémence  BURY.

Que signifie appartenir à Jésus-Christ ?

« En effet, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été révélée. Elle nous enseigne à renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent conformément à la sagesse, la justice et la piété en attendant notre bienheureuse espérance, la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour de belles œuvres. Dis ces choses, encourage et reprends avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. » Tite 2 : 11-15

1. La grâce : ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.

La grâce a pourvu

La grâce n’est pas la bonté de Dieu, ni même son amour ; elle est cet amour, s’abaissant jusqu’à des pécheurs perdus pour les sauver. La grâce est ici une personne (comme en Jean 1, la Parole faite chair), une personne pleine de grâce. Elle n’est ni un principe, ni une abstraction ; elle est le Dieu Sauveur dans la personne d’un homme, apparaissant de telle manière que tout homme a pu la voir et la recevoir. Elle n’est pas apparue pour exiger quelque chose de l’homme, mais pour lui apporter une chose inestimable, le salut ! Ce qui donne à la grâce cette valeur, c’est qu’elle est la grâce de Dieu. Elle est donc souveraine et parfaite ; la grâce de Dieu est éternelle comme Lui.

Avant de considérer ce qu’est le salut, ce «grand salut», notons que ce passage nous parle de deux apparitions : D’abord de l’apparition de la grâce, descendue ici-bas pour apporter le salut ; ensuite de l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. La première apparition nous apporte le salut en grâce, la seconde le salut en gloire. Le salut en grâce a été parfaitement accompli dans le passé, le salut en gloire le sera parfaitement dans un avenir si prochain qu’il est déjà comme présent pour la foi (Phil. 3:20-21).

Le caractère de la grâce est absolu. Il n’est pas dit qu’elle apportera, ni même qu’elle a apporté, mais qu’elle apporte. Cela fait du salut, parfaitement accompli, une chose actuelle, immuable, qui ne peut être ni changée ni révoquée. Mais de plus, elle est apparue à tous les hommes. Sa portée est universelle et personne n’en est exclu.

Cette gratuité du salut contredit toutes les pensées de l’homme depuis la chute. Jamais son orgueil ne voudra accepter que le don de Dieu ne lui coûte rien. Il acceptera facilement un Dieu Sauveur qui lui commanderait de conquérir le salut, ou lui offrirait son aide pour l’obtenir, ou enfin lui enseignerait les divers moyens de l’acquérir. Il comprendra un salut, résultat de son zèle pour les bonnes oeuvres, mais jamais un salut entièrement gratuit. L’homme voudrait offrir quelque chose, même très peu, afin de l’obtenir et de pouvoir s’en vanter ensuite.

Mais revenons au salut lui-même. Pour le croyant, le salut n’est pas seulement le pardon des péchés qu’il a commis. Dans leur immense majorité, les chrétiens s’arrêtent à cette vérité première et passent leur vie sans avoir connu la véritable délivrance. Cette dernière est, non pas le pardon des péchés, mais l’absolue délivrance du péché, de la racine même qui est en nous. Cette délivrance est opérée en ce que Christ, ayant été fait péché à notre place, notre vieille nature a été condamnée et crucifiée dans sa personne. Nous pouvons donc désormais nous tenir pour morts au péché et «il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus». Et de ce fait, toutes les conséquences du péché : l’esclavage de Satan, la mort et le jugement, ont été réduits à néant pour toujours !

Mais, quelque grande que soit cette délivrance, le salut est encore bien plus que cela. Il n’est pas seulement la délivrance du péché et de toutes ses conséquences passées, présentes et futures ; il est l’introduction actuelle du croyant dans la présence de Dieu, sa réception, selon l’entière acceptation de Christ, en vertu de son oeuvre, par Dieu lui-même — acceptation publiquement déclarée en ce que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts et l’a fait asseoir à sa droite.

