Prédication du 08 mai 2022.

Prédication apportée par le pasteur Clémence Bury.

Alès Jn. 10 :27-30

*Prière

Les deux dimanches précédents, le pasteur Kabo vous a parlé du royaume de Dieu et de la vie éternelle. Les textes qui sont proposés à notre lecture pour ce dimanche parlent tous de la vie éternelle et du fait d’appartenir au troupeau du Seigneur. Je vous cite simplement ces versets : Ac. 13 : 48 « tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent », Ap. 7 : 17 « l’Agneau (…) prendra soin d’eux et les conduira aux sources des eaux de la vie », Ps. 100 : 3 « nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger » et enfin Jn. 10 que j’ai gardé comme support à la prédication et dont je vous invite à entendre la lecture :

*Lecture

Tout le chapitre 10 développe l’image du berger et des brebis en passant par la porte, la bergerie, le voleur, le mercenaire et le loup. Il serait intéressant de développer toutes ces images mais nous allons nous concentrer sur les 4 versets que nous avons lus et nous interroger donc d’une part sur les brebis, d’autre part sur le berger.

1. Qui sont les brebis de Christ ?  Qu’est-ce qui les caractérise ?

– Elles écoutent Sa voix

Le premier grand caractère est que les brebis écoutent la voix du Berger ; l’important, pour elles, c’est de savoir si c’est la voix de Christ et, si oui, que dit-Il. C’est Jésus qu’elles aiment entendre. Tous entendaient les paroles qu’il prononçait, mais écouter sa voix implique que les brebis reçoivent par la foi le message contenu dans les paroles, un message qui montre aux brebis leur état de péché et leur misère, mais révèle l’amour et la grâce qui répondent aux besoins.

La question est de savoir ce que dit maintenant le Seigneur Jésus qui est assis à la droite de Dieu dans les cieux. S’Il devait parler aujourd’hui d’une voix audible, ne dirait-Il pas : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle » ? Sans aucun doute, c’est là Son témoignage. Sa parole n’a pas changé ! Veillez donc à ne pas refuser d’écouter la voix de Celui qui vous parle du ciel. Le croyant lève les yeux en haut, contemple la face de Jésus par la foi, prête l’oreille à Sa parole et reçoit Son témoignage. Les brebis de Christ écoutent Sa voix, ce qui implique qu’elles lui obéissent…

– Christ connaît Ses brebis.

Il est vrai qu’Il connaît toutes choses, mais Il connaît tout particulièrement ceux qui Lui appartiennent. Cette relation est réciproque, car eux-mêmes connaissent le seul vrai Dieu, et Jésus Christ qu’Il a envoyé, comme Lui les connaît.

Le deuxième caractère, c’est donc que les brebis sont connues du Berger. Le Seigneur les appelle personnellement, par leur nom, une indication de sa parfaite connaissance des brebis et du fait que le Berger s’occupe d’elles individuellement. Arrêtons-nous un instant sur cette vérité incroyable : Qu’est-ce que cela signifie?

*Cela signifie qu’il connaît leur nombre. Il les compte une par une. Il sait exactement combien il en a ; il n’en oublie aucune.

*Cela signifie qu’il connaît leur nom. Jésus connaît chacune des brebis pour qui il est mort. Si même une seule venait à manquer, Dieu le Père dirait : « Retourne sur la terre et va la chercher ». Mais Jésus nous rassure par cette promesse : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés » (Jn 18.9). Quel réconfort!

*Cela signifie que Jésus connaît chaque recoin de chacun de nos coeurs, il sait de quoi est faite chacune de nos vies, il connaît nos souffrances, nos doutes, nos lâchetés ; il sait nos joies, nos peines, nos inquiétudes. Le Berger connaît tout sur ses brebis, c’est une connaissance qui découle d’une relation intime et profonde. Il connaît celles qui sont blessées, celles qui ont faim, celles qui sont malades.

« L’Éternel… connaît ceux qui se confient en Lui » (Nah. 1:7). Chers amis, avez-vous fait l’expérience de cette intimité avec Jésus ? Savez-vous ce que c’est que d’être réconcilié avec Dieu par la mort de Son Fils ?

– Elles suivent Christ

Le troisième caractère est que les brebis suivent le Berger. Non seulement elles sont appelées à lui individuellement, mais ensuite elles le suivent ; peut-être d’une manière hésitante parfois, et non sans faux pas, mais elles le suivent.

