Prédication du 13 février 2022.

Luc 12 : 22-34

*Prière

La semaine dernière, nous avons abordé la consécration du chrétien, à l’exemple de Pierre, comme séparation du monde. Dieu nous guérit et nous met à part pour le service. A nous de poursuivre ce travail de détachement des choses du monde pour nous attacher à notre maître. Si l’on reprend le verset de Genèse qui fonde le mariage, on peut l’appliquer à notre consécration en disant qu’il nous faut quitter les choses du monde pour s’attacher à Christ et devenir semblable à lui, une nouvelle créature. Oui mais justement, ce travail de détachement, cette sorte de deuil qu’il nous faut faire, cela nous fait peur, cela nous inquiète. C’est justement d’inquiétude que la Parole de Dieu veut nous parler ce matin.

Lisons Luc 12:22-34 ensemble.

Il faut noter que dans ce passage les paroles de Jésus sont pour tous ses disciples dans n’importe quel lieu, dans n’importe quelle époque. Jésus connait nos faiblesses, il connait notre tendance à nous inquiéter et il veut nous enseigner quoi faire quand nous avons peur concernant les choses de la vie. Il commence avec une exhortation « C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. » C’est simple, il ne faut pas s’inquiéter ! En fait, il y a un lien entre ce que Jésus dit ici et ce qu’il a dit juste avant.

Il raconte avant la parabole du fermier riche qui se trouve dans Luc 12:13-21. C’était l’histoire d’un homme qui croyait pouvoir amasser des richesses pour lui-même. Il essayait d’amasser ce qu’il lui fallait pour pouvoir se reposer jusqu’à la fin de ses jours. Mais il a fait tout cela sans penser à Dieu. Il s’est fait plaisir sans réfléchir à son avenir, à son destin éternel. Pour Dieu, cet homme riche était vraiment pauvre.

Le fermier riche était coupable de l’avarice ; il croyait ne jamais avoir assez, il voulait toujours plus. Dans Luc 12:22-34 Jésus parle d’un autre problème semblable, mais quand même différent : l’inquiétude, qui est la peur que nous n’aurons jamais assez.

Les disciples de Jésus sont appelés à vivre pour plaire à Dieu. Nous vivons pour amasser un trésor au ciel et non pas sur terre. Mais, si nous vivons comme cela ; si nous mettons notre énergie dans l’œuvre du Seigneur ; si nous faisons des sacrifices pour suivre Jésus, pour faire sa volonté, qui va s’occuper de nos besoins ici-bas ? Jésus nous dit, « ne vous inquiétez pas, j’ai déjà pensé à cela ».

La nourriture et les vêtements sont les choses de base pour notre vie. Ces choses dont Jésus parle ne sont qu’une partie de cette vie. Je crois qu’elles sont, quelque part, un symbole pour tous nos besoins, elles sont un symbole pour tous les soucis que nous pouvons avoir.

Jésus dit que la vie consiste en plus que ces choses. Si nous sommes vraiment occupés à pourvoir à nos besoins, si nous nous inquiétons pour ce que nous allons manger ou porter, ou autre, nous ne sommes pas vraiment libres pour suivre le Seigneur comme Il le veut. Notre attention est ailleurs. Et Jésus veut que nous lui donnions toute notre attention ; que nos yeux soient fixés sur lui et non pas sur nos besoins – aussi légitimes qu’ils soient. Si nos yeux sont fixés seulement sur comment nous allons pourvoir à nos besoins nous ratons la chose essentielle de la vie – notre relation avec Dieu.

Par la suite Jésus nous demande de réfléchir à quelque chose, il nous donne une image – les corbeaux. « Ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’ont ni cellier ni grenier ; et Dieu les nourrit. » Le corbeau ne sait jamais d’où va venir son prochain repas. Il ne travaille pas, il n’a pas de lieu où stocker ce qui reste de son dernier repas, mais il vit. Il a ce dont il a besoin. Dieu pourvoit. Et Jésus demande : « Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux! »

Est-ce que vous croyez que vous valez plus que les oiseaux ? C’est une question sérieuse. Si notre réponse est « oui, je vaux plus que les oiseaux » il y a une autre question qui suit « pourquoi donc t’inquiètes-tu ? Si Dieu nourrit les corbeaux et tous les autres oiseaux, s’il pense à eux, insignifiants qu’ils soient, pourquoi penses-tu que Dieu ne va pas s’occuper de toi, son enfant ? »

Entre parenthèses, certains pensent, parce que Jésus dit que les corbeaux ne travaillent pas, qu’eux non plus n’ont pas besoin de travailler. Le fainéant crie « Dieu pourvoira » pour excuser sa paresse. Je ne crois pas que c’est cela que Jésus voulait dire. Les oiseaux sont un exemple de ce que c’est de vivre sans inquiétude. Un commentateur a dit que « Les oiseaux ne se tracassent pas pour savoir s’ils vont avoir des vers de terre ou non; mais ils ne s’attendent pas à ce que les vers rampent dans leur becs non plus ».