Enfin le salut est l’introduction encore future dans la jouissance parfaite de toutes les choses que nous ne possédons encore qu’en espérance et qui vont être manifestées dans la gloire (Phil. 3:20-21). Tel est le salut que la grâce nous apporte !

La grâce nous éduque

La grâce a commencé par apporter le salut à tous les hommes ; elle nous enseigne ensuite. Le croyant se trouve désormais, non pas comme Israël sous l’enseignement de la loi, mais sous celui de la grâce. La grâce étant apparue en Christ a remplacé le premier conducteur ou instituteur qui est mis de côté (Gal. 3:24). Ce nouvel instituteur n’est en aucune manière donné au monde. Il faut d’abord que les hommes soient sauvés par la foi et ce n’est qu’alors qu’ils peuvent être enseignés. Ceux qui ont été sauvés forment désormais une nouvelle famille qui a besoin d’éducation. La grâce s’en charge ; aussi nous trouvons ici ce petit mot : nous enseignant ou plutôt d’après le grec (paideuo) « nous éduquant », qui est de toute importance. Dieu n’enseigne pas le monde, mais les justes. Sans doute il «enseigne le chemin aux pécheurs» (Ps. 25:8), c’est-à-dire à ceux qui, reconnaissant leurs transgressions font appel à sa grâce et à son pardon. Lorsque, dans cette qualité, ils s’approchent de Dieu et mettent leur confiance en Lui, il les compte parmi les «humbles».

Jamais il ne pourra exister un terrain d’entente entre le péché et la grâce, car ils sont entièrement opposés l’un à l’autre. La grâce n’améliore pas le pécheur, elle le sauve. Le péché sépare l’homme de Dieu, la grâce l’amène à Dieu. Le péché asservit l’homme à Satan, la grâce le libère de cet esclavage. Le péché produit la mort, la grâce donne la vie éternelle. Le péché conduit l’homme au jugement, la grâce lui apporte la justice. Le péché a pour conséquence la condamnation, la grâce ôte cette dernière pour toujours.

Voyons maintenant en quoi consiste l’enseignement de la grâce :

Elle nous enseigne quant au passé, quant au présent, quant à l’avenir : quant au passé, à renier l’impiété et les convoitises mondaines ; quant au présent, à vivre dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement ; quant à l’avenir à attendre la bienheureuse espérance.

Cet enseignement de la grâce est, comme on le voit, entièrement pratique, ce qui, du reste, caractérise toute la «doctrine ou enseignement» de cette épître. Il y a des enseignements qui placent devant nous notre position céleste et les richesses insondables de Christ, sujets si souvent appelés «la foi», mais nous trouvons ici ce que la grâce nous enseigne quant à notre conduite ici-bas.

Considérons de plus près les trois objets de cet enseignement :

1° Toute la marche chrétienne, enseignée par la grâce, se trouve comprise entre le point de départ du croyant — la croix, et son point d’arrivée — la gloire. Cette marche est désormais étrangère à tout ce qui avait caractérisé notre conduite loin de Dieu. Il s’agit de renoncer et vivre. Cela nous a été rappelé hier soir.

2° Nous n’appartenons plus au monde, car nous sommes du ciel, une nouvelle création. Nous sommes son peuple. C’était l’objet de la prédication de ce matin.

3° Elle nous apprend à attendre la venue du Seigneur pour nous enlever auprès de Lui. Nous attendons l’espérance. C’est ce que nous considérons maintenant.

2. L’espérance : ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.

L’espérance nous décentre de nous-mêmes

Le v. 13 qui nous occupe cet après-midi nous rappelle que la position du chrétien ici-bas est en état d’attente : l’Église attend l’apparition de son Sauveur, qui sera aussi glorieuse pour le Seigneur lui-même et pour ses rachetés que sa première apparition avait été humble et remplie d’opprobres et de souffrances (comparer Philippiens 3.20 ; Philippiens 3.21).