Après avoir écouté Sa voix et avoir eu l’assurance que Christ les connaît, cela les pousse à mettre leur foi en pratique — elles suivent Christ. Il ne s’agit pas de suivre des règles, des credo et des ordonnances ― quel que soit leur bien-fondé ― mais de suivre Christ. Elles ne suivent pas non plus des hommes, aussi pieux soient-ils, si ce n’est dans la mesure où eux-mêmes suivent Christ. C’est ce que Satan déteste, et qu’il cherche à empêcher. Il va même parfois jusqu’à se servir de chrétiens ― peut-être en mauvais état spirituel — pour en empêcher d’autres de suivre pleinement le Seigneur. Jésus nous a laissé un exemple afin que nous suivions Ses traces. La seule raison pour laquelle nous sommes laissés ici-bas, c’est que nous suivions Christ, non pas nos penchants personnels, ni d’autres enfants de Dieu, mais Christ. Voilà ce qui caractérise les brebis de Christ. Jésus a dit : « elles me suivent ». Savons-nous ce que cela signifie ? Sondons-nous les Écritures afin de pouvoir Le suivre en mettant nos pas dans les Siens ? Notre seul but est-il de Lui plaire ? Nous efforçons-nous « d’être doux et humbles de cœur », comme Lui-même l’a été ? — de prendre Son joug sur nous, et d’apprendre de Lui ? Il nous est dit que tels sont les exercices des brebis de Christ. Elles suivent Christ. Il n’est pas dit qu’elles devraient le faire, mais qu’elles le font. C’est la preuve qu’elles sont bien Ses brebis !

2. Ce que fait le Berger pour les brebis : Il les met en sécurité !

– Elles ont la vie éternelle

« Moi, je leur donne la vie éternelle » (Jean 10:28). C’est le don du Seigneur, — il n’est ni gagné ni mérité. « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 6:23). Christ ne donne rien moins que cela : non pas la vie pour un jour, ou pour un an, mais la vie ÉTERNELLE ! Votre vie est cachée avec Christ en Dieu (Col. 3:3). Christ est notre vie. Christ est le Donateur, le pécheur est celui qui reçoit. Avez-vous vraiment reçu ce don de Dieu ? Avez-vous la vie éternelle ?

– Elles ne périront jamais

Quel repos parfait, quelle paix parfaite pour notre âme ! Car Celui qui a promis est fidèle, et Il ne peut se renier Lui-même (2 Tim. 2:13). Le vrai croyant ne doit nullement douter de son avenir éternel. Celui qui est Tout-Puissant et parfait en amour dit : « elles ne périront JAMAIS ». Remarquez bien le caractère absolu et inconditionnel de cette affirmation : « elles ne périront JAMAIS » ! Vous ne pouvez pas être perdu ! Vous êtes en Christ, vous avez la vie éternelle, et Christ déclare que vous ne périrez jamais ! Il est mort pour vous. Son sang purifie de tout péché. Que vous faut-il de plus pour que votre âme connaisse le parfait repos ? Nous avons été élus, rachetés, appelés, rassemblés. Pensez-vous qu’il puisse nous laisser tomber après tout cela?

– Personne ne les ravira de ma main

Le mot « personne » montre qu’absolument rien n’a le pouvoir de nous séparer de Christ. Cela nous fait sans nul doute penser au chapitre 8 de l’épître aux Romains : « rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ ». Quelle parfaite sécurité que la nôtre !

C’est une corde triple qui ne peut pas se rompre (Éccl. 4:12) : 1. la possession présente de « la vie éternelle » ; 2. la promesse du fidèle et Bon Berger — « elles ne périront jamais » ; 3. la main toute-puissante de Christ Lui-même gardant solidement ce qu’elle a saisi — « personne ne les ravira de ma main ».

Comprenons bien : Christ nous invite à être convaincus de notre sécurité lorsque nous sommes amenés par la foi dans son troupeau. C’est un passage remarquable, par lequel on nous enseigne que le salut de tous les élus n’est pas moins certain que la puissance de Dieu est invincible. Voilà la promesse qui doit rester profondément ancrée dans notre esprit ; la déclaration de Christ vise à montrer que les élus sont absolument certains de leur salut. Nous sommes entourés, en effet, d’adversaires puissants, et notre faiblesse est grande ; mais comme notre Dieu est plus ou plus puissant que tous, nous n’avons aucune raison de trembler comme si notre vie était en danger.

De là aussi, nous en déduisons combien il est vain de se reposer sur le libre arbitre, sur la propre vertu et sur les mérites de nos œuvres. Bref, notre salut est certain, car il est dans la main de Dieu. Dieu, qui nous a pris sous sa protection, est suffisamment puissant pour disperser, de son seul souffle, toutes les forces de nos adversaires. Il est très important que nous tournions notre regard vers ceci, afin que la peur des tentations ne nous effraye pas ; car le Christ entendait même montrer – selon Jean Calvin – la manière dont les moutons sont amenés à vivre à l’aise au milieu des loups, puisqu’ils sont gardés par la sûre main de Christ.

La vie qui consiste à être disciple de Jésus et de son Évangile n’est pas la sécurité d’une appartenance à tel ou tel groupe. Il y a une incessante nécessité d’écouter la parole et une urgence à changer notre coeur et à se revendiquer disciple, c’est à dire celui qui suit.