Puis Jésus nous dit « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? » Nous ne pouvons rien ajouter à la durée de notre vie, mais il est bien possible de raccourcir la durée de notre vie par l’inquiétude.

Et Jésus continue « Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste ? » Pour Jésus, Dieu fait chair, une coudée n’est rien. Celui qui était présent à la création de tout l’univers sait ce qu’il faut pour ajouter même une seconde à la vie d’une personne. Pour lui c’est « la moindre chose », pour nous, une impossibilité. Comme nous ne saurons pas ajouter une seconde à notre vie, nous ne saurons pas non plus pourvoir à tous nos besoins futurs. Il vaut mieux comprendre, et rester dans les limites de ce que nous savons faire, c’est -à-dire, mettre notre confiance en celui qui tient notre avenir entre ses mains.

Après avoir dit cela, Jésus prend une autre image tirée de la nature – les lis. Je sais apprécier la beauté de ce que Dieu a créé. Cela est à la portée de nous tous. Jésus parle de cette beauté. Un simple lis, une fleur qui est foulée aux pieds si on ne fait pas attention. Et, selon Jésus, c’est plus beau que le roi Salomon dans toute sa gloire. Quelle comparaison. Le roi Salomon était le roi le plus riche de tous les rois d’Israël. Salomon avait demandé à Dieu de lui donner de la sagesse afin qu’il gouverne bien le peuple de Dieu. Dieu lui a donné la sagesse et il a ajouté « Je te donnerai richesse, biens et gloire, comme n’en ont jamais eu les rois qui étaient avant toi et comme n’en auront jamais plus ceux qui viendront après toi. » Et, comme Jésus le dit, un lis est plus beau que lui.

« Si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi? » Les fleurs ne durent pas longtemps. Mais Dieu donne à chacune entre elles une beauté merveilleuse. Une beauté qui ne peut pas être dépassée pas les efforts des hommes et des femmes. Et le Dieu qui fait tant d’attention à une fleur qui ne dure que quelques jours…? Croyons-nous qu’il est incapable de s’occuper de nous, ses enfants ?

Jésus dis à ses disciples qu’ils sont des « gens de peu de foi ». C’est un reproche, mais un reproche fait pour nous faire revenir à la raison. Dieu s’occupe de nous. Comme nous allons voir dans quelques instants c’est une promesse, mais l’inquiétude montre un manque de foi en Dieu. L’inquiétude pose la question, anxieusement : « qui prendra soin de moi ? ». La foi dit, avec certitude : « Dieu prendra soin de moi ».

Il y a certaines choses qui sont hors de notre contrôle, il y a des choses que nous ne saurons jamais prévoir. Mais Dieu pourvoira pour ses enfants, pour ceux qui ont mis leur foi en lui. Il faut être bien précis ici. Il est écrit dans Matthieu 5 que Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » Toute l’humanité, par la grâce de Dieu, connait la provision de certaines choses essentielles pour la vie – que les gens le reconnaissent ou non. Mais ce dont Jésus parle ici dans ce passage, les soins particuliers de Dieu, sont réservés à ses disciples. C’est-à-dire, ceux qui se sont repentis, ceux qui ont reçus le pardon de Jésus-Christ pour leur péché et qui sont maintenant enfants de Dieu. Ces gens-là reçoivent ce dont ils ont besoin de la main de Dieu.

Voilà, deux illustrations qui parlent de la nourriture et des vêtements. Les choses de base de la vie. Et Jésus résume ce qu’il a dit : « Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne soyez pas inquiets. » Pourquoi ? Parce que Dieu sait ce dont nous avons besoin.

Il n’en est pas ignorant. Encore une fois, le fait que Jésus dit qu’il ne faut pas cherchez ces choses ne veut pas dire que nous pouvons être paresseux, qu’il ne faut rien chercher. Dans les limites de ce qui nous est possible nous devons travailler et faire un peu d’efforts. Nous avons notre responsabilité dans notre travail et Dieu prend plaisir à ce que nous fassions les choses de la bonne manière. Mais en aucun cas cela doit nous accabler, nous charger d’inquiétude ou d’anxiété. Jésus prend l’exemple du monde païen, le monde qui ne connait pas Dieu, les gens se tracassent pour toutes ces choses et ils grimpent sur les autres pour les avoir. Mais pour nous, les chrétiens, c’est différent. Pour les choses qui sont au-delà de ce que nous savons faire, pour ce qui ne dépend pas de nous… il ne faut pas s’inquiéter.

Dans les derniers versets de notre passage Jésus parle de manière plus pratique. Comment ne pas s’inquiéter! Qu’est-ce que nous devons faire pour surmonter l’inquiétude. Jésus nous donne trois instructions avec trois raisonnements.