Cette pensée, cette attente habituelle est tout ce qu’il y a de plus propre à détruire en nous « les convoitises mondaines » et à y développer la vie chrétienne et sainte dont l’apôtre vient de retracer les principaux caractères (Tite 2.12).

« Le Seigneur, en nous appelant au ciel, nous retire de la terre » (J. Calvin).

La foi en effet change notre compréhension du temps. Le temps présent, le temps dans lequel nous vivons, est inscrit entre deux épiphanies : la manifestation de la grâce de Dieu (acte qui a été posé, accompli) et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, qui constitue notre attente. Sagesse, justice et piété sont les fruits d’une compréhension particulière de ce temps. De même la pureté du v. 14 est un fruit de la grâce, un don de Dieu. En Christ, Dieu me voit pur… il me reste alors à devenir ce que je suis !

La grâce est donnée, la gloire est à venir. Pour l’instant, cette gloire n’est pas encore pleinement manifestée et notre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col. 3 : 3-4).

Ce que nous attendons, notre espérance, c’est la manifestation de la gloire […]. Cela nous décentre de nous-mêmes ! Car parfois, quand nous parlons du retour du Seigneur, nous mettons l’accent sur ce que cela va nous apporter à nous !

Nous pensons à la fin du mal, des larmes et de la mort, nous pensons au jugement des méchants ou au renouvellement de la création, nous pensons à la vie éternelle et spéculons sur ce que nous y ferons et avec qui…

Or ici nous sommes invités à changer de point de vue. Nous n’attendons pas premièrement notre délivrance ou la fin des douleurs de la création – même si tout cela est biblique et bon – nous attendons premièrement Dieu qui révèle la gloire de son Fils, tout le bien que Dieu pense de son Fils. Comment est-ce que cela peut avoir de la valeur pour nous comme attente, à nous qui sommes bien souvent si égoïstes ? La réponse est dans ce qui précède : Parce que la grâce nous aura éduqués à attendre ça, à le désirer ! Parce que ce qui nous importe ce n’est plus nous-mêmes mais Christ et Christ seul ! Parce que nous désirons de tout notre être voir la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ !

Désirer la gloire…

Ce qui peut surprendre ici, c’est que l’apôtre nous exhorte à « attendre l’espérance », ce qui peut paraître contradictoire en soi, et d’ailleurs, l’espérance, les chrétiens l’ont déjà. Mais l’expression devient claire si l’on observe que ce mot espérance est souvent employé pour l’objet de l’espérance, que Paul désigne ici lui-même « comme l’apparition de Jésus-Christ. »

Le terme grec (prosdechomai) traduit par « attendre » parle bien de « recevoir quelqu’un, de laisser entrer, de s’attendre à l’accomplissement des promesses ».

Il s’agit donc de rééduquer notre désir ! Nous n’attendons pas quelque chose, mais quelqu’un ! Ou plutôt si, nous attendons quelque chose qui concerne quelqu’un : « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » !

Est-ce bien là ce que nous attendons ? Attendons-nous encore seulement quelque chose ?

Car c’est bien le problème dans le monde dans lequel nous vivons ! Tout est fait pour que nos espérances, nos attentes, soient placées dans les choses périssables… un meilleur travail, une belle maison, un corps plus jeune, une réussite familiale et professionnelle qui se voit, etc.

Ce texte, une fois de plus, nous invite à sortir de nous-mêmes pour regarder à Christ. Il nous invite à laisser les choses de la terre, à ne pas nous placer comme le centre de l’univers, mais à tout regarder, à tout considérer à travers le regard de Dieu. Et ce regard mes amis, ne peut que nous conduire à fixer le Christ, à la contempler, à l’adorer. Tout ce que fait Dieu, tout ce qu’il dit, tout ce qu’il pense, Il le fait en Christ, pour Christ, par Christ ! Et il faut qu’il en soit de même pour chacun de nous, que nous soyions occupés de Christ, et de Christ seul !