« Mes brebis écoutent ma voix, je les connais, et elles me suivent. »

*Ecouter la voix de Jésus le bon berger, c’est se donner les moyens de la reconnaître, c’est être capable de la distinguer clairement des autres voix qui nous entourent dans notre vie quotidienne, ces voix qui nous détournent de Dieu, tous ces acouphènes du temps qui brouillent ses messages et qui font interférence à sa volonté…

Un seul remède contre cela, la lecture quotidienne de la Bible en recherchant la volonté du Seigneur et le temps passé dans la prière à entendre et reconnaître sa voix !

Les enfants de Dieu sont vraiment des brebis. Dès qu’ils ne voient plus le bon Berger, dès qu’ils n’entendent plus sa voix, ils courent d’un clos à l’autre. Ils s’éloignent de sa Parole, négligent de prier, se perdent, ne savent pas comment revenir. Nous sommes tellement vulnérables et influençables! Nous nous laissons séduire par les idées à la mode. Laissés à nous-mêmes, nous serions perdus. N’abandonnons pas l’écoute fidèle de la voix du bon Berger. Restons toujours à l’écoute de sa Parole. Marchons par la force que nous donne le Saint-Esprit. Nous sommes vulnérables et dépendants, mais c’est ce que le Seigneur désire, afin que nous apprenions à toujours dépendre entièrement de lui, le bon Berger. Toutes les brebis sont protégées par son amour et sa puissance. Quel réconfort! Voilà encore une raison de le louer et de le remercier!

*Ecouter sa voix, c’est discerner la Parole de Dieu lui-même, malgré notre tendance à n’écouter que d’une oreille. Et d’oublier ainsi que ce qui, d’une écriture, fait une parole, c’est qu’on la dit, c’est qu’on la fait , c’est qu’on la vit… C’est qu’elle fait de nous, de chacun de nous un témoin de Dieu. Oui, écouter sa voix pour devenir témoin de Dieu et disciple du Christ.

Le Seigneur nous a confié la mission de faire connaître l’Évangile. Faisons-le avec confiance. Jésus nous promet le succès à 100 % dans l’évangélisation. Toutes les brebis qui ont été données à Jésus, toutes les brebis pour lesquelles Jésus est mort, entendront certainement un jour la voix du bon Berger, et nous pouvons être certains que toutes répondront grâce à l’action puissante du Saint-Esprit dans leur cœur. Chacune d’elle reconnaîtra la voix du bon Berger et le suivra. N’est-ce pas un grand encouragement à persévérer dans l’annonce de sa Parole ? Nous ne savons pas qui est brebis et qui ne l’est pas, mais Dieu le sait et sa Parole ne revient pas à Lui sans effet.

*Ecouter sa voix, c’est faire confiance à Jésus notre bon Berger. C’est faire confiance à cette parole devenue chair, devenu homme. Pour nous, Jésus est la Parole même de Dieu, et la Bible lui rend témoignage.

Effectivement, écouter la voix de notre bon pasteur, c’est comprendre que la parole faite chair est essentiellement présence et vie.

Nous pouvons et devons être rassurés et convaincus. Toutes les brebis du Seigneur entendront l’appel du Maître, reconnaîtront sa voix et hériteront la vie éternelle. Il n’y a pas d’aléatoire. Lorsque Jésus ajoute : « Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous. », il nous assure qu’il est donc bien au-dessus de tous les obstacles qui pourraient freiner l’efficacité d’une transmission.

Quelles que soient les circonstances, toutes les brebis du Seigneur entendront sa voix… elles sortiront… et rien ne pourra les en empêcher, car notre Père qui est aux cieux attire à Jésus tous ceux qui sont destinés à la vie éternelle. Ainsi s’explique la tranquille assurance de Jésus. Alors nous qui avons sa Parole, ayons aussi cette même tranquille assurance en devenant à notre tour des témoins de Dieu. Et alors soyons sûrs que grâce à cette Parole répandue, le Père saura attirer lui-même ceux qui sont destinés à la vie éternelle.

Que le Seigneur donne à chacun d’entre nous la joie de connaître et d’aimer le bon Berger. Qu’il nous donne de le connaître toujours davantage et de l’aimer chaque jour, ensemble, dans l’amour fraternel. Qu’il nous rende capables d’écouter sa voix tous les jours de notre vie, de le suivre et d’accepter sa direction. Qu’il ajoute les autres brebis, celles qui n’ont pas encore répondu à son appel. Qu’il nous guide et nous garde, que sa bonne main nous conduise en sûreté. Reposons-nous en lui. Confions-nous en lui. Il est le bon Berger qui prend soin de ses brebis. Amen.

JEM 1036 « Seigneur attire »