La première c’est « Cherchez plutôt le royaume de Dieu ». C’est quoi chercher le royaume de Dieu ? Quand nous prions le Notre Père nous disons « que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur terre comme au ciel ». C’est une prière du royaume. Nous voulons voir Dieu agir ici et nous nous engageons à faire notre part. Nous voulons que le règne de notre Seigneur soit établi parmi nous et autour de nous. Alors, nous cherchons le royaume de Dieu quand nous parlons de Jésus avec ceux qui nous entourent. Nous cherchons le royaume de Dieu quand nous investissons notre argent, nos biens, notre énergie et nos capacités dans le travail du Seigneur. Nous cherchons le royaume de Dieu quand une bénédiction spirituelle nous est plus importante qu’une bénédiction matérielle.

Et si nous cherchons le royaume de Dieu il y a une promesse : « et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » « Ces choses » se sont nos besoins. Nous aurons ce dont nous avons besoin pour vivre et nous investir dans le royaume.

Combien d’exemples frappants nous avons de personnes qui ont tout quitté pour servir le Seigneur, et qui ont été comblés dans tous leurs besoins, toujours au moment approprié ! J’ai moi-même entendu beaucoup de ces récits, notamment par mon oncle qui était missionnaire en Afrique. Dieu est fidèle, il nous donne ce dont nous avons besoin, j’en suis témoin.

La deuxième instruction de Jésus c’est « Ne crains point, petit troupeau ». Oui, c’est une autre façon de dire « Ne vous inquiétez pas ». Mais c’est le berger qui parle doucement à ses brebis. Il parle de son Père, son Père qui est généreux, et prêt à répondre à nos besoins. Notre Dieu n’est pas radin. Il prend plaisir dans ce qu’Il fait pour nous.

Cependant, la question se pose, parfois, comment est-ce que je ne crains pas ? Il faut souvent de l’effort quand nous avons peur ou que les pensées tournent en rond dans notre tête concernant notre vie. Mais Dieu, notre Père, est là et ses promesses sont sûres et certaines pour ses enfants.

La troisième instruction est, peut-être, la plus étonnante : « Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. » Notre Dieu généreux demande que nous soyons généreux aussi. Même au point de vendre ce que nous possédons pour donner le bénéfice aux autres qui sont, eux-mêmes dans le besoin. Nous ne sommes pas nécessairement tous appelés à tout vendre, bien que cela puisse arriver si Dieu juge que c’est nécessaire. Ce que Dieu cherche c’est que nous tenions légèrement à nos possessions. Si notre confiance est en Dieu seul elle ne sera pas en ce que nous possédons. Nous pouvons alors abandonner nos possessions, si, et quand, Dieu le demande, sans trop de problèmes.

Quand nous faisons cela nous suivons les conseils de Jésus dans ce passage : « Faites-vous des bourses qui ne s’usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n’approche point, et où la teigne ne détruit point. » Oui, un jour le bâtiment que nous appelons « église » ne sera plus. Mais ce qui a été donné par ses membres, par amour pour Dieu, va faire plus que bâtir une église. Cela va faire croitre un trésor au ciel, un trésor qui va durer éternellement et qui vaut infiniment plus que ce que nous avons donné.

Nous terminons avec la dernière phrase de Jésus dans ce passage : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » Où est notre cœur ce matin ? Sommes-nous prêts à laisser notre avenir et nos besoins entre ses mains ? Aurons-nous confiance en celui qui nous dit « ne vous inquiétez pas, j’ai déjà pensé à cela » ? Répétons-le, la confiance entière de la foi, c’est ce que notre Dieu et Père désire de la part de Ses créatures intelligentes, une foi qui, avec dépendance, prie au sujet de tous les besoins, et avec la même dépendance, remercie Dieu pour Ses réponses à tous les besoins.

Le riche dans la parabole avait amassé des trésors pour lui-même (v. 21) et il avait tout perdu, y compris son âme. Le Seigneur révèle maintenant à ses disciples un moyen pour se constituer des trésors à l’abri de tous les risques : donner l’aumône, partager leurs biens, car cela revient à faire un sûr placement à la banque du ciel. Le cœur s’attachera alors à ce trésor céleste et attendra d’autant plus ardemment la venue du Seigneur. Jésus revient. Cette espérance a-t-elle dans notre vie ses conséquences pratiques : nous détacher déjà d’un monde que nous allons quitter et nous purifier «comme Lui est pur» ; nous remplir de zèle dans le service envers les âmes et enfin nous réjouir ? Pensons aussi à la joie de notre cher Sauveur dont les affections seront comblées. Il se plaira à recevoir et à servir Lui-même au festin de la grâce ceux qui l’auront servi et attendu sur la terre (v. 37). Lire le v.48 : «À celui à qui il aura été beaucoup confié…». Essayons de faire chacun le compte de tout ce que nous avons reçu et tirons notre conclusion. Dieu nous a élus, Il s’est offert en sacrifice par son Fils Jésus-Christ pour nous sauver, nous offrir le pardon de nos péchés et nous ramener à Lui. Il nous a consacrés à Son service, nous a donné Son Esprit Saint. Il attend de nous que nos vies et nos biens lui soient entièrement consacrés, et tout le reste nous sera donné en plus. Les promesses de Dieu sont certaines et dignes de confiance. Et un jour, quand Il reviendra, nous vivrons éternellement avec Lui, dans la paix.

Amen !