Que ce soit hier, aujourd’hui ou demain, tout ce qui m’importe c’est Christ et son œuvre. Martin Luther disait qu’il nous fallait vivre comme si Christ était mort hier, ressuscité aujourd’hui et qu’il revenait demain.

Combien cela changerait notre regard sur le monde, ses joies et ses peines si nous vivions ainsi ! Combien cela changerait la nature de nos désirs aussi ! Plus d’attachement aux choses de ce monde puisque nous sommes attendus ailleurs, plus d’envie de se faire un nom ici-bas ! Non, notre seul désir serait bien de plaire à Dieu et d’attendre des cieux le retour de son Fils bien-aimé, notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ qui revient manifester sa gloire et sa magnificence !

Que Dieu nous donne de contempler son Fils, l’auteur de notre salut ; que nous sachions bien compter nos jours et vivre ce temps intermédiaire entre la manifestation de la grâce et la manifestation de la gloire en ayant les yeux fixés sur Jésus ! Amen.

2: Pasteur Jean HAY

Prédication Jean Hay.

CCC dim 9 oct 2022 (transcription du MP3 légèrement revue)

ATTENDRE JÉSUS

Que l’Esprit de Dieu nous fasse réaliser, dans nos cœurs, ce que nous venons d’entendre (dans la précédente prédication). Celle-ci et les précédentes, je les ai écoutées en tant que racheté de Jésus, et disciple qui veut entendre son Maître. Comme beaucoup, j’ai été très touché hier soir, ce matin, tout à l’heure, par ce que Dieu a dit à travers chacun, par la manière dont chacun, chacune, s’est mis au service de la Parole de Dieu. Très touché par : « ne plus vivre pour soi, ne plus m’appartenir à moi-même ». Christ a fait que je lui appartiens, mais « ne plus vivre pour moi » reste un enjeu.

Le seul axe où l’on ne vit plus pour soi, nous venons de l’entendre, c’est : la croix, et le retour de Christ ; la 1ère venue de Jésus, et sa 2ème venue. Si quelqu’un est croyant mais n’a pas été « transpercé au cœur » (Act 2.37 litt.) par le message de Jésus crucifié, comment voulez-vous qu’il vive autrement que pour soi ? Sa foi même sera considérée comme le moyen de mieux vivre… pour soi. Et, si quelqu’un qui est croyant n’est pas suffisamment saisi par le fait que Jésus, qui est venu, a dit : « je reviendrai », c’est difficile de ne pas vivre pour ce monde.

Mais, axés sur les deux venues de Jésus, et par l’Esprit de Dieu (qui est aussi l’Esprit de Jésus, l’Esprit de Christ), nous sommes en route les uns et les autres. Celui qui s’est converti il y a ¼ d’heure, celui qui s’est converti il y a 60 ans ou 80 ans, nous sommes tous en apprentissage, en éducation, en rééducation. Moi qui prêche maintenant, je suis en rééducation.

Ce qui aide à attendre son retour, c’est l’Évangile.

« Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup, apparaitra une seconde fois … pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut » (Héb 9.28). Voyez-vous ? Un seul sacrifice, un seul retour, qui est aboutissement. Il viendra une seconde fois, non plus pour ôter les péchés mais pour ceux qu’ils l’attendent en vue de leur salut. Ceux qui l’attendent, lui.

Car Dieu fait revenir Christ pour, comme il a été dit si justement, montrer à quel point son Fils est tout pour lui. Le ‘trésor’ de Dieu c’est Christ. Je m’excuse de te le dire : c’est pas toi. C’est Christ, le trésor de Dieu. Et toi tu peux être trésor joint ; à condition que tu sois à Christ. Pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut : la Bible n’arrête pas de dire que Jésus crucifié et ressuscité est Sauveur, elle dit aussi que Jésus est Sauveur quand il revient.

Le verset Tit 2.13, ça n’aura échappé à personne, est au milieu du paragraphe Tit 2.11-14. Ce v 13 implique que tout ce qui est écrit avant et après, il faut le vivre en attendant la bienheureuse espérance (c’est-à-dire, ici, la bienheureuse chose que Dieu a dit d’espérer). Et qu’est ce que Dieu dit d’espérer ? Que Jésus revient. Le v 13 est au milieu, il dit ce que Dieu et Jésus mon Maître me prescrit, me commande (car il continue à commander). Tous les désirs qu’il met dans mon cœur, tout le bien que je veux faire à sa suite et pour lui, s’ils ont au centre « l’attendre lui » : ça marche.

Beaucoup de versets font comme Tit 2.13.

C’est à dire annoncent que Jésus va venir, et relient tout à cette venue. Ça nous échappe quand on relit superficiellement, mais beaucoup de versets dans le NT relient la 2ème venue de Christ aux différents aspects de la vie chrétienne. Le verset type pour ça, le plus radical, c’est ce que Paul écrit en 1 Thess 1.9-10 : « On raconte comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus qui nous délivre de la colère à venir ».

Je souligne la partie qui correspond à Tit 2.13 et qui dit : « vous vous êtes convertis pour attendre des cieux son Fils ». Je dois insister, il y a des versets qu’il faut apprendre à croire ! Tous les versets en vérité, puisqu’on ne peut en enlever aucun. Mais tous ne nous sont pas faciles à croire. Or, ce verset, il faut particulièrement le croire ! Pourquoi t’es-tu converti ? (je pointe du doigt au hasard), pour qui t’es-tu converti ? Pour Christ, pour Dieu. Mais pourquoi ? « Pour attendre des cieux son Fils ». Bien sûr, il est parlé d’œuvres bonnes, de zèle, de mission etc. Mais tout ça est relié à l’attente.

Exemples dans les 2 lettres aux Thessaloniciens.

Cette attente est posée dès le 1er chapitre (vous êtes convertis pour attendre des cieux son Fils). Si vous continuez et lisez attentivement, vous trouverez que chaque mention directe de son avènement est connectée à un aspect de la vie chrétienne. On a déjà vu « la conversion, et servir Dieu ».

Puis (1 Thess 2.19) Paul voit dans la 2ème venue du Christ, la raison d’être de son évangélisation auprès des Thessaloniciens. Et le sens profond de l’amour fraternel (non pas : tu es sympa et j’ai de l’empathie, mais : Jésus revient, quelle sainte fraternité il y aura !).

Mais aussi (1 Thess 3.13) « la sanctification ». Nous voulons y progresser par l’Esprit Saint (qui d’autre que le Saint nous sanctifiera ?). Nous le voulons, non pour être content de nous ; si mon but c’est d’être content de moi, ayez pitié de moi. Le but de la sanctification, la perspective, l’enjeu, le sens, c’est que Christ reviendra !

Il y a aussi (1 Thess 4.16-18) un passage célèbre, concernant le décès des gens qu’on aime. Paul dit : consolez vous l’un l’autre par ces paroles. Quelles paroles ? On dit couramment du défunt : « il est avec Jésus » ; ça, c’est écrit ailleurs. Mais ici, c’est : quand quelqu’un décède, consolez vous par ces paroles : « le Seigneur descendra du ciel ; les morts en Christ (c-à-d qui étaient dans la foi en Christ au moment de leur décès) ressuscités en premier lieu … et ensemble nous serons enlevés par le Seigneur ».

Puis (1 Th 5.2-3), la 2ème venue de Christ est le sens de la persévérance et de la fidélité à Dieu face à l’orgueil du monde y compris sa folie. Et, encore, le sens de notre sanctification par Dieu (1 Thess 5.23).

Et aussi, sa venue du ciel (2 Thess 1.6-7) est le sens de notre persévérance face à la persécution. Et face à l’apostasie (2 Thess 2.1-3) qui est annoncée (nous n’avons pas mandat de l’empêcher, mais ordre de ne pas en être). Et face à l’antichrist (en l’occurrence, le dernier antichrist).

La Bible dit énormément : espérer en l’Éternel, s’attendre à l’Éternel, mon Dieu, en toi je me confie, etc. (ça fourmille dans les Psaumes et dans tout l’AT). Or, tout cela culmine dans l’expression « le jour de l’Éternel », qui désigne ses interventions spécifiques dans l’histoire d’Israël, et désigne particulièrement la 1ère venue du Messie. Mais aussi, déjà dans l’AT, l’expression « le jour de l’Éternel » désigne parfois la 2ème venue du Messie. Ainsi, tout ce qui culmine ‘sur culmine’ dans « le Jour de Christ », et pousse à l’attendre. Ce n’est pas du tout une doctrine accessoire.

Jésus revient parce qu’il est d’en-haut.

C’est lui qui dit qu’il reviendra. Je vous propose de dérouler, un peu vite, des données bibliques, des affirmations du Seigneur ou de ses apôtres. Pourquoi ? Parce que notre attente de Jésus doit se nourrir de Ses affirmations et non pas premièrement des choses d’en bas. Ce qui nourrit mon attente de son apparition, ce n’est pas premièrement d’observer la multiplication du mal. Jésus dit qu’il y aura multiplication du mal, au long des siècles et crescendo (Mt 24.12). Ce n’est pas non plus premièrement en observant les progrès de la mission. Deux versets plus loin, Jésus dit que l’Évangile de son royaume sera prêché dans le monde habité entier (Mt 24.14). Mais notre attente – j’ai dit plusieurs fois « mon attente » mais ça suffit – car c’est son peuple qui l’attend. Et si moi je l’attends, c’est juste parce que je suis membre de son peuple. « Notre attente », donc, se nourrit premièrement du fait que Lui est d’en haut.

Jésus dit en Jn 3.13 : « personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. Tit 2.13 dit que « nous attendons l’apparition de notre grand Dieu et sauveur ». S’il est grand, s’il est Dieu, s’il est sauveur, évidemment qu’il fera quelque chose d’incroyable. Est-ce croyable pour nos petits cerveaux modernes que le Seigneur descendra du ciel ? Or il a déjà dit : je suis descendu du ciel. Un peu plus loin (Jn 6.62), quand certains de ceux qui le suivent ont beaucoup de mal avec ce qu’il dit, et commencent à le refuser, Jésus dit : et si vous voyez le fils de l’homme remonter où il était auparavant ? Ainsi : Je suis descendu du ciel ; je suis remonté ; je reviendrai. Jésus dit même littéralement (Jn 8.23) « vous êtes d’en bas, moi je suis d’en haut ».

Et bien, c’est ça qui nourrit l’attente ! C’est les yeux en haut qu’on attend. Ce qui nourrit notre attente, c’est le fait même qu’il est d’en haut. S’il était un exceptionnel homme seulement terrestre, nous ne l’attendrions pas « descendre du ciel », mais il est notre grand Dieu.

Le premier qui dit que Jésus reviendra c’est Jésus. 

(le dernier aussi, en Apoc 22.20) Il le dit assez tôt dans les Évangiles, par ex. Mt 16.27 : « le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges et, alors, il rendra à chacun selon sa manière d’agir ». Jésus le dit dans les 4 Évangiles. Ensuite, dans l’ordre des textes du NT :

Le jour de l’ascension, les anges disent aux apôtres : ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel (Act 1.11). Jésus est à peine parti au ciel que Dieu envoie des anges pour dire quoi : qu’il va revenir de la même manière.

Si on continue dans les textes, Paul l’écrit je ne sais combien de fois (je cite seulement Phil 3.20 : de là, des cieux, nous attendons Christ comme sauveur). Bien sûr Pierre l’écrit. Et Jean évidemment (pas seulement dans l’Apocalypse). Et Jude l’écrit. Tous les auteurs du Nouveau Testament insistent là-dessus.

Si vous lisez la Bible, vous remarquez que le NT emploie beaucoup de mots pour en parler : « son jour », « la fin », « sa venue », « son avènement (parousie, arrivée) », « il se révèlera ». On lit ces 5 mots ou expressions dans les Évangiles et dans le reste du NT. Et 2 de plus dans les épîtres : « son apparition » (traduit parfois manifestation comme en Tit 2) et « il descendra ». Ça fait 5 + 2 mots, toujours employés comme interchangeables (c’est pas difficile à vérifier dans les versets parallèles), toujours au singulier, et qui désignent un même retour.

Aimer son apparition.

Je dois citer un autre verset, qui peut beaucoup nous aider. Depuis le début du week-end, je sens que nos prédications doivent aider. Aider à vivre pour lui, aider à attendre son Fils. Qu’est-ce qui nous aide à l’attendre ? Beaucoup de choses que l’Esprit Saint a fait écrire dans la Bible.  Et parmi elles, ce que Paul écrit en 2 Tim 4.8. À la fin de sa vie (j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi), sachant qu’il va être tué parce qu’il sert Christ, il écrit : « désormais m’est réservée la couronne de justice ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce Jour-là, et non seulement à moi mais à tous ceux qui auront aimé son apparition ».

Qu’il y ait une couronne de justice pour l’apôtre Paul, ça ne me surprend pas. Mais Dieu lui a fait écrire : non seulement à moi mais à tous ceux qui… Là, normalement l’Esprit Saint nous fait lever le doigt pour dire, modestement et en tremblant : « j’en suis ». Je ne suis pas comme Paul, je n’ai pas servi comme lui, ni souffert pour Christ comme lui, je suis pas comme Paul. Alors, en quoi je suis-je comme lui ? Au moins, en ce que tout ce qu’il a fait, il l’a fait en vue du jour de Christ (Phil 1.10). Il n’arrête pas de l’écrire.

Et bien, si je vis ce que je vis, par la grâce de Dieu, par son Esprit, avec les siens, si je le vis en vue du Jour de Christ, je suis compté dans 2 Tim 4.8. Quelle promesse ! Vous vous rendez compte ? Une couronne de justice (c-à-d donnée par le Dieu juste à ceux qu’il a justifiés et fait agir de manière juste). Selon ce verset, en quel honneur aurais-je cette couronne ? En ce qu’à l’avance j’aurai aimé sa venue. A l’avance, avant de voir, sans encore voir. (il peut y avoir des récompenses en plus ; ou en moins, c’est écrit aussi) 

Il faut conclure en écoutant Ses affirmations clés.

« En effet, comme l’éclair part de l‘Orient et brille jusqu’en Occident ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme ; où que soit le cadavre (la proie), là s’assembleront les aigles » (Mt 24.27-28). Le v 28 est une image choc que Dieu emploie en parlant à Job, pour dire : nul ne manquera cela. La suite de Mt 24 nous montre pourquoi.

« Aussitôt après ces jours de tribulations le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées ; alors, le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel (le verbe correspond au mot apparition de Tit 2) ; toutes les tribus de la terre se lamenteront et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire » (Mt 24.29-30). Qui verra le retour de Jésus ? Tout le monde, tout le monde. Premièrement les croyants déjà décédés, puisque c’est la ‘descente’ de Jésus qui les ressuscitera (1 Thess 4.16 ; c’est sans doute pour ça que la 1ère génération de croyants parlait de ce Jour comme allant eux même le voir). Puis les autres croyants. Et toutes les tribus de la terre.

Continuons : …avec beaucoup de puissance et de gloire. « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre (Mt 24.31). C’est sur cette parole de Jésus que Paul a écrit : « il descendra du ciel et ensemble nous serons enlevés avec lui, par lui ».

Je prie : « Tu nous aides à t’attendre Seigneur, tu nous aides à t’attendre. C’est toi que nous attendons plus encore que notre délivrance. C’est toi-même, amen. »

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